Djanet, une oasis en plein désert
SituĂ©e au sud-est de lâAlgĂ©rie, lâoasis de Djanet nâest quâĂ quelques kilomĂštres de la frontiĂšre libyenne. Essentiellement peuplĂ©e de Touareg, Djanet constitue un carrefour commercial important avec la Libye et le Niger grĂące Ă sa palmeraie. Elle produit Ă©videmment des dattes, mais aussi la plupart des lĂ©gumes (pommes de terre, betteraves, tomates…) et des fruits (olives, agrumes…) nĂ©cessaires Ă l’Ă©conomie locale.
Du nord au sud, la population de Djanet est rĂ©partie sur trois ksour. Au nord, Azellouaz se dresse sur un piton rocheux. Plus au sud, sur la rive gauche de lâoued, El Mihan, sa petite Casbah et son dĂ©dale de ruelles et de maisons en ruine, sâaccroche dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă une Ă©minence rocheuse. Sur la rive droite, Adjahil, Ă©tire au pied de la falaise ses maisons entourĂ©es de verdure. Ici, on vit au rythme du dĂ©sert, bien loin du tempo effrĂ©nĂ© de la vie citadine.
Mais Djanet est connue Ă lâĂ©tranger, particuliĂšrement en France, par les amateurs de dĂ©sert. Tout autour de lâoasis rĂšgne le Sahara. Chaque hiver, ils sont plusieurs milliers Ă se rendre dans le Tassili nâAjjer pour dĂ©couvrir le patrimoine rupestre du parc national ; dans lâerg Admer oĂč le randonneur ne peut rester indiffĂ©rent aux superbes enchevĂȘtrements de dunes alezan ; dans lâoued dâEssendilĂšne, thĂ©Ăątre du roman de Frison-Roche1 ou encore dans la Tadrart, savant mĂ©lange de sable, de roches et de canyons immortalisĂ© par les gravures rupestres.
La Sebiba, fĂȘte culturelle TouarĂšgue
La grande majoritĂ© des voyageurs de passage dans la partie du Sahara proche de Djanet quitte lâoasis sans connaĂźtre lâexistence de la Sebiba. C’est pourtant lâune des grandes fĂȘtes touarĂšgues qui a lieu chaque annĂ©e. Sa date est liĂ©e au calendrier lunaire musulman ; elle se dĂ©place donc tous les ans de dix jours.
La Sebiba prend ses racines dans une page d’histoire trĂšs ancienne. Elle daterait de plus de 3000 ans, et puiserait son origine dans la mort du pharaon, lorsque MoĂŻse (Moussa) vainquit ses troupes. La tradition locale rapporte qu’Ă cette Ă©poque lĂ , rĂ©gnait entre les Oraren et les Tra’orfitt (tribu du Tassili N’Ajjer) une guerre fratricide depuis de longues annĂ©es et que ce n’est qu’en apprenant la victoire de MoĂŻse sur Pharaon qu’ils consentirent Ă mettre fin Ă leurs conflits et scellĂšrent un pacte de paix qui, depuis, les a unit.
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Chaque annĂ©e, durant dix jours, les deux communautĂ©s touarĂšgues se prĂ©parent Ă commĂ©morer cet Ă©vĂ©nement majeur de leur histoire. Ainsi, elles perpĂ©tuent la tradition et s’affrontent sur le lieu historique du dernier combat. Les habitants du Tassili N’Ajjer et des Touaregs des pays voisins se retrouvent Ă Djanet pour la cĂ©lĂ©bration de la Sebiba le jour dâAchoura2.
Le rituel se perpĂ©tue : on y simule le combat pour ne plus le livrer ; on y danse lâĂ©pĂ©e dans une main et le foulard dans lâautre pour signifier le conflit et le pacte de paix. Les femmes, parĂ©es de leurs plus beaux costumes indigo, chantent aux rythmes des tambourins pour encourager leurs guerriers dont les pas soulĂšvent des nuages de poussiĂšre et de sable.
Les sages des quartiers d’El Mihane et d’Azzelouaz arbitrent aujourdâhui la joute. Chants, costumes, danses sont dĂ©sormais lâobjet du combat. En fin de journĂ©e, la signature du pacte de paix vient clore la Sebiba et perpĂ©tue ainsi lâhistoire des tribus de Djanet.
A lâheure de la mondialisation, oĂč les traditions locales tendent Ă disparaĂźtre, on est en droit Ă sâinterroger sur la durĂ©e de vie dâune telle fĂȘte. Finalement, nâest-ce pas le tourisme saharien qui peut sauver la Sebiba ?
Pratique
1 Frison Roche, Rendez-vous Ă EssendilĂšne, Ă©ditions Arthaud, 1954
2 L’Achoura (le dix du mois de muharram) est un Ă©vĂšnement religieux des pays musulmans. Prochaines dates de lâAchoura : 27 dĂ©cembre 2009, 17 dĂ©cembre 2010, 6 dĂ©cembre 2011, 24 novembre 2012
Avec qui partir ?
Ce reportage a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec Allibert, Montagnes et DĂ©serts qui organise des randonnĂ©es et des voyages au Sahara. Chaque annĂ©e Ă la Sebiba, un voyage adaptĂ© est organisĂ© pour profiter de cette fĂȘte touarĂšgue.