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Champagne : week-end de dégustation dans la Marne

La récolte est à peine finie, il faut filer au pressoir. Le raisin n’attend pas. 24 heures de stockage seulement suffiraient pour gâcher la matière première à l’élaboration du Champagne. Pour comprendre comment sont fabriquées les quelque 305 millions de bouteilles du précieux liquide à bulles vendues dans le monde, rien de mieux que d’aller sur place.

 

Balade dans les Vignes
Balade dans les Vignes

Parce que Wikipédia, c’est  pratique, mais n’offre pas le plaisir d’humer l’odeur particulière et un peu aigre de la distillation et de déguster une coupe, en fin de visite. Musée du Champagne, hôtel particulier, maison privée, visite à bord d’un petit train dans les méandres d’une cave au nom prestigieux. Le choix est pléthorique.

Le choix est fait, direction la Marne pour un week-end de dégustation. Il y a bien sûr Reims, sous-préfecture du département qui se dispute le titre de capitale du Champagne avec Epernay, mais nous avons choisi de sortir des sentiers battus et de passer par les chemins de vigne. Après les vendanges, si soleil est de la partie, profiter de l’été indien dans les petits villages champenois ravira surtout les papilles et les amoureux de la nature.

Les grands domaines ont un service perfectionné et rodé à l’accueil des touristes. Nous préférons l’ambiance plus chaleureuse et parfois improvisée d’une plus petite maison ou d’une coopérative, pour qui les visites touristiques sont une part substantielle de leurs revenus. Mais cela n’enlève toutefois rien à leur professionnalisme. Un coup de TER et nous voilà à Epernay.

Quel plaisir de déguster le champagne chez le producteur ! - © JM.Lecomte
Quel plaisir de déguster le champagne chez le producteur ! – © JM.Lecomte

Prendre l’apéritif avec le propriétaire

Nous nous arrêtons sur l’avenue de Champagne. Plus grande concentration de maisons de Champagne de la région, l’avenue est un régal pour l’amateur d’architecture. L’hôtel particulier Michel Gonet nous ouvre ses portes. Fondées en 1802 par Charles Gonet, les caves sont aujourd’hui tenues par une femme, Sophie Signolle-Gonet, héritière de l’entreprise familiale depuis sept générations. Nous avons de la chance, la patronne nous accueille. Elle nous avoue n’être pas souvent à Epernay, mais dans son domaine d’Avize, petit village à quelques kilomètres au sud de la ville. Les parcelles de vignes à majorité de Chardonnay, le pressoir historique et sa maison y sont installés.

Le soleil est radieux, nous aurions pu rester dans le jardin, devant la belle bâtisse de style néogothique du 19ème siècle. Nous préférons toutefois passer au salon. Caractère bien trempé, une langue qu’elle ne garde pas dans sa poche, Sophie, comme elle veut que nous l’appelions, rend la dégustation d’une coupe de blanc de blancs haute-en-couleur. Anecdotes sur son commerce à l’étranger, sur sa famille, la conversation s’éloigne rapidement des commentaires sur son breuvage. Et gare aux allusions sexistes, en féministe convaincue, elle remettra à sa place quiconque osera douter du pouvoir des femmes dans la société. Le temps de nous ravitailler en bouteilles que nous calons dans le coffre de la voiture de location et nous voilà repartis.

Epernay chez Michel Gonet
Epernay chez Michel Gonet

Sortir des sentiers battus

Nous nous arrêtons à Passy-Grigny, dans la vallée de la Marne, à l’ouest de Reims. A quelques kilomètres, nous sommes déjà dans le département de l’Aisne. Peu de personnes le savent, mais la Picardie possède quelques terres à Champagne.

Fondée en 1929, la coopérative du village réunit aujourd’hui 81 vignerons sur 131 hectares. Vieux pressoir 19ème siècle, explication complète de tout le processus de fabrication du Champagne, nous visitons l’usine de la coopérative de fond en comble. Nous pouvons effectivement parler d’usine, tant les techniques vinicoles se sont modernisées. Une imagine d’Epinal sur les métiers traditionnels s’envole, mais il faut vivre avec son temps.

Outre les vins des adhérents, la coopérative élabore son propre breuvage, sous la marque Dom Caudron. Composé essentiellement de Meunier, un cépage très sucré, souvent méconnu, à tort, mais indispensable à l’assemblage du Champagne.

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En sortant, nous sommes incollables sur les savants mélanges de Meunier, Chardonay et Pinot noir qui constituent les différentes marques de Champagne. Nous accueillons avec plaisir la coupe offerte… et bien méritée.

Là encore, nous continuons à remplir le coffre de la voiture. Nous pensons au retour en train, nos sacs chargés de bouteilles. Mais l’idée de les accompagner d’un bon repas nous fait oublier leur poids!

 

Vieux pressoir à Passy Grigny
Vieux pressoir à Passy Grigny

L’appel de la nature

Pour l’heure, nous voulons profiter du beau temps et nous balader dans les vignes. En route pour Hautvillers, berceau du Champagne s’il en est. Dans ce petit village, le moine bénédictin Dom Pérignon, connu pour avoir découvert la méthode de vinification des vins effervescents, y fut moine à partir de 1668, jusqu’à sa mort, en 1715. Malheureusement, l’abbaye Saint Pierre, où il officiait, appartient aujourd’hui à Moët & Chandon et n’ouvre jamais ses portes. Seule l’église abbatiale est accessible au public.

La région est faussement plate, quelques reliefs rompent la monotonie des paysages. La vigne pousse à flan de coteaux, nous sommes ravis d’avoir opté pour des déplacements en voiture. Le vélo est réservé aux mordus de la pédale. En traversant les villages, nous remarquons les nombreuses chambres d’hôtes disponibles. Cela nous donne des idées de futurs week-ends champenois, où la détente et la nature seraient les maîtres-mots du séjour.

Pour nous donner un avant-goût d’un tel séjour, nous terminons notre week-end par une petite course d’orientation à travers Hautvillers et les vignes alentours. C’est assez drôle et nous permet de découvrir quelques détails sur le village et d’apprécier le panorama qu’offre la balade. Divers types de parcours sont possibles, mais nous avons pris une formule familiale. Après les multiples dégustations, nous devons nous ménager. Et ne pas frustrer notre chauffeur qui se contente de tremper les lèvres. Nous goûtons au passage le raisin laissé sur la vigne par les vendangeurs.

 

Phare de Verzenay -© C.Manquillet
Phare de Verzenay -© C.Manquillet

 

Les deux jours passent très vite. Nous n’avons bien entendu pas eu le temps de faire le tour des 15000 producteurs et des 5000 marques de ce vin blanc effervescent connu dans le monde entier et si souvent copié. La ville de Reims reste à découvrir, mais également tout le parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le phare de Verzenay, érigé en 1909 par un vigneron excentrique qui, de son exploitation, ne voyait « qu’une mer de vignes », transformé aujourd’hui en un musée très complet sur le Champagne, ou encore la forêt des Faux de Verzy, concentration de hêtres tortillards unique en Europe. Un autre voyage s’impose.

Informations pratiques

Comment y aller ?

Par le train :

  • Paris – Epernay en TER en 1h
  • Paris – Reims en TGV en 45 minutes

Par la route :

  • Suivre autoroute A4, dit autoroute de l’Est, jusque Reims
  • Suivre nationale 3, jusque Epernay
  • Entre Epernay et Reims : D951, dit route de la liberté

Plus d’infos

Ex-banquier reconverti dans le journalisme, citadin, je ne me lasse jamais de découvrir les moindres recoins d’une ville

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