20 juin. 4h30. Nathalio frappe Ă la porte de la chambre.
5h30. Nous apprenons que le minibus a crevĂ© deux pneus entre Juliaca et Llachon. Deux pneus, ça fait beaucoup sur un vĂ©hicule. Que se passe t-il ? 1H15 d’attente Ă tuer le temps au tarot.
Nous prenons un minibus local. 12 places thĂ©oriques. 20 places bien tassĂ©es dans la pratique jusqu’Ă Capachica. 30 minutes d’attente supplĂ©mentaire. Nous rĂ©cupĂ©rons le minibus. A Juliaca, arrĂŞt pour remettre les deux pneus rechapĂ©s.
Des manifestations de paysans bloquent l’accès Ă Cuzco pour protester contre la construction d’une centrale Ă©lectrique visant Ă privatiser l’eau. Aujourd’hui, gratuite, elle deviendrait alors payante pour l’ensemble des pĂ©ruviens. Les paysans, Ă©conomiquement les moins aisĂ©s, s’opposent Ă ce projet de loi qui doit ĂŞtre votĂ© dans les prochains jours au parlement pĂ©ruvien. Un autre projet similaire a dĂ©jĂ Ă©tĂ© menĂ© par l’Ă©tat pĂ©ruvien ; les conditions sanitaires n’ont pas Ă©tĂ© respectĂ©es selon les paysans et le sol aurait Ă©tĂ© contaminĂ©. Les paysans ne veulent pas que leur terre soit saccagĂ©e et demande des garanties. Nous comprenons mieux pourquoi deux pneus ont Ă©tĂ© crevĂ©s !
Au col de la Raya (4335 m), nous quittons le bitume pour une piste carrossable afin d’Ă©viter les barrages. Sur les rives du lac Acopia, une poignĂ©e de paysans bloquent la route pour profiter la situation. Ils quĂ©mandent quelques soles sans quoi nous ne pouvons pas continuer notre chemin. Ne souhaitant pas engager un conflit, le chauffeur nĂ©gocie un droit de passage.
A Canas, situĂ© Ă environ 200 km de Cuzco, un vrai barrage d’une cinquantaine de paysans empĂŞche le passage des vĂ©hicules. Ils souhaitent que leurs revendications soient entendues. Deux heures de palabres nĂ©gociations avec les hommes et les femmes, les vĂ©ritables personnes Ă convaincre, pour pouvoir passer. En contrepartie, les vitres des vĂ©hicules sont peints de slogan de protestation comme « Viva el paro de canas », littĂ©ralement « vive la manifestation de Canas ».
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15 minutes plus tard, nouveau barrage que nous traversons contre quelques soles.
A Pampamarca, alors que la nuit tombe, un barrage plus consĂ©quent et surtout plus dĂ©terminĂ© nous bloque la piste. Les touristes sont confinĂ©s dans leur vĂ©hicule pendant que les discussions s’engagent entre les chauffeurs et les villageois.
Les paysannes rentrent du champ avec leurs ânes, leurs vaches et leurs moutons alors que les hommes ont investi la place. Muni d’un haut-parleur, le leader harangue la foule et scande leur opposition au projet de loi.
Alors que nous attendons au chaud dans le bus, quelques manifestants viennent peindre les vitres du vĂ©hicule d’un « Alan rata » ou d’un « Alan muerte » pour marquer leur dĂ©saccord avec le prĂ©sident. Hermann nous apporte quelques biscuits et du coca pour patienter.
A 21h00, le barrage se lève. Les véhicules roulent vers Cuzco les uns après les autres.
Piétons et camions forcent le passage pour traverser. A pied, nous ne faisons pas le poids face aux mastodontes. Attention à ne pas mettre un pied entre les planches.
Tout le groupe passe, l’adrĂ©naline comme simple moteur de survie. Un ouf de soulagement gronde quand chacun reconnaĂ®t les visages des autres membres du groupe. De l’autre cotĂ© du pont, un bus nous attend. Il a Ă©tĂ© caillassĂ©. Des impacts de pierre jalonnent la carrosserie et les vitres du car. Pour rejoindre Cuzco, le bus slalome les barrages de pierre.
Vers 0h00, nous entrons dans la ville. Le bus nous dĂ©pose Ă l’entrĂ©e de la vieille ville, ne pouvant emprunter les rues Ă©troites. Nous prenons des taxis et rejoignons notre hĂ´tel.
Une journée longue et fatigante qui ne doit pas nous faire oublier que les conditions des paysans péruviens sont précaires.