De superbes motifs colorés ornent les murs d’Oualata, dans le sud de la Mauritanie. Ce sont les femmes qui les peignent, à la main, depuis toujours. L’ancienne cité caravanière, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, mérite bien de sortir de l’oubli où elle est tombée.
Parcheminé, d’une rare finesse, voilà un Coran du XIIIe. L’homme le remise doucement dans son tiroir pour en sortir un autre, puis d’autres encore. La bibliothèque d’Oualata conserve ainsi des centaines de manuscrits et d’ouvrages exceptionnels.
Brillant foyer de la pensée islamiste
Le terme de musée conviendrait sans doute à ces deux pièces en enfilade qui ne paient pourtant pas de mine. Mais on a déjà nommé ainsi la grande salle poussiéreuse de l’autre côté de la cour où sont entreposés tous ces objets hétéroclites. C’est donc la bibliothèque. Aussi parce que des grandes familles de la ville y ont fait don de la leur, offrant à la communauté ces livres passés de génération en génération.
Car Oualata a été un brillant foyer de la culture et de la pensée islamique entre le XIIIe et le XVe siècle. Notamment lorsque l’élite intellectuelle de Tombouctou, la ville phare de l’Afrique située à seulement 40 km de là, au Mali, a fui l’invasion touarègue. Et surtout une riche cité caravanière. Là où se croisaient les marchandises venues des rives de la Méditerranée et celles du plus profond du continent noir. Oualata a alors été baptisée « rivage de l’éternité ».
Aux portes du désert
L’ancien village fortifié a perdu de sa superbe et son aura. Depuis bien longtemps. Mais ses vieilles maisons et mosquées ocres sont toujours aussi belles. Depuis 1996, la cité est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Tout comme Chingetti, Ouadane et Tichitt, autres ksours remarquables de Mauritanie. Les quatre organisent à tour de rôle, à chaque début d’année, le « festival des villes anciennes ».
Située aux portes du désert, Oualata propose ainsi en ces journées ensoleillées et chaudes toutes sortes d’animations durant une semaine. Concerts et conférences mais aussi courses de chameaux et concours de tir, un grand marché aux bestiaux…Une joyeuse turbulence secoue alors la ville. Bien sûr, les habitants ont apporté un soin tout particulier aux peintures polychromes de leurs maisons, singularité d’Oualata.
Avec les doigts, elles dessinent les contours
En fait, ces décorations sont exclusivement l’œuvre des femmes. Les grosses pluies, durant les mois de juillet et août, lessivent et délavent les façades. Alors, tous les deux ou trois ans, elles se remettent à l’ouvrage. Comme le faisaient leurs mères et leurs aïeules. Les hommes, eux, s’occupent des troupeaux; travaillent aux champs. Quand ils ne sont pas au loin, à la ville ou dans les mines, comme c’est le cas pour la plupart.
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Sur ces murs très épais, pour protéger autant de la chaleur que du froid, elles appliquent un enduit fait de terre, de sable et de bouse. Avec les doigts, elles dessinent les contours du motif, principalement autour des encadrements de portes et de fenêtres, avant de les peindre. La tradition, qui remonte à plusieurs siècles, a trait au statut social des occupants. Quant à la signification précise, elle s’est perdue.
Qu’importe ! Reste la beauté de ces peintures. Elles irradient sous le soleil. Pour les admirer, il faut le plus souvent franchir le seuil d’entrée des maisons car elles ornent les cours intérieures. Fières de ce travail, les familles se font un plaisir de faire visiter. L’occasion de faire découvrir leur cadre de vie, souvent très simple jusque dans les grandes demeures.
L’étranger flâne ainsi de l’une à l’autre, au hasard des ruelles tortueuses. Les pas ramènent invariablement vers la grande et imposante mosquée flanquée d’une tour, au centre. Des dromadaires se prélassent dans une ruelle sablonneuse. Le temps semble s’être figé. Oualata est toujours le rivage de l’éternité.
Informations pratiques
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Meilleure saison : d’octobre à fin mars.
Oualata, comme toute la moitié est du pays, se trouve pour le moment en zone rouge selon le Quai-d’Orsay.
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