« 01h50. Titanic au Carpathia. Venez aussi vite que vous pouvez. Chaudières presque noyĂ©es. » Les messages Ă©changĂ©s par le Titanic avec une demi-douzaine de navires s’égrènent. Seulement quelques mots pour chacun, dactylographiĂ©s, qui s’affichent sur l’écran gĂ©ant. En les lisant, l’émotion Ă©treint le cÅ“ur. Moins d’une heure plus tard en ce 15 avril 1912, s’en est fini du gĂ©ant des mers.
Une cathédrale Art déco
Le film tourne en boucle : le premier et dernier voyage du Titanic, depuis le départ de l’escale à Cherbourg, la traversée jusqu’à la tragique conclusion au large de Terre-Neuve. Evidemment, les images suggèrent sans montrer. Mais la scénographie intense, la puissance évocatrice sont telles que les visiteurs se figent. Ils n’en perdent pas une miette, rares sont ceux qui ne regardent pas le film jusqu’à la funeste conclusion.
Installé dans la gare maritime transatlantique –une impressionnante cathédrale Art déco–, mise en service en 1933, le parcours « Titanic, retour à Cherbourg » est devenu incontournable pour les amateurs de ce bateau mythique. Et Dieu sait s’ils sont nombreux ! Ceux qui l’avaient déjà admiré y retournent pour les nouveaux aménagements.
La Salle des bagages, avec ses parquets d’origine, est devenue un espace interactif passionnant. L’occasion de faire connaissance avec les 281 passagers qui ont embarqué à Cherbourg. D’examiner leurs papiers, leurs photos, jusqu’au contenu de leurs malles. Et, au-delà du drame du Titanic, de toucher du doigt la réalité de cet exode massif, véritable fracture sociétale.
« Entre 1824 et 1950, explique Bernard Cauvin, le bouillonnant dirigeant de la CitĂ© de la Mer –il en est le crĂ©ateur-, quelque 50 millions d’EuropĂ©ens ont Ă©migrĂ© vers les AmĂ©riques. Deux millions ont transitĂ© par Cherbourg, d’oĂ¹ sont partis jusqu’à neuf paquebots par jour. » Un formidable travail de recherches a Ă©tĂ© menĂ© : Ă©plucher les archives d’une douzaine de musĂ©es Ă travers le monde, d’Ellis Island Ă New York jusqu’à Buenos Aires. GrĂ¢ce Ă cela, le visiteur peut par exemple interroger une banque de donnĂ©es pour savoir si l’un de ses ancĂªtres faisait partie de ces voyageurs.
Biscuits et magieAu chapitre des adresses étonnantes, il en est deux au moins qu’il ne faut pas manquer. La première ne passe pas inaperçue avec son alignement de jolies façades reconstituées dans le style des années 1900 : c’est la biscuiterie Burnouf à Sortosville-en-Beaumont. On y officie de père en fils depuis plus d’un siècle. L’envers vaut l’endroit du décor. Les spécialités faites maison garanties fraîches du jour, à commencer par son petit four le financier, justifient amplement le détour. Foi de gourmand ! A Barfleur, c’est de magie dont il est question chez « Les Amuseurs ». L’illusionniste Jan Madd, un enfant du pays, présente dans son musée une superbe collection : affiches, costumes et toutes sortes d’accessoires truqués. On y admire ainsi lanternes magiques, bouteilles inépuisables, la fameuse malle des Indes, celle dont a émergé Janet Leigh… Lui qui a fait les beaux soirs des plus grands cabarets, dont le sien, Métamorphosis à Paris, Jan Madd présente bien sûr aussi son spectacle. |
Le plus grand sous-marin visitable
Autre bĂ¢timent mythique, dans un tout autre registre, le Redoutable. L’ancien sous-marin nuclĂ©aire de la Marine française est en cale sèche Ă la CitĂ© de la Mer. Après 20 ans de patrouille Ă travers le monde, il frappe maintenant l’imagination. Long de 128 mètres, c’est le plus grand sous-marin visitable au monde. D’autres submersibles sont encore prĂ©sentĂ©s, les engins habitĂ©s d’exploration des mers. Une collection unique de bathyscaphes qui comprend notamment l’Archimède, descendu Ă 9 545 mètres en 1962.
L’autre grande attraction sont les aquariums d’eau de mer. Le plus grand mesure pas moins de 11 mètres de haut. Il abrite plus d’un millier de poissons de 150 espèces. Un autre des 17 bassins mĂ©rite une halte prolongĂ©e : celui, peu profond, oĂ¹ l’on peut toucher, pour de vrai, raies et requins. Ils ne mordent pas…
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Huitres et coquilles Saint-Jacques
Pour autant, ce serait misère que de venir jusqu’ici sans dĂ©couvrir le reste du Cotentin. Direction Barneville-Carteret, avec son pittoresque port. Non loin de lĂ s’étirent les superbes dunes d’Hatainville avec leurs grandes mares d’eau douce bordĂ©es de bruyères et d’ajoncs. Puis cap au nord, vers la pointe de la Hague. Le nom Ă©voque bien entendu des installations qui n’ont rien de bucolique. Mais le Cotentin a ses appas et ses sirènes. Flamanville ? un joli bourg avec une Ă©glise et un chĂ¢teau remarquables. En remontant vers le nez de Jobourg et le phare de Goury –inscrit aux Monuments historiques–, au cap de la Hague, ce sont de grands espaces vierges, des petits villages nichĂ©s dans de charmants vallons.
Autre phare intĂ©ressant, le sĂ©maphore de Gatteville construit en 1774, de l’autre cĂ´tĂ© de Cherbourg. Et la cĂ´tĂ© l’est tout autant. Face Ă l’île de Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue, avec son superbe port du XIXe ses fortifications Vauban, est un village très vivant. Ses marins pĂªchent la coquille Saint-Jacques, la raie et la sole. Et il serait dommage de ne pas gouter aux huitres, parmi les meilleures. Les parcs fournissent plus d’un quart de la production française.
Informations pratiques
La Cité de la Mer à Cherbourg
Découvrir l’huitre de Saint-Vaast-la-Hougue au Gaec La Tatihou, rue des Parcs, tel. 02 33 54 43 04. Visite du village en attelage tracté par des cobs normands
OĂ¹ dormir ?
- A Barneville-Carteret, hôtel La Marine 3* (table d’exception) au bout du port.
- A Cherbourg, chambre d’hôtes Les Lilas, 163 rue du Val-de-Saire.
OĂ¹ manger ?
- A Barneville-Carteret, hĂ´tel des Isles (l’hĂ´tel propose aussi toutes sortes de forfaits en demi-pension : visite de La CitĂ© de la Mer, pĂªche Ă pied, golf…)
- A Cherbourg, le restaurant de la Cité de la Mer.