Pendant une semaine, avec le voyagiste Chemins du Sud j’ai arpenté les Pouilles du sud en Italie. Un séjour agréablement réparti entre randos le long de la côte et visite des villes et villages rencontrés en chemin. Comme Alberobello, inscrit à l’Unesco pour ses « trulli », d’étonnantes constructions en pierre au toit conique, ou Lecce, la Florence du sud. Pas le temps de chômer, car c’est une riche et belle région. Située dans le talon de la « botte » que forment les contours du pays, elle est très intéressante à découvrir. Voici ma sélection des dix endroits à voir dans les Pouilles du sud.
1 – Polignano a Mare perchée sur ses falaises
A une demi-heure de train de Bari, la côté Adriatique déroule déjà ses attraits. A commencer par le gros bourg de Polignano a Mare. Cette ancienne cité romaine a tout pour me plaire. Les maisons blanches sont posées sur de hautes falaises spectaculaires, tourmentées par les vents et les vagues. Ça et là, je distingue des grottes ; il y en a des dizaines. Certaines sont même aménagées : les habitants, dans le passé, venaient s’y réfugier durant les grosses chaleurs. Les touristes viennent les admirer depuis la mer, en bateau.
Le bourg lui-même est sympa, riant. Beaucoup de maisons sont d’ailleurs ornées de citations en tous genres de poètes et d’écrivains. Les ruelles serrées autour de la petite place centrale et de sa magnifique église Matrice di Santa Maria Assunta sont étroites. Parfois, tout juste si deux promeneurs peuvent y passer de front.
2 – Monopoli et son joli port
A une petite dizaine de km de là, voici Monopoli, une ville un peu plus importante des Pouilles du sud. Aujourd’hui tout comme hier, c’est une cité de pêche. En témoigne son ancien port, situé en plein centre. Enserré entre de hautes et anciennes constructions de pierre disposées en arc de cercle autour de l’anse, il est bien abrité. Je le trouve ravissant. Les nombreux canots en bois, tous peints de bleu, forment un tableau du meilleur effet.
Quelques instants plus tard, j’admire la belle cathédrale du XVIIIe, dédiée à la Madonna della Maria, qui donnerait sur la mer si elle n’en était séparée par un très haut mur. Du reste, ville florissante dans le passé, Monopoli est jalonnée par de nombreuses églises anciennes. Il y en a une tous les cent mètres ou presque, dont la magnifique Santa Maria l’Amalfitaine, du XIIe. Et encore plus de petits palais et grandes demeures anciennes que je découvre en marchant vers le château de Charles Quint, lui aussi plutôt spectaculaire.
3 – Alberobello et ses « trulli »
A l’intérieur des terres, mais pas très éloigné de la côte, Alberobello est une étape incontournable dans les Pouilles du sud. Le bourg en constitue mème l’attraction la plus touristique : ses villages de « trulli », d’étonnantes habitations en pierre sèche et au toit rond lui valent son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Dans la campagne alentour, j’ai déjà rencontré, de-ci, de-là, pas mal de ces constructions. Mais, à Alberobello, elles sont particulièrement nombreuses. Sur des collines se faisant face, deux véritables villages de trulli -dont l’un avec plus d’un millier de maisons- sont toujours debout. Serrées les unes contre les autres, sagement alignées, les trulli forment un spectacle assez hallucinant.
Afflux de touristes aidant, beaucoup de ces maisons uniformément blanches sont devenues des locations saisonnières ou boutiques de souvenirs. Seulement quelques unes sont encore vraiment habitées. Malgré cela, j’ai éprouvé une impression d’être ailleurs, mais alors très loin, en me promenant dans ces rues de trulli. Et les grands caractères ésotériques tracés sur les toitures ne dissipent en rien ce sentiment.
Remontant pour la plupart au XVIIe s, les trulli constituent l’âme d’Alberobello. Petit à petit, ses habitants ont édifié un peu plus loin d’autres demeures plus grandes et plus confortables. Parfois en démontant des trulli gênants, car les pierres sont seulement posées les uns sur les autres sans mortier, souvent en construisant juste à côté. Il en reste donc encore pas mal dans le Alberobello plus récent. Et, ma foi, ils ne jurent pas du tout dans le décor.
4 – Locorotondo, tout en rond
Classé parmi les « plus beaux villages d’Italie », Locorotondo est, comme son nom le laisse deviner. tout en rond. Ou plutôt en escargot : très étroites, les rues s’enroulent autour de la cathédrale. Oui, ce n’est qu’un gros bourg -14 000 habitants- mais avec une cathédrale ! Et d’ailleurs aussi quelques belles églises.
Sur son promontoire en forme d’éllipse, Locorotondo est cerné par une mer de vignes. D’où émergent pas mal de trulli, d’ailleurs. En tout cas, son vin -un blanc très sec- est réputé. Voilà qui explique la richesse de ses constructions. Les maisons traditionnelles présentent encore une particularité : des toits en pierre, des lauzes appelées cummèrse, tout comme sur les trulli. J’ai bien aimé me promener dans ces rues étroites pour aller contempler le palace Morelli, une grande demeure aristocratique, ou la charmante tourelle de l’horloge.
5 – Martina Franca et ses palais
Autre ville de taille moyenne, Martina Franca est bâtie sur un promontoire d’où elle domine la très fertile vallée d’Itrie. C’est ici que se sont installés les riches propriétaires fonciers, c’est ici qu’ils se sont fait construire, à partir du XVIe s, des palais plus beaux les uns que les autres. Ces demeures, ont toutes de grands balcons ornés de fer forgé, de magnifiques portails en bois ouvragé. Le palais ducal -devenu aujourd’hui hôtel de ville- que je découvre juste après être passé sous la grande porte d’entrée de ville, en est l’illustration la plus flamboyante. La basilique Saint-Martin, dédiée à l’évêque saint Martin de Tours qui a d’ailleurs donné son nom à la ville, est une autre splendeur.
Avec ses rues toutes revêtues de dalles de pierre, Martina Franca conserve intact son cachet. Pas mal de films y sont réalisés, censés se dérouler à des époques très différentes. Je l’apprends en savourant un expresso dans ce qui est sans doute le plus ancien « caffè » de la ville, le Tripoli, au délicieux charme suranné. Devant de nombreuses affiches et photos qui ornent les murs, on m’indique que Philippe Noiret a par exemple tourné ici même.
6 – Cisternino l’orientale
Autre bourgade intéressante dans les environs, Cisternino. Ceinturée par les remparts datant de l’ère romaine, elle offre un visage plus dépaysant. Toujours des rues étroites et pavées de grandes dalles de pierre, mais les habitations sont ornées d’escaliers extérieurs, d’un étage à l’autre. Voilà qui leur donne une allure orientale ou presque.
Et quelle richesse architecturale ! A Cisternino, peut-être encore plus qu’ailleurs parce que la ville est petite, je suis frappé par cette profusion de palazzo, églises et couvents.
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7 – Les fermes fortifiées et les oliviers millénaires
Au moins une fois, il faut passer une soirée et dormir dans une masseria, une ancienne ferme fortifiée, dont beaucoup sont aujourd’hui devenues des auberges agrotouristiques. Parce que c’est un havre de paix, loin de l’agitation, en pleine nature.
Des masserie, il y en a pas mal dans les Pouilles du sud, dont c’est même l’une des particularités. Souvent construites au XVIe ou XVIIe s, elles sont vraiment fortifiées : des murs d’enceinte hauts d’une bonne dizaine de mètres enveloppent ainsi une grande cour.
La plupart de ces masserie -voire toutes- sont dédiées à la culture de l’olive, la principale ressource agricole de la région. Elles sont donc cernées par des oliveraies s’étendant à perte de vue. Et quels oliviers ! Une bonne partie d’entre eux ont déjà plusieurs siècles d’existence, quand ils ne sont pas millénaires. Dire que les plus vieux ont vu passer les légions romaines… En tout cas, quel plaisir de contempler ces larges troncs noueux, tellement expressifs. Aucun n’est pareil à un autre. Je trouve ce spectacle apaisant. Et pour qui est adepte de sylvothérapie, c’est un grand moment.
8 – Ostuni, l’éblouissante
Autre petite ville éblouissante des Pouilles du sud, Ostuni. Au propre comme au figuré : Ostuni est tout blanche, car ses maisons sont blanchies à la chaux, et elle recèle tant de richesses. Pour les découvrir, il faut s’élancer dans le lacis d’escaliers et de ruelles qui composent la Terra, le centre historique. J’ai été impressionné par la cathédrale Santa Maria Annunziata. Bâtie au XVe, à la fois baroque et romane, elle est de taille plutôt modeste. Mais quelle pureté dans les lignes ! La façade est ornée d’une grande rosace de pierre finement ciselée. A l’intérieur, le plafond est entièrement peint. Face à la cathédrale, un beau passage couvert en pierre, l’arche Scoppa, surplombe la rue pour relier le palais épiscopal à l’ancien séminaire. Et, à deux pas, voici encore la très belle église San Vito, du XVIIIe, accolée au monastère des Carmélites.
9 – Lecce, la Florence du sud
Au sud de Brindisi, Lecce est une magnifique ville d’art, une Florence du sud. Elle présente un visage harmonieux et uniforme, une véritable ode au baroque. Tout le centre historique a en effet été bâti à la même époque, au XVIe et surtout au XVIIe s, avec la même pierre claire qui lui donne une couleur chaude. La ville est ainsi à l’origine d’un style architectural portant son nom, le baroque de Lecce.
Plus majestueuses les unes que les autres, les demeures aristocratiques s’alignent dans les rues rectilignes. Et il y a plus d’une quarantaine d’églises -dont la splendide église du Rosario- alors que Lecce n’est pas si étendue que ça. Le chef d’œuvre est la basilique San Croce, commencée en 1549. Il faudra presque un siècle pour l’achever. En contemplant sa façade, je détaille le tourbillon de statues qui l’orne : cariatides, chimères, lions mais aussi personnages humains… Toutes finement sculptées, telle de la dentelle. La place du Dôme, l’une des plus belles de toute l’Italie, m’impressionne au moins autant : plusieurs palais, un puits somptueusement décoré ainsi que le campanile voisinent avec le dôme.
A Lecce encore plus qu’ailleurs, je regrette vraiment de ne pouvoir rester plus longtemps. D’autant que c’est une ville très vivante : terrasses et restaurants sont pris d’assaut par une clientèle jeune et exubérante.
10 – Otrante et sa mosaïque
Perchée sur une colline et enserrée dans de larges remparts, Otrante est l’une des plus petites localités que j’ai visitées durant mon périple dans les Pouilles du sud. La plus méridionale aussi, dans la péninsule du Salento, et la dernière. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce village de bord de mer, enserré dans d’épais remparts de pierre datant du VIIIe s av. J.-C. On y accède par un monumental bastion de pierre, la porte Alphonsine. Et tout y est charmant.
En remontant quelques rues pavées, me voici devant la cathédrale, véritablement sublime. Construite au XIe s, c’est un joyau de l’art roman. Jusqu’au dernier détail, depuis les fresques murales -d’inspiration byzantine- de la crypte jusqu’au plafond en panneaux de bois doré, tout me ravit. A commencer par la gigantesque mosaïque qui recouvre le sol. Réalisée au XIIe s, c’est la plus grande d’Europe. Elle représente notamment diverses scènes de l’Ancien Testament ainsi qu’un grand arbre de vie, sur presque toute sa longueur. Dans une chapelle, j’ai encore été frappé par les ossuaires, les restes des 800 martyrs chrétiens exécutés non loin d’ici par les Turcs, en 1480.
Mais Otrante, c’est aussi une belle plage de sable blond, bien attirante pour moi.
Informations pratiques – Pouilles du Sud
Comment s’y rendre ?
Le plus simple est de rejoindre Bari par avion puis de louer une voiture sur place pour découvrir les différents sites.
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Guide de voyage
Le Guide Vert Pouilles, Matera et Basilicate est l’une des références pour explorer les Pouilles. Autres références : Le Lonely Planet Pouilles et le Guide du Routard sur l’Italie du Sud.
Plus d’infos sur la randonnée dans les Pouilles du Sud
J’ai découvert les Pouilles du Sud avec Chemins du Sud dans le cadre du circuit intitulé « Pouilles du sud, des « trulli » d’Alberobello à la mer ». Cette randonnée de 7 jours, accessibles à tous, avec 3 à 4 h de marche par jour était guidé par un accompagnateur Chemins du Sud. L’agence est spécialiste de l’Italie et ses accompagnateurs en ont une excellente connaissance, y compris sur le plan culturel et patrimonial.