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5 camps pour mieux respecter l’éléphant en Thaïlande

Sujet sensible. Évoquer l’éléphant d’Asie est délicat. Pour cette raison j’ai réfléchi à deux fois avant de m’engager sur le voyage de presse organisé par l’office de tourisme de la Thaïlande. Journaliste et curieux, j’ai décidé d’en connaître un peu plus sur le sujet et finalement de publier cet article. Une autre raison m’a poussé dans ce sens : dans les années 2000, j’avais déjà traité l’éléphant en Thaïlande. Laps de temps suffisamment long pour y déceler les changements. Go !

La Thaïlande a beau être un classique du tourisme, on ne peut en faire le tour. Même avec 14 voyages au compteur, on s’émerveille encore. L’arrivée se fait généralement à Bangkok et Bangkok reste une capitale pleine de vie. Derrière la vitre du van qui depuis l’aéroport international de Bangkok-Suvarnabhumi m’emmène au centre-ville, je constate que le développement de la mégapole est resté mesuré. C’est mon impression à hauteur d’homme dans un véhicule.

Trompe d'éléphant et mahout
La trompe d’un éléphant avec son mahout dans la région de Chiang Mai

Thai Elephant Experiential Learning trip

8h du matin, descente au récent hôtel Lancaster Bangkok au cœur de la ville. Une douche, 2 aller-retours dans la piscine panoramique et je suis déjà en route pour le Tourism Authority of Thailand (TAT), soit le siège de l’Office National de Tourisme. C’est ici qu’a lieu la première étape de ce voyage bien particulier et dont le sujet est de découvrir les conditions de vie de l’éléphant en captivité dans le pays. J’y rencontre des confrères venus du monde entier, des cadres du TAT, des vétérinaires, des sommités scientifiques spécialisées sur le pachyderme. LLa gouverneur député pour le marketing international du tourisme thaïlandais préside cette 1ère rencontre.

Écran et conférence au TAT de Bangkok
La première conférence du Thai Elephant Experiential Learning trip dans le bureaux du TAT à Bangkok.

Tour de table et présentations, je me familiarise avec mes compagnons de voyage. Le Thai Elephant Experiential Learning Trip  consiste à envoyer des petits groupes de journalistes internationaux dans différents camps d’éléphants dédiés au tourisme en Thaïlande. Toute la semaine, jour après jour, nous allons vivre l’expérience éléphant en semi-liberté dans 5 camps distincts. Objectif transparent du TAT : laisser chacun d’entre nous se faire un avis sur le bien-être de l’animal au contact modéré du touriste.

Avec cet article, j’espère donner des ressentis qui aideront en toute conscience à choisir votre expérience au contact des éléphants.  Trancher sur la question n’est pas aisé. Une chose est certaine, les autorités et tous les Thaïlandais qui ont un rapport sensé avec l’animal souhaitent s’éloigner de l’époque où l’éléphant n’était qu’une bête de somme juste utile à faire gagner de l’argent à son propriétaire. Tant pis s’il devait être mal traité. Aujourd’hui l’état thaïlandais souhaite vraiment contrôler et surveiller le traitement des animaux. La Thaïlande, n’est pas le Pays du Millions d’éléphant comme son voisin le Laos, mais c’est quand même le pays des éléphants et depuis toujours.

1 – Elephant Haven à Kanchanaburi

Direction le nord-ouest à 2 heures de route de Bangkok. La ville de Kanchanaburi  est sur la route du Myanmar, l’ex Birmanie. Pendant 45 minutes, depuis Kanchanaburi il faut suivre la route vers le nord-est et ainsi longer en partie la rivière Kwaï. On finit par arriver au Elephant Haven. Je suis encore dans le véhicule quand je vois 3 éléphants sur le terrain. Sur ce voyage, c’est mon premier contact avec le pachyderme et c’est toujours émouvant de voir cette créature domestiquée ou pas.

Trois éléphanteaux jouent ensemble
Trois éléphanteaux jouent au Pattara Elephant Farm dans la province de Chiang Mai

Présentation des éléphants

Tonk Koon,  Lamyai, Pimpai, Chopper, Ngern Dom, Boonmee et Mali seront mes compagnons pour la journée. L’Elephant Haven est un ancien camp qui accueillait les éléphants lorsqu’ils étaient réquisitionnés sur des circuits de trekking, c’est-à-dire utilisés pour promener des touristes sur leurs dos. Une activité semble-t-il abandonnée de nos jours, du moins dans les camps accrédités par l’état thaïlandais. Aujourd’hui Elephant Haven est une ferme pour 7 éléphants définitivement sortis des circuits d’une exploitation peu compatible avec l’éthique du bien-être animal. Ils sont ici comme en maison de repos. L’animal n’y est pas présenté comme une bête de foire. On ne monte pas dessus, on ne lui fait pas faire du vélo, on ne lui apprend pas à peindre des tâches de couleur sur une toile à l’aide de sa trompe.

Les rôles sont comme inversés. La bête curieuse c’est le visiteur et vous allez simplement passer une partie de la journée à comprendre l’animal sans forcément le toucher. Lui préparer à manger, le brosser s’il le faut, marcher en forêt à ses côtés et surtout pas sur son dos. Le regarder prendre un bain s’il en a envie, tenter de communiquer avec son mahout (cornac), et puis c’est tout. Le jeune manager en chef qui maîtrise l’anglais vous donnera des infos et répondra avec précision aux questions.

 Journée type avec un éléphant

Il semblerait que quels que soient les régions et les camps, la journée type en camp d’éléphants se déroule de la même façon. Seul le standing et l’environnement changent vraiment.

Au Elephant Haven, pour commencer le jeune manager nous présente un à un les pachydermes. Quelques mots sur leurs histoires propres et des généralités sur les pachydermes. La plupart de ces éléphants viennent de la région de l’I-San dans le nord-est du pays voire des alentours de Surin, la ville où se déroule chaque année l’Elephant Round Up Festival peu réputé pour le respect de l’animal. Un événement auquel j’ai assisté deux fois dans les années 2000. Les pachydermes y faisaient des démonstrations de soccer, de trunk painting et des tas d’autres choses bannies des camps que nous allons visiter. Un festival qui à mon avis et devant les critiques, devrait bientôt disparaître ou changer de configuration en devenant “moins cirque”. Affaire à suivre.

Quand la première fois j’ai assisté au Round Up Festival de Surin, j’y ai croisé une vingtaine d’occidentaux et je n’y ai jamais vu un éléphant enchaîné. Aujourd’hui, nombre de circuits touristiques programment le festival et d’après les témoignages, l’éléphant n’y est pas bien traité. Raison de plus pour bien choisir le prestataire si vous voulez approcher l’animal.

Soyons clair, fuyez les spectacles du style “elephant circus”. Rien n’est plus pathétique, ombrageux, infect que de voir un pachyderme faire du vélo ou de la trottinette. On imagine les séances de dressage pour en arriver là. Le Thai Elephant Experiential Learning trip est justement fait pour s’éloigner de ces aberrations et montrer qu’on peut être séduit par l’animal, l’approcher, le comprendre sans grimper sur son dos pendant des heures de marches.

Je donne ici des idées d’endroits avec une éthique honorable si on veut approcher l’éléphants sans le martyriser.

Première attention au Elephant Haven : nourrir les bêtes. Avec les touristes inscrits sur cette journée, nous sommes à l’écoute de l’éléphant. Le manager nous explique comment confectionner un repas digeste pour notre nouvel ami. En ce qui me concerne, je suis attaché à Mali. Une jeune fille de 46 ans qui a débuté sa carrière elle aussi dans l’I-San à Surin.

Préparation du repas des éléphants

C’est parti pour le cooking elephant party ! Dans un grand récipient, je plonge du riz cuit, des bananes avec la peau, quelques herbes bana ou encore la plante Miscanthus connue sous l’appellation herbe à éléphant. Je pile tout ça avec un mortier et j’y plonge mes mains pour finir le malaxage et en faire une grosse boule (calibre pétanque lyonnaise). C’est presque appétissant pour l’homme. Surtout les pastèques que je dois couper pour faire glisser tout ça. L’éléphant est gourmand !

Plan rapproché sur main humaine et trompe d'éléphant
Nourrir l’éléphant par sa trompe. Il s’en sert comme d’un bras.

Mali, derrière sa petite barrière en bois (les éléphants ne sont ni attachés, ni enfermés. Ils sont juste cantonnés dans un vaste espace. Pas l’ombre d’une chaîne ne traîne ici. Ça ressemble au paddock d’un ranch. Elle me regarde arriver. Je jurerais qu’elle me fait de l’œil. Je remarque que les yeux des éléphants n’ont rien à envier à ceux de nos biches.  Comme toujours avec un animal que je ne connais pas, je suis très prudent. Pour ma défense, je ne pèse pas 80 kilos et je fais face à un mammifère de plusieurs tonnes qui ne parle pas ma langue. Dès la première boule tendue du bout des doigts, elle est engloutie sous la trompe. J’oublie vite mes principes de précaution et caresse le visage de Mali. Son mahout s’approche et me glisse qu’elle apprécie les caresses sous les aisselles. Une plaisanterie ? Non, Prakit notre tour leader fait la même chose à son propre éléphant. C’est un plaisir partagé par nos nouveaux amis.

Je remarque que l’animal est un vecteur de bonne humeur dans un groupe d’humains. Nous sommes tous ravis. Un peu comme si sur une échelle du plaisir, celui-ci se mesurait à la taille de l’animal. Nous avons en face de nous 6 spécimens des plus gros mammifères terrestres.

On s’éclate !

Promenade avec les éléphants

Après ce pachyderme-breakfast, c’est l’heure de les accompagner en forêt. Nous sommes 7 ou 8 à marcher devant ou sur les côtés des 7 éléphants. La première des règles pleine de bon sens : éviter de traîner derrière l’animal. Rester autant que possible dans son champ de vision si on veut communiquer et ne pas être une menace à ses yeux.

Notre petite caravane longe la rivière Kwaï au rythme tranquille et au pas lourd des éléphants. Les pachydermes semblent connaître non pas un circuit préétabli, mais cette forêt sèche. Deux d’entre eux ont décidé de se tremper les pattes dans la rivière pour jouer avec les jets d’eau lancés par ce formidable appendice qu’est la trompe. Le terrain est accidenté, mais l’éléphant est agile pour franchir les monticules en s’aidant des racines de banian qui sortent de terre ici et là.

Si ce n’est de mystérieux borborygmes de type “pssshiiit,  tchiiik tchiiik…“ qui servent aux mahouts pour communiquer avec l’animal, je ne décèle aucun geste menaçant envers lui. Au bout d’une demi-heure, nous faisons halte à l’ombre d’un apenti. Les éléphants paissent tranquillement et restent en vue. Des sièges jumeaux faits d’armatures en fer sont posés au sol et nous servent de chaises. Le mahout manager nous explique de quoi il s’agit.

Ne pas monter sur l’éléphant

Il fut une époque où ces sièges de 15 à 20 kilos (ans les ornements), étaient posés sur le dos de ces éléphants. Ajouter un touriste de 70 kg de chaque côté, soit 160 kilos, on comprend aisément que porter un tel poids n’est pas compatible avec une notion de bien-être.

Ici, les touristes écoutent un naturaliste qui parle du pachyderme. Les éléphants son ici chez eux : dans la forêt

En écoutant le mahout, je perçois ce mobilier comme un outil de torture. Fin de l’excursion. Notre petit groupe rentre au camp par une autre lisière de la forêt. C’était notre premier contact avec l’animal. Nous sommes plutôt contents. Rien ne nous a mis mal à l’aise au Elephant Haven. Habitués à déceler les tromperies liées à un soi-disant tourisme équitable. Ici, rien d’un tel ressenti. Le bien-être de l’éléphant n’est pas un vain mot. L’animal et le mahout sont serein tout comme le lit de la rivière Kwaï.

Elephant Haven propose des circuits et des randonnées avec bivouacs accompagnés par les éléphants. Toujours sans monter dessus. Bravo !

Rassemblement sur des sièges à dos d'éléphants
Anciens sièges pour porter les touristes sur le dos des éléphants. Aujourd’hui il servent uniquement dans la salle de conférence pédagogique au Elephant Haven.

 Autour des éléphants : la ville de Kanchanaburi

Après la découverte des éléphants régionaux, nous faisons un petit état des lieux de l’attractivité touristique. Elle n’en manque pas. Kanchanaburi est connue pour son fameux pont sur la rivière Kwaï. Haut lieu des souffrances infligées par l’armée impériale du Japon aux prisonniers alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Le pont est connu de nos générations grâce au film Le Pont de la Rivière Kwaï  tourné en réalité au Sri Lanka.

Au cours de reportages précédents, j’ai eu 2 fois la chance d’emprunter le confortable train Eastern & Oriental Express qui passe sur ce pont. Ce train de luxe est un aïeul du mythique Orient Express réanimé par la société Belmond. L’E&O ferraille entre Bangkok et Singapour.

Cette fois, je suis spectateur le long de la voie ferrée. Sur le pont, je regarde passer un train de ligne qui roule au pas. Les wagons sont bondés de thaïs. Des marchands ambulants profitent du ralenti pour tenter de vendre des vivres aux voyageurs toutes têtes dehors.

Pont sur le rivière Kwaï
Le pont ferroviaire sur la rivière Kwaï à Kanchanaburi.

L’ambiance est très bon enfant sur les rives de la rivière Kwaï. On y passe volontiers quelques heures à goûter les fruits exotiques des étals. Choisir la couleur de l’éternel tee-shirt marqué par l’alphabet siam made in Thaïlande. Si vous restez plusieurs jours à Kanchanaburi, n’hésitez pas à vous promener de terrasse en terrasse le long de la rivière Kwaï. Vous vivrez l’expérience de la guinguette thaïlandaise avec le plus large des choix pour le standing.

Avant ou après la visite des éléphants, je recommande un passage au Kanchanaburi War Cemetery au cœur de la ville. L’occasion de sentir le cœur battant d’une petite ville de province et bien sûr de faire le tour complet de cette tragique page de l’Histoire. Comme dans beaucoup de cimetières militaires la pelouse est taillée au cordeau. Je suis frappé par le jeune âge des soldats enterrés ici et dont les tombes sont alignées comme au garde à vous.

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2 – Le Phang Nga Elephant Park à Phang Nga

Retour à Bangkok en deux heures de route. Nous y prenons l’avion pour arriver à Phuket en fin d’après-midi. Nous sommes logés au Bandara Village Phuket sur la presqu’île de Phuket à une petite heure de Patong. La presqu’île est connue pour ses multiples hôtels, guest-houses et clubs. Il y en a pour tous les goûts.

Le lendemain, nous testons notre 2ème expérience avec les éléphants. Depuis l’hôtel, il faut 45 mn de route pour rejoindre le Phang Nga Elephant Park.

Changement radical par rapport au bien plus roots Elephant Haven de la veille. Nous sommes au cœur d’une forêt humide. L’entrée se fait sous un portique et on débarque un peu comme dans un pays enchanté.  Pas japonais sur une pelouse arrosée, maisons en bardage de tek rouge et montées sur pilotis. La brochure annonce que nous serons en famille pour vivre notre expérience avec les éléphants. 30 personnes vivent ici à l’année pour s’occuper de l’animal et de son bien-être. Khun Jakrapob Thaotad dit Jake est le propriétaire. Il nous fait l’historique et la philosophie du projet autour d’un verre d’accueil. Issu d’une famille de mahouts, Jake a fait des études à l’étranger avant de monter le Phang Nga Elephant Park.

Rien à dire sur l’environnement. Seul bémol qui n’engage que moi est mes ressentis : la voix stridente de la trop sûre stagiaire australienne pour qui tout est fantasticamazing ou gorgeous. N’importe quel échange visuel avec Brenda (c’est son prénom) est prétexte à un sourire XXL qui disparaît aussitôt qu’elle quitte votre regard.

Un bel environnement pour les éléphants

Le Phang Nga Elephant Park, c’est pro. Après le verre d’accueil et le goodies-gourde au logo du parc, il faut signer une décharge en cas d’accident sur le site. Direction les vestiaires pour se changer et enfiler l’uniforme du parfait petit mahout : une tunique en jean bleue Levis.  Nous voici en rang d’oignon devant les ultimes recommandations de Brenda. Sur le côté, je vois déjà 3 ou 4 éléphants dans un enclos formé de gros poteaux en béton.  Je n’arriverai jamais à savoir leur réelle utilité.

Toujours le même repas pour les éléphants

Comme la veille, nous faisons nos feeding bowls de la même manière et avec grosso-modo les mêmes ingrédients. Ici, les mortiers en bois précieux semblent sortir de la boutique Nature et Découverte du Carrousel du Louvre. Boules finies en main, nous les donnons à nos nouveaux amis. Je maîtrise l’exercice.

Pan rapproché sur nourriture pour éléphant
Préparation pour nourrir les éléphants de la ferme Elephant Haven.

Se promener encore avec les éléphants

C’est la deuxième étape. Nous devons faire des équipes de deux. C’est ainsi que je fais la mienne avec Julie, journaliste provençale et avec qui je serai immortalisé sur un tirage photo collé au fond d’une assiette en plastique. Paul, notre mahout se montre bavard et veut absolument nous prendre en photo avec l’éléphant, de face, de dos, de profil… C’est ainsi que notre petite caravane gravit le chemin à flanc de colline pour en ¼ d’heure arriver sur une plateforme où on laisse les animaux paîtrent tranquillement. Quant à nous, nous, sommes sommés par Brenda de nous mettre en ligne derrière une longue table, de prendre la machette attribuée et de débiter des cylindres de cannes à sucre. Ainsi, à tour de rôle, on offre la canne à sucre à notre animal pendant que le staff prend des photos. Qu’on le veuille ou pas. C’est bon enfant, ici aussi nous rigolons de bon cœur.

Se baigner avec les éléphants

Retour au camp, c’est l’heure du bain dans le joli bassin dont la cascade a probablement été moulée par des camions de toupie à béton. Je dois prendre des photos, faire des images. Sergent Brenda dira ce qu’elle voudra, non ! Je ne me baignerai pas avec Dumbo !

Baignade des éléphants
L’heure de la baignade des éléphants au Phang Nga Elephant Park.

Julie et mes autres collègues s’en chargent. Veste Levis de mahout sur le dos, les voilà sur celui des éléphants qui babillent dans l’eau. Tout le monde s’arrose, rigole… jusqu’à ce qu’un éléphant décide de faire ses besoins dans le bassin. Les touristes en ressortent fissa. Allez savoir pourquoi ? Nous quittons le Nga Elephant Park après un rapide déjeuner compris dans le forfait de cette prestation qui n’est pas ma préférée.

Après les éléphants, détente à Patong

Pour nous détendre après cette longue journée sans aucun stress, Prakit nous offre l’expérience d’un massage au salon de soin Orientala . Il est dans l’hôtel Deevana Patong Resort où nous dînerons ensuite. Cet hôtel est situé à deux pas du Patong Night Market. Si vous êtes de passage dans la ville, je recommande ce salon de massage au rapport qualité prix ir-ré-pro-cha-ble !

Ce que dit Prakit Saiporn, Marketing Officer à l'Office National du Tourisme de Thaïlande en France, sur la nouvelle politique à propos des éléphants

« Le projet Elephant Care Tourisme mise sur la durabilité des changements de mentalité. L’action du Elephant Care Tourisme fonctionne selon une stratégie connue sous le nom des 3 C :

  • 1 communication,
  • 2 collaboration,
  • 3 compromis.

Ici au TAT (Tourism Authority in Thailand)  de Paris nous sommes tous volontaires pour expliquer aux personnes soucieuses du bien-être de l’animal que les choses changent. Un tel cheptel qu’il soit à l’état semi-sauvage ou domestique demande du temps pour le gérer correctement. Prendre soin de l’éléphant, c’est aussi prendre en compte la situation social du mahout avec lequel il est lié. Actuellement le gouvernement propose des formations pour ceux-ci et la prise en charge totalement gratuite des soins pour tous les éléphants qui sont signalés en difficulté ou en souffrance dans le pays ».

3 – Le Phuket Elephant Sanctuary à Phuket

Le lendemain, nous testons un autre parc d’éléphants dans la province de Phuket : le Phuket Elephant Sanctuary.  Sur le bord d’une route très fréquentée, un petit bâtiment en parpaings gris ne cesse de se remplir et de se vider de groupes de touristes. Ceux qui en sortent portent sur leurs tee-shirts un petit autocollant aux formes d’un éléphant et s’installent à l’arrière d’un pickup pour disparaître dans la circulation. C’est notre tour. Nous allons savoir où vont les jeeps et pickups. Notre véhicule quitte vite la route pour s’enfoncer sur une piste. Les maisons deviennent rares et enfin nous arrivons devant… Un parc d’attractions !  En bons observateurs objectifs, sans apriori ? nous sommes certains de vivre une expérience très marketing. Le sentiment se confirme quand suivant un procédé qui semble bien rôdé, nous devons enfiler des bottes en caoutchouc et devons visionner la projection d’un court film de présentation sur le Phuket Elephant Sanctuary.

Ressources pour voyager

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Passerelle sur parc sur Phuket Elephant Sanctuary
La passerelle du Phuket Elephant Sanctuary permet d’observer les éléphants en contre-bas. À mon sens c’est le meilleur moyen de s’approcher de l’animal : rester à bonne distance.
[/caption]Parfaitement produit, le film est didactique, simple, clair et compréhensible. Il ne verse pas dans le sensationnalisme. Nous  comprenons vite qu’ici personne ne touchera un éléphant. L’animal est chez lui, on lui fout la paix. On l’observe à distance.

Pour l’éléphant, on prend de la hauteur

Nous voilà partis avec notre guide d’origine flamande. Nous marchons sur les passerelles en aluminium qui surplombent le parc. Les éléphants sont libres d’aller et venir où bon leur semble en contrebas dans cette immense réserve. Nous descendrons dans cette fosse aux airs de forêt sèche, mais nous n’approcherons jamais de moins de 30 mètres les animaux. Bilan de l’expérience ? Nous avons apprécié l’infrastructure conçue pour observer et non pas pour toucher l’éléphant. Le discours est cohérent. Nous avons approché l’éléphant d’une autre manière.

Là où l’éléphant est paisible

Ici aussi, le principe de maison de retraite pour braves pachydermes ayant subi l’humiliation des cruelles attractions touristique est le critère de recrutement. Les pachydermes sont parfaitement bien ici. Ça se sent, ça se voit et ça se comprend car personne ne cherchera à faire un selfie avec eux. Les animaux sont paisibles, avec ou sans leur mahout. Les visiteurs doivent s’adapter et non le contraire.

4 – Le Patara Elephant Farm à Chiang Mai

On reprend l’avion en fin de journée pour une escale à Bangkok avant d’atteindre la nouvelle étape, là-haut tout au nord de la Thaïlande : Chiang Mai.

Petit tour de cette ville qui, même si elle se modernise, m’a toujours semblé être habitée d’une ambiance langoureuse qui fait son charme.

Touristes et bain d'un éléphanteau avec sa mère
Bain pour un éléphanteau devant sa mère et une famille de touristes. Tranquille !

Installation au Novotel Chiangmai Nimman Journey Hub au fond d’un soy (ruelle) du centre-ville et le lendemain nous partons pour une heure de route plein ouest.

L’éléphant en rase campagne

Colline après colline, fond de vallée après fond de vallée, la route en lacets nous dépose au Patara Elephant Farm. L’endroit est destiné aux touristes, mais pas que. C’est aussi et surtout une coopérative agricole qui gère aussi des éléphants abandonnés par des mahouts qui ne peuvent plus entretenir l’animal. C’est une clinique, une garderie, un orphelinat, un EHPAD et un centre de rééducation pour l’animal. C’est ici que nous aurons les explications les plus scientifiques.

Bloc opératoire pour éléphant

Rassemblés au cœur du bloc opératoire marqué au sol comme le cercle H de la landing zone pour hélicoptère, le vétérinaire en chef nous parle de cet endroit. C’est une fondation active sur le principe du parrainage des éléphants. Je reconnais le discours scientifique qui laisse peu de place à la démagogie. Notre docteur reconnait que les chaînes ce n’est pas glamour, mais quand vous opérez une telle force de la nature, il serait inconscient de ne pas sécuriser l’espace environnent. Auparavant, l’image du centre a pas mal souffert à cause de visiteurs qui ont publié sur les réseaux sociaux des photos mal interprétées et sur lesquelles on voyait la patte d’un éléphant attachée par une chaîne. Aucune légende ne mentionnait qu’une anesthésie partielle avait lieu et qu’une équipe de soigneurs était à l’œuvre pour sauver l’animal.

La clairière des éléphants

Nous partons tous en forêt pour rejoindre une clairière où nous attendent une quinzaine d’éléphants de toutes tailles. C’est la première fois en Asie que je vois un éléphant avec des défenses aussi grandes que majestueuses.

Certains d’entre nous avouerons avoir été charmés par le discours introducteur des soignants. Puis déçus quand dans cette clairière, après le rituel qui consiste à faire des boules de nourriture, il était possible de monter à nu sur le cou de l’éléphant même rapidement pour une photo. (Je dépose mon appareil à mes pieds).  L’emmener dans un bassin pour se baigner et brosser l’animal faisait partie du packaging.

Baignade des éléphants
Baignade des éléphants au Pattara Elephant Farm dans la région de Chiang Mai.

Je ne sais quoi en penser. Les animaux n’avaient pas l’air malheureux, je n’ai vu aucun bullhook (outil pointu avec lequel le mahout pique le crâne de l’éléphant pour lui donner des indications). Là aussi, je n’ai pas vu un éléphant attaché avec une corde ou des chaînes qui se dandinait comme un autiste. (Les éléphants font souvent ça quand ils trépignent et veulent bouger).

Rappelons qu’un éléphant inactif est un éléphant qui va mourir. Ses ongles poussent, s’incarnent dans la chair. À long terme, c’est l’assurance d’une vie trop courte.

Le Patara Elephant Farm ne nous laisse pas insensible. En partant nous formons deux groupes. Ceux qui ont accepté de monter à cru sur le cou de l’animal et ceux qui comme moi, ont préféré rester spectateurs.

Dans la région de Chiang Mai vous pourrez varier les plaisirs en famille. En plus de tester d’une journée auprès des éléphants telle que je l’ai fait, vous pourrez aussi vivre et approcher les autres symboles de la culture thaïlandaise dans des endroits à l’éthique irréprochable.

(Effectivement, sur ce reportage, il s’agissait de faire un voyage d’étude. À moins de vouloir vous installer comme mahout dans le Mercantour, ne vous taper pas les visites de 5 ou 6 camps d’éléphants. Variez les plaisirs 🙂

5 – Le Thai Elephant Conservation Center Excursion

Le lendemain, on traverse le pays pour rejoindre Bangkok. Nous stoppons à Lampang, une petite ville pleine de charme au patrimoine historique et architectural important. Lampang, c’est une vieille-ville et de magnifiques temples. Notamment le Wat Pratu Pong à visiter librement et typique du style lanna régional.

Vétérinaire intervenant sur éléphant
Vétérinaires en intervention sur l’arrière d’une femelle au Thai Elephant Hospital de l’Elephant Conservation Center .

Éléphants royaux

Lampang c’est aussi depuis 1969 l’étatique Thai Elephant Conservation Center Excursion. Lors de mon passage, le centre accueillait 113 animaux, dont 9 éléphants royaux, 9 éléphants dédiés aux formations des nouveaux mahouts et 14 éléphants confisqués à des mahouts pour mauvais traitements. Tous sont accueillis ici sur plus de 120 hectares. C’est d’ici que les équipes de soigneurs mobiles partent et interviennent partout dans le pays où un éléphant en détresse est signalé.

C’est aussi un impressionnant hôpital pour pachydermes. Lors de mon passage, une mère subissait une césarienne.

Vous circulerez ici en petit train. Des activités et des attractions se déroulent à heure fixe. Il faut de l’argent pour mener à bien une telle mission. C’est pour cette raison que je ne m’offusque pas en arpentant le village folklorique dans lequel on peut assister à la fabrication de papier recyclable à base d’excréments d’éléphants. Ici non plus, vous n’êtes pas obligés de monter sur le dos du pachyderme. Seul les mahouts le font. La Thaïlande sombrerait dans une véritable anarchie si tous les éléphants de la péninsule étaient livrés à eux-mêmes.

À vous de de vous faire un avis en vous rendant sur place. Une fois devant un éléphant, souvenez-vous que les thaïlandais ne cherchent pas à monter sur le dos de nos sangliers ou sur celui de nos cerfs quand ils visitent notre pays.

Je suis certain d’une chose : l’éléphant sauvage ou domestique est chez lui en Thaïlande.

Cahier Pratique

Comment s’y rendre ?

Vol international jusque Bangkok, Phuket, Chiang Mai… La compagnie nationale Thai Airways propose de nombreux vols directs depuis Paris vers Bangkok. La classe économique fait très bien l’affaire.

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Se Loger

À Bangkok le Lancaster Hotel est un établissement plutôt business, mais des chambres restent accessibles. L’hôtel est récent. Perso, j’ai apprécié la piscine sur le toit du building. Après 12 heures d’avion, y faire 5 ou 6 longueurs, c’est du pur bonheur !

À Kanchanaburi le Away Kanchanaburi Dewa Mantra Resort & Spa est un domaine aussi vaste que son nom est long et à quelques minutes du centre de Kanchanaburi.  Loin d’être obséquieux, le service y est juste agréable comme c’est souvent le cas en Thaïlande. L’hôtel à des airs d’ancienne plantation. Je recommande d’en faire son camp de base pour 2 ou 3 nuits si on veut explorer la région.

Bungalow flottant sur la rivière Kwaï
Bungalow du Away Kanchanaburi Dewa Mantra Resort & Spa sur la rivière Kwaï.

À Phuket, le Bandara Villas Phuket. Un boutique hôtel immaculé et construit en étages reliés par un funiculaire. L’entrée se fait par la route en haut, la plage est en bas. Chaque chambre est sur deux niveaux. Vous aurez une piscine privée depuis laquelle on profite d’une incroyable vue une des grandes baies de la péninsule de Phuket. Difficile de ne pas apprécier. C’est ici, les pieds dans l’eau, que j’ai mangé les meilleures langoustes grillées depuis bien des années. J’attends vos commentaires sur celles-ci ?. Par contre, ce n’est pas le meilleur plan pour les noctambules qui veulent rejoindre Patong tous les soirs. Pour les amoureux de la nature, c’est parfait.

Le Deevana Patong Resort & Spa Un hôtel club à taille humaine pour être au cœur de la ville de Patong. Un grand immeuble assez moche, mais très bien placé, le service y est excellent et les prix raisonnables.

Panorama sur baie de Bandara presqu'île de Phuket
Vue sur la Baie de Bandara depuis une piscine privative des chambres du Bandara Villa Phuket hotel.

À Chiang Mai, le Tamarind Village. L’établissement mise sur le patrimoine et l’ancien design lanna.  L’établissement se fond parfaitement au cœur du vieux quartier de Chiang Mai. L’hôtel historique tire son nom du grand  tamarinier vieux de 200 ans et qui pousse toujours dans l’un des patios de l’établissement.  À défaut d’y séjourné, offrez-vous une Singapour Sling au bar de l’hôtel. Ne serait-ce pour l’environnement historique.

Novotel Chiangmai Nimman Journey Hub. Fonctionnel et très bien placé au fond d’un soy. Ne pas hésiter à se rendre en touk-touk sur le plus grand marché de nuit de la ville : le Night Bazaar Il est situé à côté des anciens remparts dans le vieux Chiang Mai.

Dans les environs de Chiang Mai, Le Raya Hotel est idéal pour s’offrir une ou deux nuits dans un confort absolu et réussi. En lisière de Chiang Mai. L’hôtel est cher, mais franchement à la hauteur des attentes si vous décidez de vous faire plaisir.

Intérieur chambre de l'hôtel Raya Heritage
Chambre double du Raya Heritage à bordure de Chiang Mai. Bonne nuit !

Choses à voir en rapport avec l’éléphant

Elephant Poo Poo Paper Park est un très joli parc aux lisières de Chiang Mai. Un endroit bucolique rempli de couleurs. Celles des teintures naturelles qui servent au papier recyclable et fabriqué à base d’excrément d’éléphant. Soit le poo poo (ou le caca en français). Vous pourrez y faire votre propre… papier et y acheter de superbes kits de correspondance. Je recommande.

Livre en papier recyclé
Cahier en papier recyclé et fait avec des excréments d’éléphants au Elephant Poo Poo Paper Park à Chiang Mai.

Le quartier Tao Maoh à Lampang.  Visitez la vielle-ville de Lampang, le vieux quartier de Tao Maoh lié à l’ancienne exploitation forestière dont l’éléphant était moteur. Il subsiste des vieilles demeures en bois. Un véritable patrimoine national dans lequel on peut dormir avec Love Lampang Heritage. Il faut visiter la maison Louis T Leonowen House. Soit le fils d’Anna Leonowen qui a inspiré le personnage du livre Anna et le Roi écrit par Margaret Landom.

Photos à l'Intérieur de Leonowen House
Photos souvenirs à l’intérieur de la maison de Louis T Leonowen House à Lampang.

La réunion de débriefing à la fin du séjour s’est tenue au Kaomailanna Resort au sud de Chiangmai. Les chambres sont aménagées dans les anciennes granges en briques rouges où séchait le tabac. J’ai adoré cet endroit.

Plus d’informations

L’Office National du Tourisme de Thaïlande  a un grand bureau à Paris. Le staff thaïlandais francophone est adorable et particulièrement efficace pour vous guider dans vos projets. Vous y trouverez les brochures et des vrais conseils pratiques.

Logo wifi et éléphant et
Un drôle de logo pour indiquer le wifi au Elephant Poo Poo Paper Park à Chiang Mai.

Into The Wild Elephant Camp dans la province de Chiang Mai, nous avons testé ce dernier camp d’éléphants. Comment dire ? L’environnement au cœur de la forêt est parfait et l’endroit nous a aussi donné l’occasion d’approcher l’artisanat ethnique des minorités. Cependant, nous étions mal à l’aise à cause du discours franchement dominant du manager lorsqu’il parlait des éléphants. Encore une fois, à vous de vous faire votre avis.

Amazing Thailand Safety and Health Administration Ou le SHA. C’est la Certification mise en place par les autorités face au Covid-19. Celle-ci est prise avec beaucoup de sérieux par nombre d’associations commerciales et touristiques thaïlandaises.

Groupe de touristes devant troupeau d'éléphants
Notre petit groupe devant les éléphants du Patara Elepant Farm dans la région de Chiang Mai. Chacune est à sa place et pas sur le dos des pachydermes.

Précisions

J’ai beaucoup hésité avant de m’engager sur ce reportage. Il me semblait important de vérifier sur place, de mes propre yeux, et de poser des questions ouvertes pour appréhender la situation actuelle de l’éléphant domestiqué en Thaïlande. Je ne pas les zoos. I-Voyages veille à ne pas le faire pour des structures d’exploitations déguisées avec des labels bidons qui donnent seulement une bonne conscience aux visiteurs.

En marge de la conférence d’introduction à Bangkok, j’ai beaucoup échangé avec les chercheurs du Center of Elephant and Wildlife Research de l’Université de Chiang Mai.  Ce fut une première occasion de vérifier que les engagements signés sur le World Travel Market de 2019 et à propos du bien-être des éléphants, sont vraiment mis en œuvre à l’échelle du pays. Une volonté forte est bien là !

Les images insoutenables qu’on voit sur internet à propos des dressages  sauvages d’éléphants n’existeront bientôt plus. Je l’espère, nous l’espérons tous. Elles desservent le tourisme au niveau national. Les décideurs l’ont bien compris et au delà du business, un sens lié aux droits des animaux se développe à tous les niveaux même si l’éléphant domestiqué est encore considéré comme un objet aux yeux du droits thaïlandais. À ce jour, il y aurait 3500 éléphants domestiqués et presque autant à l’état sauvage. Ceux-ci vivent dans des réserves ou la faune (et la flore) sont ultra-protégées et surveillées.

Les nouvelles lois obligent le traçage génétique de tous les éléphants domestiqués pour éviter le braconnage et la séparation des éléphanteaux de leur mère. Une licence et une formation remise en cause régulièrement est obligatoire pour tous les mahouts. Quant aux camps d’éléphants visités, ils sont certifiés par les ministères du Tourisme et celui de l’Agriculture. Une réelle inspection avec remise en cause de la certification a lieu tous les 3 ans. Elle consiste à un bilan comptable, social, vétérinaire, diététique, médicale psychologique. Ça concerne les éléphants, mais aussi les mahouts et les responsables des centres et camps d’éléphants.

Tous les camps que nous avons visités dépendent de la charte Elephant Welfare ou encore de l’Asian Captive Elephant (ACES) dédiée aux éléphants en contact avec les touristes. (Elle s’adapte même aux camps sur lesquelles on ne touche pas l’animal et sur lesquels on se contente de l’observer à bonne distance). L’argents des visiteurs sert aux actions qui favorisent le bien-être des animaux, mais aussi celui des mahouts. Au niveau salarial et social. Un mahout correctement payé peut nourrir et soigner comme il le faut son compagnon avec lequel il est lié à vie. Le gouvernement mise sur ce maintien pour éviter la tentation d’utiliser l’animal comme bête de foire.

Fuyez les randonnées à dos d’éléphants, les spectacles grotesques où sont contraints nos amis pachydermes et privilégiez les centres où vous vous apprend à mieux le connaître et en l’observant mais sans le toucher.

À mon sens, quand on visite la Thaïlande et au contact de l’éléphant, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un animal endémique qui fait partie de la culture locale depuis des millénaires. Il faut du temps pour faire disparaître de très mauvaises habitudes. La volonté de changement et d’évolution est bien là. De haut en bas de l’échelle humaine. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais l’évolution va dans le bon sens.

Portrait d'éléphant de profil
Un des jeunes éléphants au centre de soin du Pattara Elephant Farm dans la région de Chiang Mai

Photographe depuis l'ère argentique, j'enrichis mes reportages par le texte. Revenir plusieurs fois sur une même région est à mon sens la seule façon d'en saisir l'essentiel. Peu importe le nombre de miles parcourus, les plateaux de l'Aubrac restent aussi exotiques que Kangaroos Island, South Australia.

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