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Rouen : Des hauteurs de la ville à son sous-sol

Avant l’ouverture imminente de l’historial Jeanne d’Arc, le plus grand lieu de France dédié à la mémoire de la pucelle d’Orléans, petit tour pour découvrir Rouen autrement. Visite de lieux exceptionnels, aménagement des quais ou encore construction d’un musée d’un nouveau genre. L’occasion de constater que la ville ne repose pas uniquement sur le souvenir de Jeanne d’Arc et la place du Vieux Marché, où elle fut suppliciée.

Oubliez la ville endormie, la cuisine à la crème et les autres poncifs du genre. 2015 marquera peut-être le réveil de Rouen, jolie cité médiévale, dont l’aménagement des quais, commencé il y a plus de cinq ans, touche bientôt à sa fin. Avec comme figure de proue, le panorama XXL. Ouvert fin décembre 2014, ce musée d’un nouveau genre sera certainement l’attraction de l’année. Installé sur la rive droite de la Seine, le bâtiment est fait d’une rotonde de 35 mètres de hauteur pour 34 mètres de diamètre. A l’intérieur, nous évoluons dans l’obscurité pour perdre tout repère avec l’extérieur et, depuis trois plateformes (situées à 6, 12 et 15 mètres), nous admirerons sous différents angles, des vues panoramiques incroyables et les œuvres géantes à 360° de l’artiste allemand Yadegar Asisi. Au programme cette année, la Rome antique, Berlin au temps du mur, l’Amazonie et l’Everest.

En 2017, le panorama XXL devrait être démonté puis reconstruit rive gauche, une fois que celle-ci aura subi le même lifting que sa voisine d’en face. A l’horizon 2017, les deux bords de la Seine accueilleront cafés, spa, restaurants et piste cyclable. L’endroit, dédié à la détente, tranche littéralement avec le centre-ville, chargé d’histoire et de vestiges architecturaux, du moyen-âge à la renaissance.

Le dégradé de bleu du Panorama XXL s’élève au milieu des anciens hangars en brique des quais de Seine
Le dégradé de bleu du Panorama XXL s’élève au milieu des anciens hangars en brique des quais de Seine

Restauration terminée

La balade dans le centre ville est incontournable et doit se faire à pied. La cathédrale ou encore le Gros Horloge, tout ou presque a déjà fait l’objet d’un reportage, à découvrir ici.

Il est toutefois à noter que l’église Saint Maclou s’est enfin défaite de ses échafaudages et révèle une splendeur que nul n’aurait pu imaginer, tant l’édifice était noir et délabré. De style gothique flamboyant, sa beauté fait littéralement de l’ombre à la cathédrale et son voisinage direct s’en trouve transformé. En sortant de l’église, la rue Martainville rassemble bars, brocantes et boutiques de décoration. Le choix est grand, mais si je devais ne retenir qu’une adresse, ce serait celle de la boutique Polychrome. Outre la sympathie de Pascal, le propriétaire, les meubles anciens et objets industriels en vente rivalisent d’originalité.

La visite du centre-ville médiéval et Renaissance fait découvrir des merveilles d’architecture
La visite du centre-ville médiéval et Renaissance fait découvrir des merveilles d’architecture

L’archéologie et ses surprises

Avant de quitter le centre historique, un petit tour au sous-sol vaut le détour. Les fouilles archéologiques n’en finissent jamais de surprendre les scientifiques. Découverte par hasard en 1976, pendant des travaux sous le palais de justice, la « Maison Sublime » est le plus ancien vestige juif de France. De style roman, la demeure a été construite au début du XIIème siècle. Fermée au public pendant plus de trente ans, il est temps d’exposer cette importante trace de la communauté hébraïque en Normandie. Il est impossible de la distinguer depuis la rue, et même du parking sous lequel elle se trouve.

Sa fonction reste une énigme. Synagogue selon la communauté juive de Rouen ou école de hautes études hébraïques pour le professeur américain Norman Golb, les avis divergent. Quant aux archéologues français, ils admettent dans l’ensemble qu’il s’agirait de la résidence d’un riche propriétaire juif. Elle pâtit malheureusement du manque de moyens et sa conservation reste difficile. La chape de bêton et d’asphalte sous laquelle elle repose n’a aucune aération. Nul doute que le site continuera à se dégrader si une solution n’est pas trouvée. Un plancher de verre ne serait également pas du luxe pour révéler au grand jour cette ruine.

La maison tire son nom d’un graffiti en hébreux signifiant « Maison sublime » qui confirme son appartenance à l’ancienne communauté juive de la ville.
La maison tire son nom d’un graffiti en hébreux signifiant « Maison sublime » qui confirme son appartenance à l’ancienne communauté juive de la ville.

La ville vue du ciel

Après être remonté sur le plancher des vaches, il est temps de prendre de la hauteur. Direction l’église de l’abbaye de St-Ouen, puissant monastère bénédictin de Normandie entre les XIVe et XVIe siècles. La visite de ses toits reste le meilleur moyen d’allier beauté et sensations fortes. Si cet édifice majestueux (137m de long et 33m sous voûtes) est ouvert toute l’année, la charpente n’accueille qu’une poignée de privilégiés quelques jours par an. Mieux vaut se renseigner au préalable auprès de l’office de tourisme. Attention, sujets au vertige, s’abstenir ! Le point de vue depuis les toits est incroyable. Rappelons toutefois que nous sommes en Normandie, les nuages obscurcirent souvent la vue. Depuis ce lieu d’observation, les maisons à colombages, la cathédrale et l’église Saint Maclou restent toutefois toujours visibles… et magnifiques.

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En revanche, la visite n’est pas très sûre. Guidés par une conférencière sur la charpente d’époque, nous avançons en file indienne à 33 mètres au dessus du sol éclairés d’une simple lampe torche. En pointant le faisceau lumineux vers le bas, nous apercevons les voutes qui forment le plafond de l’église. Elles sont inaccessibles. Si vous tombez, il n’y a aucun moyen de venir vous rechercher. Autant dire que nous conseillerons aux parents de ne pas y emmener leurs enfants et d’éviter de se pencher !

Depuis les toits de l’abbaye de Saint Ouen, l’édifice paraît encore plus majestueux
Depuis les toits de l’abbaye de Saint Ouen, l’édifice paraît encore plus majestueux

Plus belles ruines de France

Une fois revenus sur la terre ferme, nous quittons la ville, mais pas la Normandie. Le tourisme urbain n’exclut pas de sortir de l’enceinte d’une cité. Il y aurait mille lieux à visiter dans la région, toutefois, après les toits et les formats démesurés, nous ne pouvons pas quitter la région sans une dernière visite tout aussi impressionnante : les ruines de l’abbaye de Jumièges, à 30 km de Rouen.

Fondée vers 654, l’abbaye connaît un essor très rapide. Détruite par les vikings à partir de 841, elle est reconstruite près de dix ans plus tard mais ne retrouvera sa richesse perdue qu’au XIème siècle. Elle ne cessera de s’agrandir et de prospérer jusqu’au XVIIIème siècle, et la révolution, qui fera fuir les moines un à un. Contrairement à ce que son état laisse croire, elle n’a jamais été détruite par les flammes ou des bombardements. Vendue comme bien national en 1790, elle servit de carrière et fut démantelée progressivement de 1796 à 1824.

De l’abbaye, il ne reste aujourd’hui rien de sa fondation. Le visiteur déambule entre les vestiges d’architecture du IXème au XVIIIème siècle. Le site, à ciel ouvert, enchantera les amoureux du romantisme. L’abbatiale Notre-Dame, principale église de l’abbaye, avec ses tours de presque 50 mètres, en est le point névralgique. Grâce à des tablettes numériques pointées vers les ruines, il est toutefois possible de découvrir ce qu’était l’abbaye du temps des moines. L’outil est discret et l’atmosphère paisible du lieu n’y est en rien dérangée. Les moines peuvent reposer en paix.

Sauvée en 1853 par la famille Lepel-Cointet, l’abbaye n’a jamais été reconstruite. Ses ruines laissent imaginer sa splendeur passée.
Sauvée en 1853 par la famille Lepel-Cointet, l’abbaye n’a jamais été reconstruite. Ses ruines laissent imaginer sa splendeur passée.

Informations pratiques

Où dormir

Comment y aller

Train : 1h15 en TER depuis Paris

Route : 133km depuis Paris, par l’A13. Cette autoroute permet également de venir depuis la Basse-Normandie et la Bretagne

83km depuis Le Havre, par l’A15

285km depuis le Mont Saint Michel

Ex-banquier reconverti dans le journalisme, citadin, je ne me lasse jamais de découvrir les moindres recoins d’une ville

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