Shikoku est la plus petite des quatre grandes îles du Japon. C’est la moins connue de l’archipel, mais assurément l’une des plus naturelles. Shikoku est réputée pour son pèlerinage de 1200 km en boucle et formé de 88 temples très populaires au Japon. Shikoku, c’est aussi l’île où la vie traditionnelle ancestrale est la plus marquée. Voici 10 raisons de découvrir Shikoku lors d’un voyage au Japon.
Les Tourbillons de Naruto, merveilles de Shikoku
Si on vient de Kobe, on doit passer sur le pont de Naruto. L’occasion d’observer un phénomène naturel unique et classé parmi les merveilles du Japon : les tourbillons de Naruto, créés par les marées du détroit entre l’Île d’Awaji et celles de Shikoku. Ils ont lieu toutes les 6 heures et durent entre une et deux heures.
Deux façons de les observer : depuis le pont de Naruto sous lequel a été créée une passerelle d’observation, ou depuis les bateaux qui n’hésitent pas à s’approcher au plus près des tourbillons. Impressionnant !
Une belle manière d’aborder l’île de Shikoku, l’île nature. On a adoré comme les activités qu’on avait réalisé à Hokkaido.
Le Ryozen-ji, premier des 88 temples de Shikoku
Toujours à Naruto dans la préfecture de Tokushima, même si on ne se lance pas dans le pèlerinage complet, il ne faut pas manquer le Ryozen-ji (Temple du Pic du Vautour) premier temple du pèlerinage. Il est immense. La plupart des petites chapelles du temple sont en bois, elles sont donc des répliques des originales qui ont brulé au cours des siècles. Ceci-dit, on ne le perçoit pas. Il faut compter au moins deux bonnes heures pour profiter de cet endroit hors du temps. Les jardins typiquement japonais sont de véritables havres de paix et toujours bien placés. Pour méditer tout en admirant les pavillons environnants.
Artisanat à Mima, l’ancestrale Shikoku
Un petit bijou à découvrir sur Shikoku. Mima est un petit bourg qui compte un très ancien quartier de l’époque Edo (17e siècle), encore intact. Outre les longues ruelles où s’enfilent les habitations traditionnelles, il y perdure beaucoup d’ateliers d’artisans. On peut s’essayer à la teinture traditionnelle à l’indigo (attention aux mains bleues ensuite) ou à la fabrique d’ombrelles et de marionnettes… Idéalement il faudrait passer au moins une nuit dans ce quartier de Mima. Les ryokans ne manquent pas.
L’incroyable Vallée d’Iyakei
Parcourir la vallée d’Iyakei (Iya) pour sa beauté sauvage fait aussi partie de l’expérience Shikoku ! La vallée fut longtemps fermée car très encaissée et quasi inatteignable. Les samouraïs vaincus venaient s’y réfugier et se faire oublier dans ce décor de hautes montagnes très boisées. De nos jours, l’ouest de la vallée est très bien aménagé. On peut la parcourir assez facilement par les petites routes en lacets. J’avais vraiment l’impression de me promener dans nos Cévennes françaises.
Le pont de lianes de Okuiya Niju Kazurabashi
Ce pont vieux de 800 ans est construit avec des lianes qui ont fait corps avec la roche et la végétation environnante. L’endroit est vraiment impressionnant et magique à la fois. Situé au cœur d’une vallée sauvage et préservée, le pont permet d’enjamber la rivière au débit plutôt important qui se trouve en dessous. Le pont balance quand on marche dessus, mais même si vous êtes assurés d’avoir des sensations fortes, il n’y a aucun danger tellement la liane a raffermi l’ensemble. D’ailleurs, le site est très rarement surveillé par les rangers locaux. Je rêverais de m’installer pour quelques jours dans la petite maison au toit pentu de l’autre côté du pont.
Le Manneken Pis de la vallée d’Iyakei, trésor caché de Shikoku
Sur le bord d’une petite route de montagne, la petite statue jumelle de celle de Bruxelles est anecdotique. Elle est basée sur la légende des enfants locaux qui mesuraient leur courage en faisant pipi au bord de la falaise. Ne tentez pas l’expérience, le ravin en dessous est profond de 200 mètres. Par contre, n’hésitez pas à marcher le long de la route assez peu fréquentée. Il y a en aval une petite maison de thé dont la terrasse offre une vue époustouflante sur l’environnement naturel coupé du monde, à couper le souffle tant il est sauvage.
Les gorges d’Oboké
Plus à l’ouest, proche de l’entrée de la vallée d’Iyat, il ne faut pas manquer la descente des Gorges d’Oboké connues pour leurs eaux turquoise. Prendre un tout petit bateau mouche à Oboke Gorge et glisser le long du passage sur un parcours de 500 mètres est la chose à faire ici. Les vues sur les rochers aux formes d’animaux sont impressionnantes surtout quand ils se reflètent dans les eaux turquoise par beau temps.
Les gorges sont aussi l’un des spots les plus connus au Japon pour le rafting. Attention, par gros temps, les précipitations peuvent faire de ces gorges un redoutable piège.
Dans le petit village d’Oboké, s’il vous plaît, allez saluer de ma part madame Ayumi, gérante de l’épicerie du centre bourg (il est minuscule, on ne peut rater son échoppe). Madame Ayumi est d’une nature très heureuse, elle saura vous faire rire avec sa bonne humeur contagieuse. Demandez-lui aussi de vous montrer sa collection d’affiches publicitaires sur lesquelles elle figure comme mannequin.
Si vous aimez la nature, vous devriez explorer l’île d’Hokkaido. Découvrez quels animaux voir en hiver à Hokkaido.
Kochi, la grande ville nature de Shikoku
Sur la côte sud de Shikoku, Kochi est la capitale de la préfecture éponyme. La ville souvent ensoleillée est très agréable à parcourir. En plein centre, le Château de Kochi est entouré d’un immense parc. Ce château est en fait formé de trois citadelles successives. C’est un lieu de découvertes historiques, culturelles, mais aussi un endroit où les habitants aiment venir flâner les jours fériés. Pour se déplacer à Kochi, le tramway est très pratique. Si vous vous déplacez en train sur Shikoku, la gare de Kochi permet d’emprunter presque toutes les lignes qui parcourent l’île.
Kochi est située au bord de la mer ou plus exactement au fond d’un méandre qui est relié à la Mer de Chine. La ville est donc pourvue d’un port naturel et nombre de pêcheurs officient encore ici.
Tous les matins, les petites barques remplies de bonites reviennent pour approvisionner les restaurants locaux. Les bonites sont des poissons endémiques assez savoureux qu’il faut déguster grillés à la flamme.
Matsuyama, la capitale culturelle et historique de Shikoku
Sur la côte nord, Matsuyama est très connue et fréquentée par les locaux. Beaucoup de Japonais y viennent de tout l’archipel.
Forteresse de Mastumaya, patrimoine de shikoku
Mastuyama abrite l’un des des douze châteaux encore préservés de l’époque Edo au Japon. Le château fortifié domine la ville. Depuis ses remparts, la vue sur la ville et la mer permet de bien se rendre compte de la géographie déchirée de la région. Les remparts du château sont entourés de vergers. Si on a la chance de s’y trouver à l’époque de floraison des cerisiers, c’est le must en termes de panorama.
Matsuyama et son quartier des bains de Dogo Onsen
Matsuyama est très connue pour abriter les plus anciens thermes de l’archipel. Le Dogo Onsen est même fréquenté par la famille impériale de nos jours. L’établissement est construit autour du bâtiment principal Honkan surmonté de son petit phare perpétuellement éclairé en rouge.
C’est ici qu’il faut découvrir le bain thermal (Onsen) japonais si vous ne l’avez pas encore fait. L’expérience vous permettra de visiter l’intérieur de cette étonnante architecture tout en bois.
Hayao Miyazak, le créateur du long métrage “Le Voyage de Chihiro” sorti en 2001 s’est largement inspiré de cet endroit pour les décors du film d’animation.
Les sanctuaires Kotohira-gū
En quittant l’ile de Shikoku et si vous repartez par la route d’où vous êtes venus, il ne faut surtout pas manquer la visite du temple shinto Kotohira-gū au sommet de la montagne Zouzu qui culmine à 521 mètres. À son pied, vous trouverez la petite ville de Kotohira au sein de la préfecture de Kagawa. C’est un haut lieu, si ce n’est le plus important spot de pèlerinage sur Shikoku. En tous les cas, c’est le sanctuaire le plus grand de l’île. Ici, toute l’année se croisent beaucoup de pèlerins, mais l’endroit est tellement vaste que la foule ne se remarque jamais. Il faut entreprendre de gravir 1368 marches pour atteindre le dernier temple au sommet de la montagne. Tout au long de l’ascension se succèdent d’immenses torii, des plateformes avec des kiosques, des temples, des petits jardins à découvrir tout en s’y reposant.
Pour la petite histoire, on remarque beaucoup de statues de chiens dans le sanctuaire. Ces représentations canines sont dues au fait que les chiens pouvaient à l’époque faire le pèlerinage à la place de leur maître trop occupé par ses affaires. Quelle erreur, laisser un autre découvrir les merveilles de Shikoku ? Vraiment dommage tant l’île regorge de trésors !