Maxime et Alizé sont plutôt du genre à voyager lentement. Une lenteur qui pose un rythme différent, qui affine le regard et qui permet les rencontres. Avec Détour Local, leur blog, ils ont opté pour un regard de proximité, loin des clichés, loin du fast-travelling et du sensationnel. Dans une époque qui subit le diktat du chronomètre, prendre son temps est devenu un luxe. C’est néanmoins l’enseignement que ces deux nomades souhaitent apporter à ceux qui les suivent. I-Voyages a souhaité poser quelques questions à ce couple de blogueurs dans l’air du temps qui passe lentement.
IV : difficile de trouver un titre accrocheur aujourd’hui pour un blog voyage. Comment l’idée de Détour Local est-elle venue ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre ?
Le nom Détour Local de notre blog, vient du fait que nous voyageons très lentement, sans aucun chemin pré-établi, avec de nombreux détours en fonction des opportunités spontanées qui s’offrent à nous. Et le mot local, car nous aimons rencontrer les locaux : ce sont eux qui donnent la saveur à nos voyages. Nous adorons vivre avec eux pendant un petit moment, dans leur quotidien, grâce aux nombreux échanges de services qui jalonnent notre parcours.
IV : vous vous êtes rencontrés en Afrique. Vous ne trouvez pas justement que l’Afrique est le parent pauvre du blog de voyage ?
Oui, nous nous sommes rencontrés en Tanzanie où nous avons tous les deux passé six mois. Et petite anecdote, c’est par le réseau CouchSurfing que nous nous sommes rencontrés. Et tu as tout à fait raison, il y a très peu de blogs de voyage qui parlent de l’Afrique. C’est un continent encore peu développé au niveau du tourisme des backpackers et il y a encore beaucoup de pays considérés comme dangereux ce qui, je pense, freine les jeunes voyageurs à se lancer dans cette aventure. C’est d’ailleurs pourquoi ce continent nous attire énormément et que nos projets nous poussent doucement vers ces régions.
IV : Détour Local fait l’éloge de la lenteur en voyage. Qu’est-ce que c’est un rythme lent pour vous et qu’est-ce que cela permet ?
Notre rythme dépend vraiment des rencontres que l’on fait et de nos envies. Parfois, on peut rester six mois dans une même région pour laquelle on a un coup de cœur, comme le Nicaragua, ou bien pour y travailler le temps d’une saison, comme par exemple en France, lors d’une saison d’hiver. On peut aussi profiter plus d’un pays par le biais d’un échange de service. Ce fut le cas en Norvège. Parfois, pour des raisons de visa, on ne peut rester que un mois dans un pays entier, mais de façon générale, on reste environ une demie année par pays. Cette façon de voyager lentement nous permet de nous imprégner des lieux, d’y vivre et d’habiter avec les locaux. On privilégie la qualité du moment qu’on vit par destination, plutôt que le nombre d’activités qu’on y aura fait. C’est le luxe de prendre son temps. On aime habiter une destination et pas seulement la visiter.
IV : Le voyage pour vous : religion, style de vie ou rien de tout ça ?
Peut-être un style de vie, oui. C’est un choix de vie qu’on a fait et qu’on ne regrette pas du tout. Il y a des avantages et des inconvénients comme dans tous types de vie, mais pour nous, c’est celui qui nous convient le mieux. Le fait d’être libre de notre temps est une grande richesse, qui nous permet de vivre des expériences incroyables. La vie nomade offre cette beauté de pouvoir dire oui, quand une opportunité se présente.
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IV : Pourquoi avoir souhaité créer un blog de voyage ? Vous auriez aussi pu profiter égoïstement de tout ça rien que pour vous ?
On a voyagé pendant deux ans sans avoir de blog. On en suivait beaucoup depuis le début et leurs informations nous ont souvent aidés et permis de découvrir des petits coins dont les guides de voyages habituels ne parlaient pas. Donc, c’est tout naturellement qu’on a eu envie de partager, nous aussi, nos bons plans et astuces pour aider les gens à mieux découvrir les recoins de notre belle planète. On voulait donner l’envie de se lancer, d’écouter plus souvent sa petite voie de gamin au fond de soi et de montrer que voyager en continu peut être à la portée de tous. C’est aussi un très bon moyen de rester connecté avec la famille, les amis et de faire de super nouvelles rencontres avec d’autres blogueurs et des lecteurs.
IV : En quoi pensez-vous que Détour Local se diffère des autres blogs de voyage ?
Sur Détour Local, nous adorons raconter des histoires de voyage. Parler de nos échanges de services et faire découvrir tous les moyens qui nous permettent de voyager plus longtemps et pour un moindre coup. Nous agrémentons également chaque article avec une liste musicale bien choisie, afin de permettre au lecteur de s’imprégner à travers plus d’un sens dans nos récits. À cela s’ajoute le voyage en couple et sans billet de retour. C’est réellement un très long voyage en continu que nous poursuivons depuis 2010, sans aucune date de retour de prévu, encore à ce jour. Venant de deux pays différents : la Belgique pour Alizé et le Canada pour Max, nous n’avons d’endroit commun que l’endroit où nous déposons nos sacs, qui devient en quelque sorte notre maison du moment.
IV : Quel regard portez-vous sur le blogging de voyage aujourd’hui ?
C’est un univers fascinant et un merveilleux moyen de rencontrer des gens qui ont la même passion que nous. Nous avons eu la chance d’en rencontrer plusieurs en personne durant nos voyages et à chaque fois l’expérience était très enrichissante. Il y a un vrai réseau de solidarité entre blogueurs et nous sommes heureux d’en faire partie.
IV : et demain ? Détour Local peut-il se concevoir comme une aventure sans fin ?
Tout à fait ! Ce mode de vie nous convient très bien pour l’instant et nous ne pensons pas nous arrêter de sitôt. Mais qui sait, trouverons nous peut-être un petit coin de planète qui saura nous supporter pour un plus long moment. À vrai dire, on en a aucune idée et c’est un peu cela qui nous plaît. Ne pas toujours savoir ce qui se passera demain, c’est aussi ça, la beauté du voyage.
Plus d’infos : site de Détour Local