Pendant dix jours, j’ai eu l’occasion de sillonner le Bénin, en Afrique de l’Ouest, du nord au sud avec Nomade Aventure. Un voyage initiatique au cœur d’un pays très contrasté, aux paysages magnifiques, resté préservé du tourisme. J’ai d’autant plus aimé que l’accueil y est aussi chaleureux que les températures ! Voici mon Top 10 au Bénin des choses à voir et à faire.
1 – Safari dans le parc de la Pendjari
Classée réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco, le parc national de la Pendjari est sans conteste l’une des principales attractions du pays. Et pour cause, il est l’un des plus grands d’Afrique de l’ouest, celui proposant le plus d’espèces animales. D’ailleurs, on y trouve quatre des « big five » : ne manque que le rhino.
Si je n’y ai pas admiré de léopard, j’ai en revanche pu entrevoir le lion. A l’affût sous un arbre, guettant les antilopes, il était caché par les herbes. Sans Félix, l’un de ces guides animaliers qui prennent obligatoirement place dans chaque véhicule, je me serai contenté des empreintes relevées sur la piste. Au bout de quelques minutes, le lion –un mâle, mais de l’espèce sans crinière– finit par s’éloigner.
Les éléphants, c’est par dizaines que j’en ai vus. L’un des premiers que nous avons croisés, sans doute irascible, a d’ailleurs chargé notre véhicule sans prévenir ! Un peu plus loin, pas moyen d’accéder à un point d’observation : quelques pachydermes s’étaient donné rendez-vous juste devant.
Plus tard, c’est un grand troupeau qui fait son apparition. Sortant d’un bois, il y en a 40, peut-être cinquante. Avançant d’un pas tranquille, la colonne s’étire en longueur. Spectaculaire ! Les éléphants sont à une centaine de mètres. Trop loin pour faire de belles photos, mais suffisamment pour avoir l’impression de vivre un documentaire animalier en panoramique.
Puis c’est un troupeau d’antilopes cheval qui traverse la piste devant nous, au grand galop. Très hautes sur pattes, elles sont pourvues d’une puissante encolure, tout comme un cheval.
J’ai été subjugué par le charme d’un des petits lacs qui parsèment le parc, la mare Bali. Romanesque à souhait, avec ses grands arbres dont quelques beaux baobabs. Et tellement d’animaux. Visiblement, les crocodiles pullulent. Là, ce sont des hippopotames qui restent au frais dans l’eau. Ici, toutes sortes d’oiseaux, depuis le héron cendré jusqu’au martin-pêcheur, des oies de Gambie. Je m’arrache difficilement à ce bel endroit.
2 – La cascade de Tanougou
Une région reculée, à une trentaine de km de la ville de Tanguieta, où l’électricité va arriver dans les prochains temps. Dans un cadre luxuriant, qui frappe encore plus en sortant d’une savane aride et desséchée, se trouvent les chutes de Tanougou.
Entre de hautes falaises qui forment un joli cirque naturel, elles tombent de 25 m dans un lac aux eaux limpides. Petit miracle, l’eau coule tout au long de l’année. Alimentée par une source dans le massif de l’Atacora, la cascade ne tarit jamais.
Le décor est chouette, au moins autant que la baignade. Comme c’était au début de mon séjour, je ne me rendais pas encore compte du luxe que cela représente de nager dans ce beau lac. Quelques jours plus tard, toujours avec des températures autour de 40°, je m’en souviendrai avec nostalgie.
Et puis, la courte balade pour accéder au site est bien sympa aussi. Depuis la sortie du village où nous avons campé, il faut escalader quelques blocs rocheux. Sans problème : quelques jeunes nous ont accompagné et tendu une main secourable en indiquant les endroits où il fallait poser le pied.
3 – Découvrir les tatas sombas
Le nord du pays, dans l’Atacora, c’est le pays des Sombas. Une ethnie qui a quitté le Burkina Faso, par vagues successives entre le XVIe et le XVIIIe s, pour fuir toute forme de domination. Ici, pendant longtemps, ses représentants étaient connus pour vivre dans une totale nudité. Ce sont avant tout des agriculteurs. Leurs habitations, appelées « tatas », sont tout simplement magnifiques !
Les tatas sombas s’insèrent joliment dans les paysages, souvent au pied d’un imposant baobab, l’arbre sacré par excellence. Elles ressemblent à de véritables châteaux-forts, en miniature, avec leurs tours et leurs remparts. J’ai eu l’occasion d’en visiter plusieurs, dont l’une au moins vieille d’un siècle ou deux. De découvrir les autels à sacrifice, les greniers à mil et les terrasses en surplomb où l’on accède par une échelle rudimentaire taillée dans un tronc d’arbre.
L’idéal est de découvrir cette région à pied. En respectant le protocole, l’accueil est chaleureux dans les différentes fermes.
4 – Les chutes de Kota
Autre escale rafraîchissante, les chutes de Kota, près de Natitingou dans le nord du pays. Une petite demi-heure de marche en pleine nature avant de pouvoir piquer une tête dans le lac situé devant le chapelet de cascades qui dévalent ce versant du massif de l’Atacora. Un havre de paix, que j’ai bien apprécié.
5 – Être présenté à un roi Taneka
Grand moment pour moi, la visite d’un village Taneka, près de Copargo dans la région de la Donga. Non pas tant pour les cases –encore que le village, situé sur une colline, jouisse d’une belle vue sur la plaine– que pour l’exceptionnel accueil.
Les Tanekas Beris, ce qui signifie braves et grands, ont conservé leurs coutumes ancestrales. Ils tirent d’ailleurs une bonne part de leurs revenus de plantes médicinales dont ils ont perpétué les secrets. Ils soignent par exemple le paludisme ou la fièvre jaune.
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La vie est soigneusement ordonnée. Ainsi ce sont deux des neufs dignitaires, vêtus de pagnes en cuir et tenant à la main leur pipe sacrée, qui nous ont souhaité la bienvenue. Un peu plus tard, nous avons été présentés à l’un des quatre rois qui dirigent la communauté. Ce n’est pas tous les jours que ça m’arrive !
6 – Les palais royaux d’Abomey
Jadis, le Dahomey -devenu aujourd’hui le Bénin- a été l’un des plus grands et plus influents pays d’Afrique. La ville d’Abomey, dans le sud, en est l’éclatante preuve avec ses impressionnants palais royaux. Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 1985, ils couvrent une vaste surface en plein cœur de la ville.
J’ai passé un bon moment à en arpenter quelques-uns des palais érigés ici entre 1625 et 1900, par les douze dynasties qui se sont succédé à la tête du royaume.
La visite du musée est particulièrement intéressante. J’y ai admiré toutes sortes d’objets utilisés par les rois successifs. Notamment une belle collection d’autels portatifs en bois finement ouvragé, des bijoux. Ou encore un étonnant chasse-mouches qui a appartenu au roi Agaja, au XVIIIe, fait d’un crâne humain surmonté d’une crinière de cheval.
7 – Les plages de Grand Popo
Après toutes ces journées de marche et de route, le repos dans la petite ville côtière de Grand Popo est salutaire. Il ne reste plus grand-chose de l’ancienne colonie portugaise, mais la longue plage est très belle. À bord de longues pirogues, les pêcheurs sillonnent la mer en lançant leurs lignes. D’autres, à terre, halent les filets en un ballet bien rythmé.
Attiré par la couleur vert émeraude de la mer, je me suis bien sûr baigné. L’eau est franchement chaude, pour autant je ne me suis pas aventuré loin du rivage. Le rouleau qui déferle en un bruit d’enfer m’en a dissuadé.
En marchant le long de la plage, j’ai rencontré par hasard Gratien et Gaston, les bénévoles d’une association d’éco-gardes qui militent pour la protection des tortues. Pas moins de quatre espèces de tortues viennent pondre ici, dont la magnifique tortue luth qui mesure jusqu’à 1,80 m. Les éco-gardes mettent les œufs à l’abri, car ceux-ci sont trop souvent ramassés par des mains indélicates, pour les faire éclore dans leur couveuse. Quelques semaines plus tard, les jeunes tortues sont mises à l’eau.
8 – Le temple des pythons à Ouidah
Attention, âmes sensibles s’abstenir ! Une centaine de pythons royaux se promène entre vos pieds dans le célèbre temple des pythons, juste en face de la cathédrale, en plein centre d’Ouidah.
Haut lieu du culte vaudou, dont le Bénin est le berceau.la petite bourgade tranquille voit se dérouler tous les sept ans une grande cérémonie avec sacrifice d’animaux. Dans l’intervalle, les fidèles se recueillent dans l’enceinte sacrée devant un grand arbre, un iroko vieux de six siècles, qui conserve les mânes de leurs ancêtres, rendent hommage au dieu-serpent Dangbé par le biais des pythons.
Abrités dans une grande case circulaire, les pythons -les plus gros mesurent 1,5Om- sont parfaitement inoffensifs. On peut les prendre en main, les mettre autour du cou… ce que j’ai fait, comme la plupart des visiteurs.
9 – Le circuit des esclaves à Ouidah
Ancien port négrier, la petite ville d’Ouidah conserve beaucoup de traces de ce lourd héritage et en entretient la mémoire. Les historiens estiment que 3,5 millions d’esclaves ont transité ici en direction du Nouveau Monde, du XVIe jusqu’au XIXe.
Depuis l’ancienne place des enchères où elles se déroulaient sous un majestueux figuier, jusqu’au lieu d’embarquement, ce ne sont que trois ou quatre km. C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai découvert ces lieux chargés d’Histoire. Il y a ainsi l’arbre de l’Oubli, dont l’esclave devait faire sept fois le tour pour tout oublier de ses origines et de son passé, l’arbre du Retour, dont il faisait aussi trois fois le tour pour que son âme revienne ici après sa mort, ou encore la porte du Non-retour.
10 – Le village lacustre de Ganvié
Aux portes de Cotonou se trouve le lac Nokoué, une grande étendue d’eau salée. Il permet de fuir la touffeur et la circulation trépidante de la grande ville tout en découvrant à la fois un écosystème intéressant et un village remarquable.
Au terme d’une agréable traversée, j’ai beaucoup aimé visité le village lacustre de Ganvié. Toutes les constructions -les maisons et les commerces, tout comme le petit hôpital et les administrations- de ce gros bourg sont construites sur pilotis. Pour la plupart en bois, elles sont peintes de couleurs vives, du meilleur effet. Dépaysement assuré !
Informations pratiques
Nomade Aventure propose plusieurs voyages au Bénin, dont celui intitulé « Peuples, faune et merveilles du Bénin », qui traverse le pays du nord au sud. C’est un circuit accompagné d’une durée de 10 jours, avec un programme très varié. Prix : à partir de 1 349 euros.
Un guide : Bénin, aux éditions Le Petit Futé.
Ça donne envie de partir en Afrique! Super reportage!
C’est clair. Bernard a eu bien de la chance de partir là-bas 😉
j’ai beaucoup aimé l’effort fournir.
Merci pour ce petit commentaire qui fait quand même beaucoup plaisir