Vendredi 17/11/2006. De Mbata à Bangui par le camion brousse !
Normalement, vers 8 heures 30, nous devons prendre un taxi qui vient de Bangui pour nous ramener dans la capitale. Mais bien sûr, rien ne va se passer comme prévu ! A 8 heures 30, le taxi n’est pas là ! Pourtant John avait choisi un homme d’église : ce taxi man n’est autre que le bedeau de la cathédrale. A 9 heures, le taxi n’est toujours pas là !Notre camion brousse ! Il nous faut une solution de remplacement. Comme par hasard, arrive un camion (camion brousse, origine musulmane), rempli de ballots et de marchandises diverses et variées (bananes, manioc, pneu de secours…). Comme par hasard, il va à Bangui et peut nous emmener. Après une brève négociation sur le prix, nous décidons de monter à bord, enfin, plus exactement sur la plateforme arrière, avec les marchandises (heureusement, il ne pleut pas !).
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls juchés sur ce camion qui s’élance vers Bangui… On est même tout à fait serré, mais le tout dans un climat de franche rigolade ! Ma voisine va s’endormir la tête penchée sur mon épaule, Philippe est serré comme une sardine en boite contre une fort belle locale.Ma charmante voisine ! Nous allons nous arrêter en cours de route, soit pour prendre des voyageurs soit pour en déposer, mais quoi qu’il en soit, nous serons toujours plein à ras bord (au moins 25 !). Nous prendrons même un vieillard, à l’agonie, que l’on va installer dans la cabine du chauffeur avec son accompagnateur. Ils doivent aller à l’hôpital de Bangui, mais franchement, je ne suis pas sûr qu’il soit arrivé vivant… En fait, Olivier apprendra au cours du voyage suivant, que l’ancêtre est mort en arrivant au but…
Pas d’incident notoire à signaler (à l’exception d’un "pont" quelque peu fracassé et qu’il nous a fallu franchir à pied) pendant ces 5 heures de tape-cul mais c’est vrai, nous étions bien contents d’arriver à Bangui : la piste forestière est en très bon état (ça se comprend, elle a un rôle économique évident), mais le camion, en moins bon état que la piste : je compte pour rien les multiples arrêts pour revisser ou simplement taper sur une roue arrière qui fait un drôle de bruit.
En banlieue de Bangui, nous nous arrêtons à un poste de gendarmerie, pour contrôle des papiers et des marchandises. Pas de chance pour notre chauffeur, comme il avait un peu d’élan, il a été légèrement au-delà de la ligne d’arrêt, ce qui lui vaut un procès-verbal en bonne et due forme. Mais au moins, il a un reçu ! Nous craignons un moment d’avoir à payer pour le passage, mais, non, finalement, nous ne serons pas rackettés (peut être est-ce dû au fait qu’Olivier et Philippe, à eux deux, ont impressionné les policiers). Nous quittons notre camion, heureux de notre voyage, même si les articulations sont affreusement douloureuses… pour monter à bord d’un taxi qui doit nous emmener à notre hôtel.
Ce taxi a été payé par le camionneur : point important ! Car, arrivé en centre-ville, il nous explique que pour aller à l’hôtel il faut payer un supplément, le trajet n’étant prépayé que pour Bangui centre…Protestations véhémentes de notre part, engueulade à l’africaine, tout y passe…Mais notre taxi consent à redémarrer et à nous conduire "in fine" dans la cour de notre hôtel ! Rien n’est simple ! Par chance, nous pouvons occuper immédiatement nos chambres.
Olivier, qui avait laissé dans une armoire fermée à clef des affaires griffées "Lacoste" (quelle erreur de se balader avec du Lacoste !), constate leur disparition. Fatigués, nous nous endormons sur le coup de 18 heures 30, après avoir pris une bonne douche. Notre télévision pourrait fonctionner, s’il ne manquait le câble entre le téléviseur et l’antenne… Lever vers les 21 heures pour dîner !
Samedi 18/11/2006. De Bangui à Paris.
L’avion que nous devons prendre est un avion du soir, tant mieux, car notre lever sera bien tard dans la matinée !L’Oubangui, vu de l’hôtel. Nous partons avec Philippe faire un tour en ville avec un but bien précis : la visite du musée ethnographique, situé juste en face ou peu s’en faut, des bâtiments de l’Alliance Française. C’est un musée certes modeste, mais plutôt bien fait : c’est l’équivalent à l’échelle de la République Centrafricaine, d’un musée des arts et traditions populaires. Le guide est obligatoire : c’est un vieil homme sympathique qui connaît bien "son" musée. Nous sommes les seuls visiteurs. Nous allons y retrouver quelques-uns des objets que nous avons vus au cours de notre voyage chez les Pygmées.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la librairie-presse-articles de bureau pour acheter "le Monde" et nous piochons dans les dates depuis le 4 novembre. En passant devant l’échoppe d’un coiffeur de trottoir, j’ai le coup de foudre ! J’achète son enseigne, peinture naïve, pour 6.000 francs CFA. Rentrés à notre hôtel, nous nous décidons pour un farniente au bord de la piscine où se baignent quelques gros Européens bière à la main. Il est vrai que c’est le week end.L’Oubangui, vu de l’hôtel .
Régine et moi, après avoir fait le tour de l’actualité, allons faire quelques mots croisés pendant que Philippe (formation ingénieur, donc chiffre !) va faire des sudokus.L’Oubangui, vu de l’hôtel. La fin d’après-midi se passe donc ainsi…
Arrive le soir et c’est le moment du départ : à deux taxis comme à l’aller, pour l’aéroport international de Bangui.
Pas de problème pour la dépose des bagages et leur enregistrement, fouille succinte des sacs à dos, question sur les diamants que nous serions susceptibles d’emporter forcément illégalement, rien de bien méchant…
L’enregistrement fait, nous montons au bar-restaurant pour boire un verre : nous sommes les seuls clients mais serons rejoints peu après par un couple de jeunes Français, l’une, infirmière, en Centrafrique pour Médecins de Monde, l’autre, expert scientifique indépendant, qui décroche des contrats d’étude de la faune et de la flore. Petit problème pour payer les consommations : on peut le faire en euros, mais la monnaie nous sera rendue en francs CFA (mais tout finit par s’arranger !). Alors que nous savourons nos fraîches boissons, un grésillement de haut parleur nous informe que monsieur Lambert (c’est moi !) est demandé à la douane ! Ouh là là ! Je descends les escaliers quatre à quatre et me rends dans un local où sont passés à la radio les bagages en soute. La douanière a remarqué sur son écran un petit boîtier qui l’intrigue … J’ouvre mon sac et lui montre le disque dur sur lequel je stocke mes photos. L’incident est clos, je remonte donc terminer mon verre de bière !
Je n’en aurai pas le temps ! Voilà que le haut parleur grésille à nouveau : monsieur Lambert (c’est encore moi !) est demandé à la douane ! Là, je commence à être vraiment inquiet sur mon sort ! Je descends huit à huit les escaliers et me rends dans le local désormais bien connu. Là, la douanière me demande goguenarde, ce que je fais là ! Je lui explique que j’ai eu un appel par haut parleur, elle me dit qu’elle en a fini avec moi ! Je remonte donc pour terminer ma bière (de moins en moins fraîche !) quand le haut parleur grésille à nouveau : monsieur Lambert (c’est toujours moi !) est demandé à la douane ! Là, je ne suis plus inquiet sur mon sort : il y a forcément une maldonne !
Je descends seize à seize les escaliers et me rends dans le local désormais bien connu. Là, la douanière trouve que trop c’est trop : elle s’excuse et me dit qu’on n’a pas dû dire au préposé du haut parleur que le problème était réglé ! Bref, si j’ai encore un autre appel, instruction m’est donnée de ne pas m’y rendre ! Je termine ma bière (plus fraîche du tout !).
L’heure de l’embarquement approche : nous passons dans la salle réservée à cet effet, et là, nous sommes contrôlés par des agents français blancs (probablement une société mandatée par Air France). Aucun problème sur le vol vers Paris, l’avion est bien plein. Nous retrouvons la capitale au petit matin, greu (!) il fait froid !