Le Pays des Ecrins, c’est une poignée de villages dans des vallées au caractère fort, au cœur d’une nature grandiose dans le massif des Ecrins dans les Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. J’y ai bien sûr skié, sur piste ou en ski de rando, mais aussi fait de l’escalade sur glace, observé les étoiles ou randonné à motoneige : voici 7 bonnes raisons d’y aller en hiver.
1 – Du ski sur des pistes de caractère
Si le Pays des Ecrins n’a pas d’immense domaine de ski à offrir, le nombre de km de pistes compte double. Car ici, tout comme le pays, les pistes ont du caractère ! Il y a deux stations, bien distinctes et qui ne sont reliées que par navettes. Celle de Puy-Saint-Vincent propose 78 km de pistes, entre 1 150 et 2 750 m. Celle de Pelvoux-Vallouise 25 km avec un peu plus de 1 000 m de dénivelé, entre 1 250 et 2 300 m. Pour chacune s’ajoute encore une bonne 30 km de pistes de ski nordique.
En ce qui me concerne, je suis allé tâter des pistes du côté de Puy-Saint-Vincent. Et ça m’a bien plu ! D’abord, le décor : toutes ces hautes montagnes qui m’environnent, les plus beaux sommets des Ecrins, et, en-dessous, les forêts de mélèzes. Et puis, les pistes évidemment. Ce ne sont pas de grands boulevards destinés à faire plaisir au plus grand nombre.
Ici, les pistes ont du rythme, du mouvement. A l’image de la rouge baptisée « Bois du coq », qui a vraiment tout pour plaire. De plus, je suis de l’avis de mon moniteur, Pierre, les pistes sont toutes un tantinet plus difficiles qu’ailleurs. Du caractère, quoi.
© THIBAUT BLAIS
2 – Du ski de rando, sur l’un des plus beaux itinéraires des Alpes
Le ski de rando, c’est vraiment sympa et sportif. On s’affranchit de tout, de la foule, des remontées mécaniques. La montée s’effectue en effet à la force des mollets, avec des skis particuliers. Encore faut-il pouvoir le faire en toute sécurité. Et sans trop se prendre la tête, au moins pour les débuts.
A Puy-Saint-Vincent, j’ai trouvé un itinéraire balisé et sécurisé pour faire mes premiers pas à skis de rando dans le Pays des Ecrins. Sur l’itinéraire de Pré-Rouge, je n’ai pas à chercher mon chemin, à me demander si je suis bien à l’abri des avalanches. Et je n’ ai pas eu besoin de l’ équipement sans lequel ne partirait aucun skieur de rando, le détecteur de victime d’avalanche (DVA).
Il suffit de suivre les flèches… et de transpirer. Le dénivelé est en effet important, avec quelque 1 000 m entre le départ près du club d’enfants et l’arrivée au sommet du Rocher Noir. Le parcours fait traverser, sur une bonne partie, de belles forêts de mélèzes.
L’itinéraire ne s’éloigne guère des pistes, pour permettre de changer d’avis à tout moment, ou presque. Quant à moi, c’est justement mon seul regret, de ne pas être plus perdu dans la nature profonde. Mais on ne peut pas tout avoir. D’ailleurs, j’ai un bel aperçu des immenses possibilités du secteur en admirant la vallée du Fournel, on ne peut plus sauvage !
En tout cas, cet itinéraire a obtenu le label 2018 du « plus bel itinéraire balisé de ski de randonnée » décerné par l’association France Montagnes.
© DR
3 – A l’assaut d’une cascade de glace
Le Pays des Écrins pourrait tout aussi bien s’appeler le pays des cascades de glace. Il y en a en effet plus de 300 ! J’ai été me frotter -au propre comme au figuré- à l’une d’elles, la cascade des Claux, à quelques km de Vallouise. Elle se trouve sur la route qui mène à Ailefroide, un hameau qui voit converger en été des hordes d’amateurs d’escalade venus du monde entier. En hiver, la route est fermée, justement à partir de cette cascade des Claux.
Un site parfait pour une initiation : une petite cascade naturelle sur laquelle a été installé un système d’arrosage. En piste pour me « taper un run », comme disent les pros ! Guide de montagne, Jean-Christophe a installé quelques cordes sur la pente école. Les choses se passent beaucoup mieux que je ne l’aurais cru.
Un piolet dans chaque main et les pieds chaussés de crampons acérés, j’arrive à m’élever sans trop de mal sur la paroi, haute d’une trentaine de mètres. Jean-Christophe me conseille sur mes prises et, surtout, m’assure fermement. Tant mieux, car je finis par me montrer trop téméraire. Ce qui me vaut de contempler la cascade de beaucoup trop près, en voulant aller plus vite que la musique. Sans bobo aucun : je me sens en parfaite sécurité.
En revanche, la descente -en rappel- me pose plus de problème. Il me faut un moment avant d’accepter de me laisser aller en arrière. Mais c’est le seul moyen, donc je finis par m’y résoudre. En tout cas, la cascade de glace, ça me plaît bien !
© Pascal Grau
4 – Une balade à motoneige au clair de lune
Expérience originale, et plaisante, que cette balade à motoneige ! En fin de journée, entre chien et loup, je prends possession d’un de ces gros engins -une bonne dizaine- sagement alignés sur le front de neige de Puy-Saint-Vincent 1 600. D’abord écouter attentivement les explications du guide, sur le fonctionnement de la motoneige, et les consignes de sécurité.
C’est parti pour une petite heure particulièrement grisante. Pour qui aime ça, et c’est mon cas. Sur la motoneige, je n’entend presque pas le bruit du moteur. Aucun désagrément. Et le pilotage, je m’y fais vite. Par les bords de pistes, maintenant désertes si ce n’est çà ou là une dameuse, et les chemins, notre petite meute circulant en file indienne -avec interdiction de dépasser- a vite fait de se retrouver près de Puy-St-Vincent 2 000 puis à nouveau en pleine nature.
Notre circuit comporte deux fois le même parcours. Mais, entre l’ambiance fantasmagorique des éclairs de phares qui trouent la nuit et la beauté du clair de lune, c’est tout juste si je reconnais un endroit de temps en temps. D’autant que la seconde partie de la chevauchée s’effectue à un rythme plus soutenu.
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© jan novak
5 – De la marche nordique
Durant une courte randonnée pour me rendre au refuge du Pas-du-Loup, au-dessus du petit hameau de Bouchier qui surplombe la vallée de la Durance, toujours dans le Pays des Ecrins, j’ai découvert la marche nordique avec Élodie, une accompagnatrice en montagne. L’activité se pratique avec des bâtons. Or ce ne sont pas ceux utilisés habituellement en rando, dont j’ai bien l’habitude, mais des bâtons de ski nordique.
En fait, la marche nordique se rapproche pas mal du ski de fond dans la manière de se « propulser », c’est le terme technique. Il faut en effet accentuer le mouvement des bras et pousser sur les bâtons. Et je dois dire que ça… marche ! Au moins sur ce large chemin, bien dégagé. Je gagne visiblement en vitesse et trouve aussi d’autres intérêts à cette technique. La marche est plus aisée tandis que je me redresse, avec un buste bien droit. Ce n’est pas le seul bénéfice, m’explique Élodie en ajoutant que cette technique est très complète. Car elle fait aussi travailler beaucoup de muscles de la partie supérieure du corps.
Cette activité nouvelle pour moi, je l’ai ainsi expérimentée durant une grosse heure. Entrecoupée de plusieurs arrêts. Car, la marche nordique ne consiste pas seulement à marcher. Élodie l’associe en effet à d’autres exercices, notamment de respiration, assez proches de ceux du yoga. Moi qui pensais en connaître un rayon sur la marche en général, j’ai été bluffé !
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6 – Observer les étoiles et passer une nuit en refuge
« Ce soir, vous avez trois galaxies pour le prix d’une ! » plaisante Bernard. Sur le toit de son refuge, le Pas-du-Loup, il a installé un superbe télescope du dernier cri. Il est passionné d’astronomie et fait profiter chaque soir ses hôtes de ses connaissances. Encyclopédiques.
« Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir ça. Il y a Andromède, qui se trouve à 2,5 millions d’années-lumière de nous, et deux autres dans la même direction. » Tour à tour, chacun monte sur l’escabeau et rive son regard à l’œilleton du télescope. Quel spectacle ! Quelques instants pour admirer, puis je laisse ma place. Bernard est intarissable, sait montrer la beauté des étoiles. En deux séances, avant et après le repas, il nous fait faire un étourdissant et vertigineux voyage dans la galaxie.
Voilà une soirée peu commune : instructive et intéressante. D’autant qu’elle se déroule dans un lieu hors de la civilisation. Situé à un peu plus de 1 500 m, le refuge du Pas-du-Loup n’est pas en haute montagne mais quand même loin de tout, surtout en hiver. L’ambiance s’en ressent : on dîne à la table commune. Avant de passer une excellente nuit : ici, c’est confortable et calme, très calme !
© THIBAUT BLAIS
7 – Visiter l’Igloo Pelvoo et avoir « la tête dans les étoiles »
L’igloo de Pelvoux est une attraction originale et sympa du Pays des Ecrins, qui plaira autant aux petits comme aux grands. En tout cas, ça m’a fait passer un bon moment. C’est, comme son nom l’indique, un immense igloo construit -par des bénévoles de la vallée- devant le front de neige du domaine skiable de Pelvoux-Vallouise. Haut de 5 m, il abrite une série de sculptures sur glace et sur neige réalisées par des artistes de renom.
En 2019, pour sa 7ème édition, l’Igloo-Pelvoo a choisi comme thème « la tête dans les étoiles ». Les sculptures, dont chacune pèse une bonne centaines de kg, font donc la part belle à Dark Vador, aux cosmonautes et au système solaire mais aussi à des créatures tout droit sorties de l’imagination débridée de leurs créateurs. Quelques unes sont d’ailleurs réalisées en public, en début de saison. Le tout se laisse admirer -parfois avec des éclairages inclus dans la glace- dans une semi-pénombre, par une température de l’ordre de – 4° !
Dans de petites constructions voisines, je continue à avoir « la tête dans les étoiles ». En fait, à en apprendre tant et plus sur l’Espace. Ce thème a été choisi à la fois pour souffler les 50 bougies du premier pas de l’homme sur la Lune et pour rendre hommage à Thomas Pesquet. Le célèbre astronaute vient en effet régulièrement passer ses vacances dans le Pays des Écrins.
J’en ai donc appris et vu tant et plus dans ce domaine. Des choses sérieuses, avec pas mal de documents empruntés à la Nasa. Mais aussi des bandes annonces de films de science-fiction, des bd ou encore des trucs complètement délirants !
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Cahier pratique
Office de tourisme du Pays des Ecrins
Plusieurs gares SNCF desservent le Pays des Écrins. Mais la liaison la plus commode depuis Paris est en TGV jusqu’à Oulx-Cesana, en Italie, où des navettes sont mises en places.
Bonnes adresses
- Hôtel Saint-Roch (3*) à à Puy-Saint-Vincent 1400 se trouve directement en front de neige. Rénové récemment de fond en comble, il est très confortable, avec un accueil sympa. Son restaurant propose une table attrayante.
- Le Gîte-refuge du Pas-du-Loup bénéficie d’une situation et d’une vue franchement impressionnantes, au-dessus du minuscule et ravissant hameau du Bouchier, à un peu plus de 1 500 m, au-dessus de la vallée de la Durance. Chambres et dortoirs récents, dotés de tout le confort.
- Restaurant La Chaumière à Puy-Saint-Vincent 1600, un décor design et une cuisine recherchée avec une belle vue.
- Restaurant Le Glacier Blanc à Pelvoux. Ne pas se fier au décor, assez quelconque : tous les plats sont faits maison, avec des produits frais, si possible locaux et en tout cas soigneusement choisis. Le résultat est franchement appétissant !
- Restaurant de l’hôtel L’Aiglière à Puy-Saint-Vincent 1400 : une valeur sûre dans la région, et ce depuis pas mal d’années. Cuisine traditionnelle de qualité.
Activités
- Igloo-Pelvoux à Pelvoux-Vallouise.
- Motoneige à Puy-Saint-Vincent 1 600.
- Cascade de glace avec le Bureau des guides des Écrins