Même si le Guatemala a vu se développer le nombre d’entrées de tourisme depuis la fin de la guerre (1960-1996), il continue à pâtir d’une réputation de pays violent (les statistiques, abstraites, ne disant pas que les plus frappés sont d’abord les pauvres, les femmes, les vulnérables et les écrasés — et que les touristes sont très rarement visés) et, corruption oblige, manque d’investissements en infrastructures et en promotion. Alors que son géant voisin du nord, le Mexique, est systématiquement placé dans les 10 pays les plus touristiques du monde, le Guatemala n’a pas les mêmes moyens pour attirer les touristes. De fait, s’il compte divers lieux touristiques, il compte aussi de nombreux endroits où rares sont les étrangers à s’aventurer, la plupart se contentant de « faire » les sempiternels mêmes circuits (Lac Atitlán, Antigua Guatemala, Chichicastenango, Semuc Champey, Tikal…). En 10 photos de lieux souvent peu connus des touristes, voici un petit tour de mon pays d’adoption, le Guatemala.
Semuc Champey : des piscines naturelles turquoises au coeur de la jungle
Semuc Champey est l’un des plus beaux endroits du Guatemala et, paradoxalement, l’un des plus mal desservis. Quiconque s’y rend se rendra compte de l’état désastreux de l’investissement en infrastructures routières, cela en bonne partie en raison d’une fiscalité très basse (pour les riches) et d’une corruption faisant des eaux glacées du calcul égoïste l’ordinaire politique. Il faut en effet compter rien moins que 3 heures de route depuis Cobán. Sur le dernier tronçon, un chemin cahoteux et rocailleux serpentant dans la montagne, la conduite imprudente du chauffeur (c’est l’ordinaire) va de pair avec le plaisir de jouir d’un panorama magnifique sur le paysage accidenté. Arrivé au village de LanquÃn, 7 kilomètres restent à parcourir pour atteindre les piscines naturelles de Semuc Champey sur un chemin idem… ce qui prend près d’une heure.
Mais une fois sur place, on réalise que le paysage valait bien ces « peines » : des piscines bleues turquoises au coeur d’une végétation luxuriante et dont l’eau est d’une température si agréable qu’on s’y baignerait pendant des heures.
Laguna Lachuá
Située dans une zone tropicale sauvage des environs de Cobán, la lagune Lachuá a donné son nom au parc national creé en 1976. En dépit de son nom (qui lui vient du maya kekchà li chu há, c’est-à -dire « odeur fétide », en raison de l’odeur sulfurique de l’eau.. qu’on n’y sent plus), cette vaste lagune de forme ronde est souvent qualifiée de « petit paradis ». Le climat est typique de la zone tropicale et les quelque 14 500 hectares du parc national abrite une grande biodiversité : jaguars, pumas, tapirs, singes hurleurs, ainsi qu’une grande variété de plantes et d’arbres.
Laguna Magdalena
Le département de Huehuetenango est n’est clairement pas l’un des plus touristiques et cependant ses attraits sont divers, parmi lesquels ses paysages spectaculaires ne sont pas des moindres. Située à 3200 mètres d’altitude, la lagune Madeleine (Laguna Magdalena, en VO) est l’un des ces lieux merveilleux qui font du Guatemala est pays particulièrement beau. On y accède après une longue randonnée et le panorama qui s’offre alors fait office de belle récompense.
Lac Atitlán
Aldous Huxley, le célèbre auteur de la dystopie Brave New World (traduit « Le Meilleur des Mondes ») écrivit à son sujet : « Pour moi, le lac de Côme touche aux confins du pittoresque, mais le lac Atitlán est le lac de Côme embelli de plusieurs volcans immenses. C’est vraiment au-dessus de tout ». Il est vrai que ce lac situé dans un cratère volcanique éteint et entouré de plusieurs volcans, est un des lieux incontournables du Guatemala. En saison sèche, les couchers de soleil y sont de toute splendeur. Naturellement, une photo rend difficilement justice à la majesté du paysage, mais elle donne une petite idée de l’émerveillement qui saisit face au spectacle quotidien du coucher de soleil.
Tikal : des temples au cœur de la jungle
Que l’on ait ou pas une passion pour l’archéologie maya, ce lieu est un joyau absolu qui ravit tout visiteur. Le site est colossal, son entretien impeccable, ses chemins et sites secondaires abondent, qui permettent de s’isoler un peu de la foule (qui, du reste, n’est pas si excessivement nombreuse, puisque dispersée) et d’observer une faune étonnante même aux heures « de pointe ». Si l’on arrive tôt (certains mêmes, un peu plus aisés, viennent dormir à l’hôtel que l’on trouve sur place), on peut observer des vols de nuées de toucans, des grenouilles adultes grosses comme l’ongle, des daims, des coatis, des singes-araignées et bien d’autres créatures depuis longtemps habituées à la présence de visiteurs humains.
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Moins belle que Copán, où les ornementations sont d’un rafinement fasicnant, la cité de Tikal l’emporte cependant en majesté. Du sommet du temple I, auquel on peut accéder par un escalier latéral en bois, la vue sur la jungle environnant est particulièrement frappante.
Santa MarÃa, Guatémala
Situé à 7 kilomètres de Xela (département de Quetzaltenango), seconde ville du Guatemala, se trouve le volcan – éteint – Santa MarÃa. Parmi d’autres excursions, l’ascension du Santa MarÃa est l’une des activités importantes dans la zone, située en pleine montagne. Depuis le sommet, à 3772 mètres, l’on peut apercevoir une large partie de l’ouest guatémaltèque, depuis la côte (les jours où le ciel est bien dégagé) jusqu’aux volcans du lac Atitlán.
La grande cavalcade de Todos Santos
Chaque année, cette petite ville de l’ouest du Guatemala organise tout le jour et toute la nuit du 31 octobre une grande fête qui commémore un acte de bravoure et de défi des Indigènes aux colons : un Indigène avait bravé l’interdiction qui était faite aux siens par les envahisseurs espagnols, de monter à cheval. La fête, en partie un prétexte à grande beuverie, consiste en un cavalcade continue sur 200 mètres aller-retour. Les chevaux sont loués par des propriétaires des environs… et courent interminablement, jusqu’à un absurde épuisement. Avec le temps, l’oubli mémoriel, la venue de touristes, l’événement perd peu à peu de sa consistance. Il n’en demeure ps moins un moment fascinant.
Les cerf-volants géants de Sumpango
Le 1er novembre, se tient à Sumpango un grand concours de cerfs-volants décorés, de tailles diverses, selon une thématique annuelle. La thématique environnementale était celle de l’année 2014. La foule y accourt et l’événement est une fête familiale très joyeuse.
Maximón, saint païen
Dans les hautes terres du centre du Guatemala, où la densité de population indigène est la plus forte, existe une coutume héritière double de l’invasion espagnole-catholique et de l’héritage maya, qui consiste en la consultation de saint Simon (également nommé Maximón – qui se prononce machimonne). On vient demander des faveurs à ce saint… syncrétique, en finir avec une mauvaise passe, demander son aide pour se défaire d’une mauvaise habitude ou d’un sort, etc. Ce culte, on le trouve aussi bien à San Andrés Xecul ou Zunil qu’à Chichicastenango ou Santiago Atitlán. Malgré l’admission payante de touristes, ce culte n’est pas artificiellement présenté à leur attention ; il existe en divers endroits qui n’ont rien de touristique.
L’annuel pèlerinage des motards de Guatemala à Esquipulas
30 à 40 000 motards forment chaque année la « Caravane du Renard » (Caravana del Zorro), nom donné à celui qui conduit, en tête du cortège, ce pélerinage qui relie la Place de la Constitution de Guatemala City à Esquipulas. Objectif du pèlerinage : une visite au Christ noir de la baroque Basilique d’Esquipulas, l’un des monuments religieux les plus réputés d’Amérique centrale. L’événement, annuel depuis 1961, est même inscrit au « Patrimoine culturel intangible de la nation » pour ses 50 ans (en 2011, donc) !