Mystérieux parfois, séduisant toujours, le Guatemala est le pays le plus varié d’Amérique du Sud. Il y a tant à voir et à faire. Voici une sélection de 9 sites incontournables au Guatemala, des lieux à ne pas manquer ou des choses à faire absolument.
Les magnifiques ruines mayas de Tikal
Perdues dans la jungle, loin de tout dans le nord du Guatemala, les ruines mayas de Tikal sont d’une beauté saisissante. Elles sont parmi les plus extraordinaires que j’ai eu l’occasion de contempler ! Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Il y a là des centaines de palais, temples et tombeaux, des pyramides pour la plupart. Disséminés sur plus de 16 km², ils ont été érigés entre le IIe et le IXe siècle de notre ère. La partie résidentielle de la ville, d’environ 90 000 habitants à son apogée, s’étirait tout autour sur une aire bien plus importante.
De toutes ces constructions, je n’en ai vu -de près en tout cas- qu’une infime partie, peut-être trente en une petite journée. Mais suffisamment pour comprendre l’importance de cette ancienne cité maya, née au milieu de la forêt tropicale. Au fur et à mesure de la visite, je sens l’émotion me gagner, tout comme ça a été le cas à Angkor, au Cambodge. Ici aussi je suis subjugué par la majesté qui se dégage de ces ces ruines, leur beauté. Leur sérénité aussi. Il y a peu d’autre touristes. Seuls les cris des oiseaux, perroquets et geais, des singes parfois, vient trouer le silence.
J’ai particulièrement aimé le temple IV -les principaux temples portent des numéros- qui est le plus haut de Tikal, et le deuxième plus élevé du monde maya avec ses 65 m. Au sommet, la vue est splendide : un océan de verdure où perce le haut des plus grandes constructions.
Sans l’ombre d’une hésitation, je dirai que le temple I aussi appelé du Grand Jaguar, qui date du VIIIe s, justifie le voyage à lui seul. Finement travaillé, c’est la sépulture d’un des plus importants rois mayas et comporte nombre de sculptures et reliefs intéressants. Il domine la Gran Plaza, l’ancienne place des cérémonies avec ses 16 temples plus petits, ses centaines de tombes royales. Franchement impressionnant !
Chaque fois que c’est possible, je grimpe au sommet des édifices. Parfois, c’est aussi sportif que vertigineux, comme au temple V. Mais ça en vaut toujours la peine. Comme partout à Tikal. C’est sûr, un jour j’y retournerai. C’est le 1er lieu de mes 9 sites incontournables au Guatemala.
Le parc national de Tikal
Les magnifiques ruines de l’ancienne cité de Tikal se trouvent au cœur d’un vaste parc national, d’une superficie de 570 km², l’un des plus petits des neuf que compte le Guatemala. Pour profiter des unes et de l’autre, mieux vaut prendre un hébergement sur place. On aura ainsi l’occasion d’admirer les ruines au coucher et au lever du soleil en toute sérénité, et quantité d’animaux.
Rien qu’en marchant d’un site à l’autre, j’ai eu l’occasion de voir pas mal de singes hurleurs et d’oiseaux, notamment des perroquets, des araçaris et de grands hérons bleus. Plus de 450 oiseaux différents sont recensés. Le parc recèle ainsi des dizaines de variétés de pics verts et de colibris ou encore de toucans qui se laissent contempler sans difficulté.
Le parc de Tikal compte aussi quelque 400 jaguars et 150 couguars. Mais pour avoir une chance d’en apercevoir, il faut se donner un peu plus de mal…
Les splendeurs de la vieille ville d’Antigua
Il n’y a pas à discuter : Antigua est la plus belle ville du Guatemala. Colorée et animée, elle regorge d’anciennes demeures coloniales aux patios fleuris, de grands palais et belles églises. Et pour cause, elle est l’ancienne capitale du Guatemala, jusqu’en 1773. Cette année-là , elle a été évacuée après plusieurs séismes et éruptions volcaniques.
Antigua est en effet dominée par trois grands volcans, toujours en activité aujourd’hui : l’Acatenango, le plus haut avec ses 3 976 m, l’Agua et le Fuego. C’est une curieuse sensation que de les apercevoir -ils sont presque l’un à côté de l’autre- au détour d’une rue, si proches et si impressionnants. Le Fuego est d’ailleurs en éruption depuis quelques jours. Un épais panache de fumée le couronne en permanence. Mais, contrairement à moi qui ne peut m’empêcher de le contempler à chaque fois que j’en ai l’occasion, personne ne semble y prêter attention.
Ça ne m’empêche pas de tomber sous le charme d’Antigua dès le premier instant. J’aime les couleurs pastel de ses maisons basses, collées les unes aux autres. Et bien entendu les splendides constructions historiques de l’ancienne capitale. Elles ont traversé les siècles avec plus ou moins de bonheur. Beaucoup sont bien conservées ou restaurées, d’autres sont toujours en ruines et le resteront sans doute, mais toutes ont beaucoup d’allure.
Bien sûr, j’ai admiré les anciens palais du gouverneur, collège des Jésuites et autres couvents tout comme la monumentale cathédrale -réduite à sa façade- et les multiples églises. Ou encore la très photogénique arche qui relie par-dessus la rue deux bâtiments du couvent Sainte-Catherine. Mais j’ai aussi aimé le charme simple des vieilles arcades sous lesquelles officient les cireurs de chaussures, les vendeurs ambulants. Il suffit de se laisser porter par ses pas.
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la vieille ville d’Antigua se découvre à pied. A l’inverse de ce que font pas mal de touristes, il vaut mieux éviter le vélo : les rues -qui se coupent toutes à angle droit- sont pour la plupart revêtues de pavés, mal équarris ! De plus, avec ses 25 000 habitants, Antigua est vraiment petite. Antigua ne pouvait que faire partie de mes 9 sites incontournables au Guatemala.
Les pittoresques villages autour d’Antigua
A quelques kilomètres seulement autour d’Antigua se trouve une bonne demi-douzaine de villages pittoresques. A l’écart de l’agitation de l’ancienne capitale et de son contingent de touristes, ils sont l’occasion de découvrir la vie du pays. Sans fard mais pas sans intérêt.
Sur ces plateaux -nous sommes déjà à 1 800 m- la terre est fertile. Voilà qui explique les exploitations fruitières, pommes et nèfles, ainsi que les grandes plantations de café, notamment autour de Jocotenango.
Plus loin, le village de San Felipe est spécialisé dans l’artisanat d’art et travaille l’argent ou le jade. Un autre, Pastores, est réputé pour ses bottes de cuir cousues main.
A San Juan del Obispo, au pied du volcan Agua, j’admire une magnifique église coloniale datant du XVIe ainsi qu’un palais épiscopal -certes décati mais spectaculaire- qui me paraissent bien incongrus au milieu de ces humbles habitations.
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San Pedro offre lui aussi une bien belle église ancienne. Tout à côté, un vaste lavoir, abrité du soleil par un auvent. Pas une place disponible devant les nombreux bacs de pierre disposés tout autour de ce grand réservoir où tourbillonne une eau laiteuse, provenant des sources volcaniques. En ce milieu d’après-midi, une vingtaine de femmes ont pris place pour laver le linge : c’est leur métier, elles font ça en permanence.
Dans les environs, plusieurs localités sont réputées pour leurs eaux thermales. Comme San Antonio de Aguas Calientes, au nom évocateur. Ses tissages aussi sont très appréciés. Ils passent pour les plus fins du pays. Et, bien que ce ne soit pas ma tasse de thé, je passe un bon moment au marché à les admirer.
Goûter au chocolat et au rhum à Antigua
La fève de cacao était la monnaie d’échange des anciens Mayas. Même le nom de cette plante provient d’un mot maya : le cacao est né ici. De nombreuses plantations se trouvent dans les environs d’Antigua, et il serait dommage de ne pas goûter à son chocolat. On en trouve bien sûr un peu partout. L’ancienne capitale du Guatemala abrite même un musée du chocolat. Sa visite, il faut bien le dire, ne prend pas beaucoup de temps. Mais ce musée est aussi doté d’un atelier où l’on confectionne son propre chocolat. Original et… goûteux ! Sinon, le cacao se décline aussi en infusion ou en liqueur.
Autre production de la région, le rhum. L’un des meilleurs au monde est produit dans la région, notamment le Zacapa, « distillé et vieilli au-dessus des nuages », sur des hauts plateaux à 2 300 m. Inutile de dire que les amateurs ne manquent pas de faire escale dans le magasin situé dans le centre d’Antigua pour déguster les 30 ans d’âge et autres XO.
Découvrir le lac d’Atitlán en bateau
A seulement deux heures de voiture depuis Antigua, vers l’ouest, le lac d’Atitlán est une superbe découverte. Un premier aperçu s’offre depuis la petite route qui descend du haut plateau et je n’ai pu retenir un petit sifflet admiratif : trois majestueux volcans, le San Pedro, le Toliman et l’Atitlan se découpent en toile de fond au-dessus du lac. Ils dominent les eaux dont le bleu turquoise est rehaussé par le vert éclatant des abords. Au fond de sa caldeira, le lac est ceinturé par les montagnes. Franchement, je suis scotché !
Découvrir le lac d’Atitlan en bateau est un véritable plaisir. D’ailleurs, aucune route n’en fait le tour. La proximité des volcans -je ne me lasse pas de les contempler- et des montagnes lui confère beaucoup de majesté. Les rives sont calmes, ponctuées çà et là par quelques gros villages ramassés sur eux-mêmes. Sur le lac d’Atitlan, le spectacle est permanent. A toute heure. Il y a ainsi les pêcheurs, lançant lignes et filets depuis des barques et ce du matin jusqu’à la nuit noire. Leur nombre prouve que les eaux sont poissonneuses. Et puis le trafic sur le lac, somme toute très restreint mais intéressant : les habitants du coin qui se rendent d’un village à l’autre, et pour lesquels le bateau est le plus commode, à bord des navettes régulières ou de leur propre embarcation.
Le lac d’Atitlán a un caractère sacré pour les Mayas. On y a découvert un village englouti, sans doute depuis des siècles. La revue américaine National Geographic n’a pas hésité à le qualifier d’Atlantide maya. Les ruines des maisons ne se trouvent qu’à 20 ou 30 mètres de profondeur. Mais, en passant au-dessus en bateau, j’ai eu beau écarquiller les yeux, je n’ai rien vu. Reste ce parfum de mystère… Forcément c’est l’un des 9 sites incontournables au Guatemala.
Partager le repas d’une famille maya
Les villages qui jalonnent le pourtour du lac Atitlan sont tous intéressants. Celui de San Juan la Laguna a échappé au flot touristique alors qu’il est fier de ses traditions artisanales et artistiques. Par hasard, je suis tombé sur une coopérative de femmes qui remettent les plantes médicinales à l’honneur. Plus loin, c’est une association de tisserandes qui utilisent les techniques ancestrales pour teindre leurs tissus : écorces d’arbres ou de plantes, les cochenilles, ces petits insectes qui permettent de produire le rouge indigo, ou os d’animaux.
L’entraide et la solidarité sont fortes dans ce village. J’ai pu le vérifier en allant dans une famille pour assister à la confection du repas et le partager avec elle. Une table d’hôtes, quoi. En l’occurrence dans la famille Tzep, de petits producteurs de café et de maïs. Mais ça peut être dans n’importe quelle autre famille -elles sont une petite trentaine- membre de la coopérative qui se charge de faire découvrir us et coutumes de la région. Une expérience vraiment très sympa.
C’est l’occasion de pénétrer dans une maison, ce qui n’arrive pas souvent, de se faire une idée des conditions de vie. D’échanger avec les habitants, même si c’est de manière succincte puisque le plus souvent par le biais d’un tiers qui traduit. Et bien sûr de faire un bon repas. Quoique le contenu de l’assiette n’a pas tellement d’importance pour moi. C’est l’expérience en soi, que j’avais déjà eu l’occasion de faire sur un autre continent, qui me plaît. Je recommande vivement. D’autant plus qu’avant de partir, j’ai eu droit à un petit concert improvisé, avec marimbas et maracas, offert par les enfants de la famille.
La vieille ville de Santiago Atitlan
Sur le rivage du lac Atitlan, la bourgade de Santiago Atitlan où je débarque d’un bateau m’apparaît d’abord comme l’attrape-touristes traditionnel. Ce qui me fait penser ça est le grand nombre de boutiques qui vendent des tenues folkloriques traditionnelles. Il y en a vraiment beaucoup, partout. Eh bien non : ce ne sont pas seulement les touristes mais surtout les habitants qui achètent ces tenues tellement colorées. Et qui, les hommes comme les femmes, portent ces vêtements comme je ne tarde pas à m’apercevoir. Voilà qui donne un charme particulier au village, le plus important de ceux qui ceinturent le lac.
Santiago Atitlan a d’autres atouts. A commencer par les rues pavées de la vieille ville, autour de la place principale et de son étonnante église Saint-Jacques. Datant du XVe, l’édifice d’une taille remarquable mérite le détour. Très simples, les façades tout blanches tranchent sur les pierres volcaniques, très sombres, de la place et du grand escalier qui mène à l’église. A l’intérieur, ce sont les statues de divinités mayas qui m’intriguent. Visiblement, la cohabitation avec les dieux catholiques ne pose aucun problème. Les uns comme les autres sont pareillement vénérés.
Honorer Maximón
Un cigare vissé aux lèvres, non pas un mais deux chapeaux plantés sur le crâne, parée d’une multitude d’écharpes colorées, et à ses pieds –chaussés de bottes– tout un assortiment d’alcools. C’est une idole pour le moins étonnante qui est vénérée ici, dans cette petite maison du village de Santiago Atitlan, et de manière bien curieuse !
La statue représente Maximón, à la fois un dieu et un saint, au confluent du monde maya et de la religion catholique. Elle se trouve dans une maison très quelconque d’un quartier encore plus terne. En fait, l’ effigie change de demeure chaque année, pour aller à chaque fois chez le nouveau président de la confrérie religieuse.
L’adresse se transmet de bouche à oreille. Et les lieux ne désemplissent pas. Qui sait quelles faveurs sont demandées au Maximón : du succès dans les amours ou les affaires, la déchéance d’un rival ? Pour appuyer leur requête, les uns déposent des offrandes -fruits, cigarettes, alcool…-, d’autres glissent des billets dans ses poches. Le défilé est ininterrompu alors que chacun, tout comme moi, n’est toléré que quelques minutes.
Voilà pour mes 9 sites incontournables au Guatemala. En ajouteriez-vous d’autres ?
Informations pratiques
Office ministériel du tourisme du Guatemala
Bonnes adresses
- A Guatemala City, le Grand Tikal Futura hôtel (3*) Sans surprise, mais pratique et fonctionnel.
- A Antigua, l’hôtel Porta (4*) une élégante oasis de luxe et de calme au cœur de la vieille ville.
- Le café Condesa est une institution d’Antigua, sur la très centrale place d’Armes. Il faut y prendre un en-cas à la fois pour goûter aux plats faits maison autant que pour admirer les lieux de cette grande et ancienne demeure du XVIe. Elle comporte une belle enfilade de cours et patios.
- Autre adresse sympa et chaleureuse, le restaurant La Cuevita de Los Urquizu (tel. 7882-4532), qui sert une excellente cuisine traditionnelle -tenue au chaud dans de grandes jarres en terres cuites- dans un cadre très typique.
- Le musée du chocolat. Instructif et… goûteux.
- La Casa del Ron, 4ta Calle Oriente, pour déguster des rhums d’exception.
- Au bord du lac Atitlan, à San Juan La Laguna, partager le repas d’une famille ou visiter la région avec la coopérative Rupala K’istalin, qui prône l’écotourisme durable et communautaire.
Un guide de voyage à emporter
Guatemala, aux Editions Lonely Planet (21,50 €) : Achetez le sur : Amazon – La Fnac – Nostromo
Je suis partie faire une aide humanitaire au Guatemala il y a des années de cela, ce fut le seul moment où je suis allée là -bas, les gens sont gentils et altruistes. Par contre, l’éducation est un domaine qui nécessite encore un coup de pouce ! D’un point de vue touristique, je pense que vous avez déjà tout dit !