Au gré des transferts en minibus, sur une route panoramique qui n’existe que depuis 1840 et dont l’accès est limité l’été, on avait mesuré l’engouement suscité par la côte amalfitaine. Le chorégraphe Rudolph Noureev, l’écrivain Alberto Moravia, quand ce n’est Sofia Loren, avaient surgi au passage d’une villa accrochée entre ciel et terre ou d’une crique de carte postale. Écrin végétal tout en élégance, le village Ravello ne fait pas exception. L’écrivain Forster y a trouvé de pittoresques fenêtres pour romancer sa Chambre avec vue. De ses vues sur la mer, Turner a peint des marines qui font encore des vagues à la Tate Gallery. Quant à Wagner, il trouva dans « ce lieu de l’âme » l’inspiration pour son Parsifal.
Une partition sensible que donne à partager la villa Rufolo, où séjourna le musicien allemand. Annoncée par une tour carrée, elle se déploie autour d’un cloître mauresque aux colonnes polychromes, avant d’inviter à la méditation dans un jardin exotique qui figure parmi les plus beaux de Campanie. Par ce jour délavé, les plus jeunes s’avèrent plus sensibles au musée consacré à Salvatore Ferragamo qu’aux alignements de cyprès, ombrelles de tilleuls et cascades de fleurs. Il faut dire que le chausseur italien avait la créativité débridée, ses prototypes surenchérissant d’extravagance. Toute proche, la villa Cimbrone régale également de son décorum arabe, s’ouvrant lui aussi sur une terrasse qui contemple les monts Cilento ; de quoi combler Greta Garbo comme Winston Churchill !
Un dernier saut culturel à Scala, pour admirer le Duomo coloré d’émaux et de fresques du plus ancien village de la côte amalfitaine, et le groupe file bon train. Quelques courbatus peinent un tantinet sur l’asphalte qui permet de contourner le vallon, mais sentes et escaliers végétalisés réchauffent rapidement les muscles. Bientôt, Minuta nous gratifie d’un insolite clin d’oeil : « un picolo borgo, una granda familia », sourient les habitants du village sur une photo qui s’offre aux passants, à côté de la fontaine. À Pontone, c’est une délicieuse trattoria qui nous gratifie de sa convivialité attentionnée, typique du sud de l’Italie.
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D’une arche en veilles pierres en ponton de bois, nous voilà dans la vallée des Moulins. À l’abandon, des forges et des installations hydrauliques se disputent une rivière qui permettait d’alimenter en électricité tout Amalfi. C’est aussi cette eau courante qui contribua à l’essor de la papeterie dans la plus ancienne des quatre républiques maritimes d’Italie, à côté de Pise, Gênes et Venise – une puissance historique fêtée tous les 4 ans, au mois de juin, par une régate de vieux gréements. Un savoir-faire que cultive le musée des Cartes, doublé de la plus vieille papeterie d’Europe. Dans une cave moyenâgeuse, le gardien des lieux passe de cuves en pressoirs pour expliquer comment étaient broyés, filtrés, mis en forme puis séchés chiffons, coton, chanvre et lin. Privilège qui fait mouche à tout âge, le visiteur peut s’essayer à cet artisanat, récupérant la pulpe sur un tamis filigrané. « Ouah, c’est magique ! », s’enthousiasme jusqu’à la plus intello des ados, une feuille de papier encore dégoulinante en main.
La descente vers le port ne l’est pas moins. La montagne constellée de maisons en toile de fond, un entrelacs de ruelles pittoresques et escaliers tortueux invite au lèche-vitrine entre galeries d’art, épiceries fines et autres salons de thé raffinés. Trônant au sommet d’un escalier abrupt, la cathédrale datant du Ixe siècle impose une dernière ascension : sa façade polychrome, illuminée par des carreaux vernissés, des mosaïques et un tympan doré, aimante petits et grands. Le bain nocturne fait moins l’unanimité. Flots bleus ou terrasse, chocolat crémeux ou vin pétillant : après l’effort – 9 km dans les talons, tout de même, chacun son réconfort.