Capitale du Pays basque espagnol, Vitoria-Gasteiz est moins connue que ses voisines Bilbao ou San Sebastian. Ville verte, du développement durable, elle est très agréable à visiter et offre bien des attraits. Voici dix raisons de visiter Vitoria-Gasteiz et sa région en Pays basque en Espagne.
1 – Vitoria, ville verte et de développement durable
Vitoria est une ville verte, au sens propre et figuré. D’abord parce que la ville offre de nombreux et grands parcs. Chacun des quelque 242 000 habitants dispose ainsi de 42 m² d’espaces verts et il y a autant d’arbres ou arbustes que d’habitants ! Cela, entre autres, et ses efforts en matière de développement durable, lui ont valu d’être sacrée en 2012 « capitale verte de l’Europe ».
Le centre historique se visite facilement à pied. D’autant plus aisément qu’une grande partie de la ville est zone piétonne. Pas moins de 70 km de rues au total, soit un cinquième, ce qui est franchement bluffant ! Elle est même, derrière Grenade, la deuxième ville la plus piétonne d’Espagne. J’ai beaucoup aimé cet aspect : la ville est calme.
2 – Découvrir les parcs à vélo
Le vélo aussi est bien servi, avec des pistes cyclables partout ou presque : quelque 160 km au total. Vitoria a grandi très vite ces dernières décennies, mais en faisant de la place à la petite reine. La construction des lignes de tramway s’est aussi accompagnée d’un gros effort en ce sens.
Sur mon vélo, je suis allé voir de près. J’ai ainsi pu constater la transformation radicale d’une des grandes artères, l’avenue Sancho El Sabio. Auparavant, elle comptait 2 x 3 voies de circulation pour le trafic auto. Maintenant, il y a le tram, une seule et étroite voie de desserte ainsi qu’une superbe piste cyclable. Ceci étant, ces pistes desservent beaucoup les proches banlieues, ce qui est d’un intérêt moindre pour le touriste.
Pour ma part, j’ai utilisé le vélo pour aller me promener dans l’un des grands parcs -il y en a 7, reliés par une longue piste cyclable appelée « anneau vert »- qui ceinturent la ville, celui de Salburua. Très grand, avec près de 220 ha, il est franchement agréable. On peut même y rencontrer des hardes de daims, mais sans doute faut-il se lever plus tôt que je ne l’aie fait, des visons et des loutres, quantité d’oiseaux. En tout cas, il est classé Natura 2000, ai-je appris en visitant le superbe centre d’ interprétation construit en bordure du parc.
A voir Salburua aujourd’hui, on ne se doute pas du tout de son passé. Le parc n’existe que depuis 1994. Auparavant, c’était un petit aérodrome. Pour la petite histoire, c’est d’ici que sont partis les avions nazis qui ont bombardé, durant la guerre civile, Guernica. Cette petite localité, maintenant mondialement connue, ne se trouve qu’à 50 km d’ici. Puis les terrains sont restés à l’abandon, en partie devenues des décharges sauvages. La métamorphose de Salburua, avec la mise en valeur de ses zones humides, est spectaculaire.
3 – La ville médiévale de Vitoria
Les vieux quartiers de Vitoria sont parmi les plus importants et les mieux conservés du nord de l’Espagne. Ce sont aussi des endroits très animés, ça m’a frappé, à la différence de beaucoup d’autres villes.
Ainsi la longue rue Cuchilleria, qui traverse quasiment la ville médiévale de part en part, est sans aucun doute celle où se trouvent le plus de bars et de restaurants ! Inutile de dire qu’elle est particulièrement animée le soir.
Et c’est dans cette rue que j’ai pu admirer la maison du Cordon, une magnifique maison du XVe, qui a la particularité d’englober une tour encore plus ancienne, datant du XIIIe. C’est d’ailleurs là , dans cette demeure prestigieuse qu’ont séjourné, à leur passage à Vitoria, les rois d’Espagne jusqu’au XVIe.
Jusqu’à ce qu’un grand palais soit construit non loin de là . Car tout le quartier est un alignement de vieilles maisons et belles demeures, autour de grands édifices religieux.
4 – La cathédrale Santa-Maria
La visite de la cathédrale Santa-Maria m’a beaucoup plu car elle est tout sauf banale. En fait, c’est une découverte scénarisée, surprenante et instructive. Je n’y entre pas par le portail, mais j’en fais le tour, descends par des escaliers dans une autre rue -la rue Cuchilleria !- pour y pénétrer par l’ancienne sacristie.
De là , une autre volée de marches conduit aux fondations de l’imposant édifice : de larges colonnes de pierres qui prennent appui sur la roche. Ici, je découvre les vestiges de l’église-forteresse du XIIIe qui s’est agrandie au fil des siècles.
L’intérieur de la cathédrale ne se dévoile qu’ensuite. De dimensions modestes pour une cathédrale, elle est simple, belle. Santa Maria a été sérieusement fragilisée par les transformations successives. Certains piliers sont de guingois, d’autres parcourus par de profondes lézardes. De lourds travaux de restauration sont en cours depuis le début des années 2000. Un chantier titanesque, qui n’est pas terminé, loin de là . Mais tout danger est écarté.
La visite continue de manière spectaculaire, à quelque 15 m du sol, dans le triforium. Dans les autres églises, cette étroite coursive qui fait tout le tour de la nef n’est jamais ouverte au public. Ici oui. Enfin, je monte dans le clocher par un large escalier hélicoïdal aménagé récemment. Pas jusqu’en haut, mais suffisamment pour avoir une belle vue sur les toits.
Alors que Santa Maria est plutôt petite, avec une apparence extérieure très sobre, c’est la visite la plus surprenante que j’ai jamais faite. Pas étonnant qu’elle ait obtenu le prix du Patrimoine de l’Union européenne !
5 – Les quartiers Art déco de Vitoria
Vitoria présente la particularité d’avoir deux cathédrales. La seconde, la co-cathédrale Marie Immaculée, est bien plus récente et bien plus grande. Commencée en 1907, elle n’a été terminée qu’en… 1969. A cause des guerres, mondiales et civile, le chantier s’est éternisé. De plus, elle n’a jamais eu les grâces des paroissiens. Quasiment désaffectée, elle a trouvé une autre destination puisqu’elle abrite maintenant le musée d’art religieux. J’ai ainsi pu y admirer, entre autres, un superbe et immense retable du XVIIe.
Derrière cet imposant édifice commencent les quartiers Arts déco. Notamment de part et d’autre de la promenade de la Senda, là où les riches industriels de Vitoria ont fait construire, au début du siècle dernier, de magnifiques et imposantes villas. L’une abrite aujourd’hui la résidence du président de la province. Une autre, le palais Augustin Zulueta, est devenue un musée d’art. Il vaut le coup d’œil, autant pour admirer les lieux, avec leurs belles boiseries, que la collection de peintures.
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6 – La tournée des pintxos
Dans toute l’Espagne, il y a les tapas, ces amuse-bouche servis avec l’apéritif. Au Pays basque, ce sont des pintxos. Pareil, en plus élaboré quand même. Peut-être plus consistants aussi, parce qu’il n’en faut pas tant que ça pour être vite rassasié.
Les pintxos font la part belle aux produits locaux. Comme la mer est tout proche, il y en a beaucoup, de tous les styles et pour tous les goûts. A tous les prix aussi, quelques uns -un clin d’ œil en direction des étudiants, très nombreux à Vitoria- sont très économiques.
A Vitoria, chaque bar met un point d’honneur à proposer sa carte de pintxos et des créations originales. Ainsi le Sagartoki est très connu pour son feuilleté composé d’une tranche de pomme de terre recouvert d’un jaune d’œuf au bacon. Ça s’avale en une bouchée et c’est divin !
Tout ça dans une ambiance bon enfant, le plus souvent debout, et tout le monde parle à tout le monde.
7 – Le vignoble de la Rioja Alavesa
Presque aux portes de Vitoria s’ouvre le vignoble de la Rioja, dans le sud de la province de l’Alava, entre le fleuve Ebre et la longue chaîne montagneuse Toloño qui étire ses arrêtes rocheuses à l’horizon. Dans la plaine ondule une mer de vignes, qui ont maintenant pris de jolies teintes rousses et mordorées. Ici sont produits une dizaine de vins -quelque 100 millions de bouteilles par an-, parfois très simples, la plupart très élaborés et tous parmi les plus réputés d’Espagne.
C’est une balade sympa que d’y aller se promener. En 4×4 électrique, j’ai ainsi fait un tour très agréable du côté de Laguardia. L’occasion d’admirer la beauté des coteaux, d’apprendre les rudiments de la taille de vigne. De goûter le raisin, aussi : bien après les vendanges, il en reste qui n’a pas été récolté pour ne pas dépasser les quotas de production, très stricts. Ce raisin-là , qui a beaucoup pris le soleil, est particulièrement sucré et délicieux !
Mais j’ai aussi fait quelques belles découverte. Comme ce grand dolmen datant du Néolithique, au détour d’un chemin. Ou, dans un tout autre genre mais visibles de loin cette fois, les lignes à la fois simples et sophistiquées de chais dessinés par le grand architecte Santiago Calatrava.
D’ailleurs, rien n’empêche de faire escale dans l’une ou l’autre des propriétés pour goûter à sa production !
8 – Le charmant village de Labastida
La Rioja Alavesa est parsemée de villages typiques. Labastida, à une demi-heure de route de Vitoria, est l’un des plus charmants. J’ai aimé sa quiétude, sa douceur de vivre : en cette fin de semaine, les habitants prennent l’apéritif sur l’une des terrasses de la place principale, empiétant largement sur la rue. Qu’importe, il n’y a pas beaucoup de trafic.
Depuis des siècles, on produit du vin à Labastida, faisant la richesse de ses habitants. Ça se voit : le vieux village est parsemé de grandes demeures, et même deux ou trois petits palais. Mais ce sont encore les églises -il y en a deux pour ce petit village- qui étonnent le plus. Dans celle du centre, du XVIe, j’ai admiré un impressionnant autel, haut de quatre étages et recouvert de dorures, tout simplement magnifique !
9 – Les merveilles de Laguardia
Autre village charmant, mais autrement plus fréquenté, le village de Laguardia, lui aussi cerné par les vignes. Il est tout petit, trois rues parallèles et quelques traverses, et semble avoir traversé les époques sans changer. Toutes les maisons, sans exception, sont anciennes, en pierre et datent du XVIe et XVIIe s. Toutes sont munies d’une lourde porte en bois, cloutée, et toutes ont un beau balcon en fer forgé.
Pour autant, ce n’est pas un musée : les maisons sont toutes habitées, pleines de vie, et les commerces fleurissent çà et là . Même si Laguardia peut vraiment s’enorgueillir d’un patrimoine exceptionnel. A commencer par la magnifique église Santa Maria de Los Reyes et son extraordinaire portail orné de statues polychromes, datant du XIVe et dans leurs peintures d’origine. J’ai rarement eu l’occasion de contempler pareille merveille, surtout aussi bien conservée !
Autre attraction, les caves. De vraies caves, creusées dans la roche sous les maisons et reliées par un réseau de galeries souterraines. Il y en a plus de deux cents. On y entrepose le vin, bien sûr. Son odeur est partout, imprégnée depuis des siècles. Avec en prime un parfum de mystère.
10 – Les salines d’Añana
Quelle vision ! Éberlue, je contemple les salines d’Añana : des plates-formes sur pilotis, par centaines, tapissent tout ce fond de vallée, remontent sur les côtés. A une trentaine de km de Vitoria, je me crois transposé quelques siècles en arrière.
Car les choses n’ont que peu changé au fil du temps. Le sel -l’un des meilleurs du monde et les plus grands cuisiniers viennent se fournir ici- est toujours produit de la même manière. Arrivant des entrailles de la terre, l’eau de quatre sources est conduite par d’étroites canalisations en bois sur ces plates-formes, en quelque sorte de grandes caisses.
La teneur en sel de cette eau est très importante : sept fois plus que celle de mer ! Étalée en une couche de quelques cm sur les plates-formes, elle s’évapore en 3 ou 4 jours pendant que se forment les cristaux de sel. La précieuse denrée est ensuite ramassée, puis triée à la main pour la débarrasser des impuretés, par les paludiers.
Ce sont les descendants ou les héritiers directs de ceux qui travaillent ici depuis le XIIe s, époque où tout est consigné pour la première fois. Mais les salines fonctionnent depuis la nuit des temps. Les hommes du néolithique, 5 000 ans avant l’ère chrétienne, exploitaient déjà ces sources.
Informations pratiques sur Vitoria-Gasteiz
- Office municipal de tourisme de Vitoria-Gasteiz
- L’association de la Route du vin de Rioja Alavesa regroupe d’innombrables prestataires impliqués d’une manière ou d’une autre : viticulteurs bien sûr mais aussi hôteliers-restaurateurs, guides… C’est une mine inépuisable de renseignements. Le site est très complet, que ce soit pour l’hébergement ou des idées de rando.
S’y rendre
Il est possible de rejoindre Vitoria par le train, l’avion et le bus ainsi qu’en voiture.
Vous pouvez utilisez les services d'Omio pour trouver le moyen de transport le plus pratique depuis chez vous.
Si vous optez pour une location de voiture, regardez les tarifs chez Rentalcars. C’est un comparateur de location de voiture.
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Bonnes adresses à Vitoria
- Hôtel NH Canciller Ayala (4* aux normes espagnoles) à Vitoria, à deux pas de l’hypercentre, face au plus ancien parc de la ville, calme et confortable.
- Restaurant El Portalon à Vitoria, une belle adresse au propre comme au figuré : une demeure historique du XVe, l’une des plus anciennes de Vitoria, face à la cathédrale Santa Maria, et une cuisine irréprochable.
- Restaurant El Meson à Vitoria, en plein centre, un cadre moderne avec un accueil sympathique, des plats faits maison avec un excellent rapport qualité/prix. Ortiz de Zarate, 5. Tel. 945 14 61 91.
- Trois restaurants-bars pour déguster des pintxos variés et appétissants à Vitoria dans une ambiance sympa : le Sagartoki, le Tolona et le PerretxiCo.
- Restaurant Jatorrena à Labastida dans le Rioja, Florida Kalea 10, tel. 945 33 10 50. Des plats locaux, des grillades : une chose est sûre, vous n’aurez plus faim en sortant…
Des guides
- A Vitoria, Arturo, avec son agence Guiartu, se charge de vous fournir un vélo et de vous faire découvrir la ville (en anglais) sous son angle le plus vert et tourisme durable.
- Pour découvrir (en français) la charmante cité de Laguardia rien ne vaut la passion et les explications de l’intarissable Amelia (Agence Rioja Tours).
- Une virée en 4×4 électrique dans le vignoble du côté de Laguardia, avec moult explications et démonstration de taille de vigne. Agence Enoaventura.
Bonjour,
Je lis actuellement « Le silence de la ville blanche » d’ Eva Garcia Saenz de Urtiri, qui se passe à Vitoria.
Je cherchais des infos sur cette ville pour « illustrer » ma lecture, voilà qui est fait avec votre article bien structuré et vos photos.
Merci à vous,
Sandrine