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Les trésors cachés du Nord Pérou

En or et en argent, des bijoux à profusion, plus somptueux les uns que les autres… Les colliers –l’un d’eux pèse plus de 6 kg– et parures, bracelets ou boucles d’oreilles n’en sont que plus éblouissants dans la pénombre où est plongé le Museo Tombas Reales de Sipan, situé à Lambayeque, sur la côte près de Chiclayo. Leur découverte a été sans aucun doute l’une des plus extraordinaires du pays. « Le Toutankhamon d’Amérique du Sud » s’est exclamé le magazine National Geographic.

Roman d’aventure

L’histoire s’apparente à un roman d’aventure. Un soir de 1987, la police intervient pour mettre fin à une bagarre rangée dans un café. Il s’agit en fait de pilleurs de tombes, bien avinés, qui se disputent leur butin. Les pandores mettent la main dessus : des céramiques en grand nombre. De fil en aiguille, plus de 300 pièces sont saisies.

Les poteries sont montrées au conservateur du musée local, qui tombe des nues devant leur beauté : elles datent de la civilisation mocheca, entre le premier et cinquième siècle de notre ère. Il fait fouiller les lieux indiqués par les pilleurs et découvre plusieurs tombes dans cette « huaca » -un temple-, celle du « seigneur de Sipan » et de sa suite. Avec de la vaisselle, des bijoux et des armes par centaines. Les recherches se poursuivent et d’autres tombes, beaucoup plus anciennes encore, sont dégagées à une dizaine de mètres sous les premières. De quoi garnir amplement le musée ouvert en 2002. Il leur est entièrement dédié.

Au marché de Chiclayo, des échoppes proposent toutes sortes d’herbes et d’ingrédients utilisés par les guérisseurs.

Marché aux sorciers

Avant de poursuivre ce voyage dans le temps, petit intermède dans la ville voisine de Chiclayo. Là, autour de sa cathédrale, de l’invariable place d’Armes et des anciennes demeures coloniales tournoient des norias de moto-taxis –de gros tricycles– multicolores. Non loin de là, au marché, l’un des plus beaux du pays, quelques unes des travées plongent à nouveau en d’autres temps. Les échoppes proposent toutes sortes d’herbes, séchées ou non, d’os, des peaux et autres ingrédients nécessaires aux chamanes guérisseurs. C’est le marché aux sorciers. Tout comme autrefois…
Les péripéties en moins, le même scénario se répète à Cao, plus au sud. Là aussi, en 2006, ont été découverts des trésors. Ils étaient cachés depuis près de deux millénaires dans l’une des trois pyramides situées au bord de l’océan Pacifique. Les archéologues ont trouvé plusieurs tombes, dont celle d’une femme momifiée. Sans aucun doute une prêtresse, en tout cas une dignitaire de haut rang. Dans le musée bâti entre temps s’étalent les richesses enfouies dans les tombes. Des bijoux, diadèmes, couronnes et boucles d’oreilles ou de nez, mais aussi, plus étonnant, des armes. Comme ces sarbacanes aux poignées joliment ouvragées ou des flèches aux pointes d’or.

Dans une des pyramides de Cao, face à la mer, quelques unes des tombes. L’une abritait une femme, sans doute une prêtresse, momifiée qui gisait avec quantité de bijoux et d’armes.

Des pyramides au toit plat

Aujourd’hui, il est difficile de reconnaître les pyramides construites par les civilisations antiques. La pluie, l’érosion ont eu raison des briques séchées au soleil, faites d’argile, de sable et de coquillages concassés. En surface tout au moins. Les édifices, à l’origine souvent longs de plusieurs centaines de mètres, ont ainsi pris des formes arrondies que l’on peut confondre avec des tertres naturels ou de petites collines.

Chaque génération ajoutait sa contribution à ces bâtiments dédiés à la vie religieuse ou administrative en les surélevant et les agrandissant. Il n’est pas rare de compter douze étages, voire plus. Les pyramides avaient un toit plat et leur accès se faisaient par de longs plans inclinés.

Des os incorporés dans des peintures murales

Maintenant recouverte d’une immense bâche, la pyramide se visite. De magnifiques bas-reliefs polychromes ornent plusieurs étages. Ceux des prisonniers sont devenus célèbres.

En taille réelle, ils représentent des captifs nus, en érection après l’ingestion de drogues, menés au sacrifice. Des os, notamment des fémurs servant à reproduire les proportions des hommes, ont été incorporés dans les peintures et on en voit qui dépassent…

Puis, en descendant le long de la côte, vient la cité de Trujillo. Une ville agréable et photogénique, avec ses nombreuses églises et bâtiments datant de l’ère espagnole. Non loin du centre se trouve l’impressionnant Chan Chan, les vestiges de l’ancienne capitale du royaume chimu, développée à partir de 1300. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle comporte les restes érodés par le temps de neuf palais édifiés successivement, sur 14 km².

La place centrale de Trujillo, une ville aux vieilles maisons coloniales très colorées.

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Plus vieux de sept siècles, les temples du Soleil et de la Lune sont peut-être encore plus saisissants. Parce qu’ils sont plus hauts ? Près d’une trentaine de mètres pour la huaca de la Luna, avec de superbes bas-reliefs et frises sur une demi-douzaine de niveaux, des terrasses… Ou parce qu’il y a encore 20 ans, il n’y avait rien à contempler qu’un monticule de sable ?

En face, dans la huaca del Sol ont été trouvées 125 tombes entre février et mai 2013. Ici aussi, les fouilles se poursuivent. Et on frissonne en réalisant que l’Histoire est sans doute en train de s’écrire derrière ces palissades de bambou qui masquent les chantiers.

Chan Chan © Christopher Howey

Informations pratiques

Plus de renseignements :

Vol direct depuis Paris

Air France est la seule compagnie à assurer un vol non stop (12h en Boeing 777-200) pour Lima au départ de Paris à raison de cinq vols quotidiens d’avril à octobre et de trois vols par semaine de novembre à mars. En complément de l’offre d’Air France, son alliée KLM programme sept vols par semaine au départ d’Amsterdam.

Au Pérou, un accord avec la compagnie aérienne TACA Pérou permet d’appliquer la politique commerciale d’Air France – KLM à six destinations : Trujillo, Cuzco, Arequipa, Juliaca, Iquitos et Tarapoto.

Se loger

  • Hôtel Los Horcones de Tucume, en pleine nature tout à côté des pyramides de Tucume, non loin de Chiclayo.
  • A Chiclayo, hôtel Casa Andina.
  • A Trujillo, l’hôtel Libertador (4*), situé en plein centre.

Où manger

  • A Chiclayo et à Trujillo, les restaurants Fiesta.
  • A Huanchaco, cité balnéaire très animée près de Trujillo, une bonne adresse de fruits de mer, le Big Ben.

Un guide

Guide « Pérou » aux éditions Lonely Planet, 22,50 euros.

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

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