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Les gueltas d’Archeï et de Bachikele

Pendant trois pleines journées, nous avons arpenté le tassili de l’Ennedi en alternant déplacements en 4×4 et petites balades.

Véritable cathédrale de grès sculptée selon les caprices de l’eau et du vent, l’Ennedi est un massif qui se mérite. Une très grosse journée de 4×4 est nécessaire depuis Faya Largeau sur des pistes difficiles. Mais une fois sur place, les mots me manquent. Cheminées de grès, labyrinthes de roche, arches fantasmagoriques, gueltas providentielles forment ce décor minéral de toute beauté. A mi-chemin entre le tassili du Hoggar en Algérie et le désert du Namib en Afrique Australe.

Guelta d'Archeï

Guelta d’Archeï

Située au creux d’un canyon étroit, la guelta d’Archeï, la « terre désolée » en arabe, est connue pour accueillir quotidiennement des troupeaux de dromadaires venant s’abreuver. Quatre sources permanentes alimentent la guelta. A notre arrivée, point de chameaux. Quatre ânes se désaltèrent dans les eaux couleur d’ébène sans être gênés le moins du monde par les odeurs entêtantes de l’urine cameline.

Nous nous enfonçons dans le canyon avec l’espoir de voir un des sept derniers crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus Laurenti) présent au Sahara. Nous y allons à pas de loup mais n’observons que de petites bulles d’eau remontant à la surface. Selon la légende locale, temps qu’il y aura les crocodiles, Archeï existera. Pour combien de temps encore ?

Guelta d'Archeï

Au loin, un tintamarre remonte le canyon. Les dromadaires arrivent. Combien sont-ils ? 500. Peut-être 600. Une poignée d’Hommes face à une centaine de chameaux. Il y a du Sergio Leone dans cette scène romanesque. Dès lors, la guelta devient le royaume des camélidés.

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Un jeune Toubou nous aide à contournons le canyon. Une belle balade de deux heures qui conduit à un promontoire rocheux. Quel spectacle aussi vu d’en haut. Face aux dromadaires qui blatèrent et boivent, je prends conscience de l’importance d’une telle guelta dans l’Ennedi.

Guelta de Bachikele

Autre guelta, autre atmosphère. Moins étroite qu’Archeï, la guelta de Bachikele est bordée de palmiers et d’arbres tropicaux. Les falaises rougeoyantes qui entourent le canyon sont habitées par une colonie de babouins qui n’hésitent pas à descendre dans la guelta pour monter aux troncs des rôniers et y manger le fruit. Vu d’en bas, ça a l’air délicieux.

Guelta de Bachikele

Quand nous entrons plus profondément dans la guelta, un troupeau de dromadaires patauge dans la marre. Le berger gesticule de grands gestes pour nous interdire d’avancer plus loin. Il semble avoir peur que nous foutions la zizanie dans son troupeau. Nous nous asseyons sur le bord du canyon et le laissons partir tranquillement. Comme à Archeï, l’odeur fétide de la pisse de dromadaires me remonte aux narines.

Héron garde-boeufs

La guelta est aussi appréciée des oiseaux. Un héron garde-boeufs sans ruminant à coller aux basques gravitera un bon moment autour de nous. Après le repas, nous mettrons les voiles vers l’arche de Djoula où nous passerons la nuit à proximité. 

Fondateur des blogs I-Voyages.net, www.i-trekkings.net et www.my-wildlife.com, je blogue Voyage, Roadtrip, Outdoor et Safari. J'encadre aussi des voyages photo animaliers en Europe, Asie et Afrique.

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