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Parati, sur la Route de l’or

En passant sous l’élégante arche coloniale qui marque l’entrée de la cité, le tunnel du temps s’ouvre sur le XVIIIème siècle. A Parati, le passé se donne en spectacle, des pavés lissés aux canons, des églises baroques aux balcons ouvragés…

Crédit Photo : Franck Charton

Au commencement, à l’époque allégorique où Dieu distribue les terres, le diable, culotté, réclame sa part. Lorsque Dieu aperçoit ce petit bout de monde, prisonnier entre la montagne et l’eau, il en fait la concession au Malin : « Ceci est pour toi ! » (Para ti !). Mais, fi de la légende ! Les Indiens Guaianás-Guaranis ne croient guère qu’en la terre elle-même et s’installent sur la parcelle maudite, jusqu’à ce que les portugais débarquent par hasard, en 1597, sous le commandement de Martim de Sá, les cales chargées d’esclaves africains. Lorsque de l’or est découvert en abondance dans les mines du Minas Gerais, le sentier tracé par les Indiens à travers la forêt pour venir pêcher sur la Costa Verde est agrandi, dallé au prix d’efforts inouïs et rebaptisé « Route de l’or », reliant en plus de 25 jours la Vale do Paraíba à Parati. De ce sentier-roi subsistent aujourd’hui des tronçons entièrement pavés, qui ondulent à travers les collines comme les vagues sur la mer en contrebas.

Crédit Photo : Franck Charton

Au-delà de son élégance et son architecture baroques, Parati s’érige en centre artistique et culturel : en témoignent l’affluence de réalisateurs de feuilletons brésiliens, de groupes de musique ou de capoeira (cf. plus bas). Elle est également le lieu de vie et de travail de nombreux pêcheurs et autres caboclos – agriculteurs – qui cultivent agrumes et bananes. Les caiçaras forment ici les dernières communautés de pêcheurs du littoral sud brésilien continuant de travailler de manière artisanale. A bord de leurs pirogues, munis de nasses, crochets et filets, ils vivent des dorades, sardines, crabes et autres crevettes que la mer leur donne, en abondance.

Crédit Photo : Franck Charton

Le morceau de terre dont Dieu n’a pas voulu a su faire contre mauvaise fortune bon or. Pied de nez à l’amère destinée qui le voulait perdu, Parati s’est montrée ambitieuse et stratégique, conjuguant à merveille richesse matérielle et culturelle, candeur profane et rigueur chrétienne, jungle exubérante et criques idylliques.

L’héritage des esclaves

Parati la belle conserve de son passé une part de souffrance et de lutte, que l’écho distendu du berimbau nous remémore. Cet instrument de musique servait à rythmer la capoeira, combat dansé inventé par les esclaves noirs pour se préparer à la fuite, sans éveiller les soupçons des maîtres. Principalement originaire de Bahia, la capoeira tient une place prépondérante dans l’histoire de Parati.

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Crédit Photo : Franck Charton

Informations pratiques

Y aller

Air France ou Varig : liaison AR Paris Rio de Janeiro. Puis, en bus, depuis Rio jusqu’à Parati (280 km en 4h environ).

Bons plans « découverte »

Pour accéder à des communautés de pêcheurs caiçaras reculées : prendre un bus jusqu’à Parati-Mirim et embarquer sur une pirogue de pêcheur : un chemin à travers les collines relie cinq plages entre elles dont celle de Praia do Pouso (la plus connue) et de Sono (très préservée mais plus difficile d’accès).

Avec qui partir ?

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