Lundi 23 septembre
Le groupe de fadas : Jess, William, Didier, Duane et nous deux ! Après être passé en Zambie (on avait récupéré le "camera man" de l’expédition côté "Zimbabwe", il nous a montré son passeport rempli de cachets : deux par jours !), briefing assez rapide (c’est donc que l’on a fait pire sur l’Orange River ?) mais précis faits pas nos "raft masters" : des mecs aux biceps très développés (ils font ça 7 jours sur 7), on descend le long du ravin pour rejoindre "Boiling pot" (les "rapides de la bouilloire"). Nouvelles consignes de sécurité et explication des manoeuvres à faire sur ordre du "raft masters" : "forward" (en avant), "back paddle" (en arrière), "right side" (côté droit uniquement), "left side" (côté gauche) et "down" (l’ordre que l’on aurait mieux du retenir ! ou comprendre de la manière suivante : "crêpe au fond du raft") ! Pour s’exercer, on se jette à l’eau et on essaie de remonter sur le raft : l’eau est fraîche et il faut forcer sur les bras pour remonter ! Dernière consigne de sécurité : en cas de retournement, il ne faut absolument pas lâcher la corde de sécurité accrochée tout autour du raft !
Premier rapide : on ne fait que se mettre au milieu du courant pour sortir de la bouilloire ! Quelques autres rapides, quelques éclaboussures, des grands cris, rien de grave ! C’est plutôt amusant ! Mais ce ne sont en fait que des rapides non classés : les rapides sont classés de 1 à 7 : 7, c’est infaisable, ça ne passe pas ! 6 est donc le dernier "faisable" et 5, c’est comme celui que l’on va bientôt passer : "Morning Glory" ! On nous indique où l’on va passer, où il faut se diriger si on tombe à l’eau !
Le premier raft passe bien et c’est à notre tour, tout gaillard ! Et là au premier virage, le boudin sur lequel on était assis se retrouve au dessus de nous ! Christophe est encore accroché à la corde de sécurité mais il a toujours la tête sous l’eau ! Ca commence à faire très long, il finit par lâcher cette corde, de toute façon, il a un gilet de sauvetage, il finira bien par remonter mais l’impression de se faire coincer sous l’eau par le raft est insupportable ! Il finit par ressortir la tête de l’eau, juste le temps de reprendre un peu d’air avant de replonger une ou deux secondes. Finalement, il ressort à nouveau et agrippe l’un des "straps" fixés au kayac de sécurité auquel Duane s’était déjà accroché ! Tous les deux accrochés au kayac, ils ont finit de passer le rapide ! Ce qui ennuyait le plus Christophe, c’est qu’il avait perdu l’une de ses sandalettes alors qu’il y avait un bonne randonnée à faire l’arrivée : pied nu, c’était infaisable ! Après le rapide, le raft de sécurité est venu les recueillir. Là Christophe vu qu’Anne-Marie avait été recueilli par le premier raft mais il manquait des personnes à l’appel : Jess, Didier et notre raft master !
Quant à Anne-Marie : elle se souvient avoir vu la tête de Didier et s’être dit qu’il ne s’en sortirait pas ! Elle n’avait jamais vu quelqu’un avec un sentiment de peur aussi imprimé que ça sur le visage ! Elle est restée un moment dans l’eau, accroché à la corde de sécurité du raft, à côté de Will mais au bout d’un moment, elle a finit par la lâcher ! Là, elle a été emportée sous l’eau. Il lui a semblé que cela a duré très longtemps : elle ouvre les yeux mais ne voit que de l’eau verte tout autour d’elle, partout ! Elle se sentait aspirer par le fond ! Quand elle se retrouve à la surface, elle a trois pagaies dans les mains et la sandalette de Christophe qui flottait devant elle (bien sur sans Christophe dans la sandalette). Après s’être posé 3.000 questions (sur l’héritage, le fait que l’on n’avait pas fait le don au dernier vivant ?), elle aperçoit enfin Christophe accroché au kayac. Le raft qui était passé le premier, est venu la récupérer : le raft master l’a prise par le gilet de sécurité et l’a soulevé sans problème d’une seule main et à bout de bras (ce qui prouve que les biceps des raft men ne sont pas de la gonflette !) Elle était donc au fond du premier raft, les jambes encore posées sur les boudins lorsqu’une nouvelle vague l’a fait à nouveau passer à l’eau (le rapide n’était pas encore passé) avec trois autres personnes ! C’est là qu’Anne-Marie s’est retrouvée coincée sous le raft. Enfin, Elle retrouve la surface, le raft master la re-soulève à nouveau et enfin, elle rejoint le raft de sécurité où était Duane, Will et Christophe. Il manquait toujours Jess et Didier. On voit alors arriver le caméra man, sans pagaie (le camera man était en kayac pour pouvoir filmer) : il a passé sa pagaie à notre raft master afin qu’il puisse se mettre en sécurité à la sortie du rapide ! En fait Jess et Didier ont été les deux seuls à ne pas avoir lâcher la corde de sécurité du raft et ont tenu coûte que coûte ! Jess était toute tremblante et quasiment en état de choc ! Didier n’était guère mieux !
Pour le rapide n° 7, second classe 5 du parcours, inutile de dire ce qu’il s’est passé lorsque le raft master a donné l’ordre "Down" : Christophe s’est écrasé comme une crêpe au fond du raft, abaissant au maximum le centre de gravité de cet engin pour éviter un nouveau renversement. Et quand le raft master a donné l’ordre de pagayer à nouveau, c’est à peine un bras qui est ressorti du raft pour pagayer (inutile de dire que l’efficacité du pagayage de Christophe était proche du zéro absolu !). En fait, on pense (ce qui a été confirmé par la vidéo, surtout Anne-Marie) que l’on s’est retourné à "Glory Morning" car lorsque le raft master à donné l’ordre "Down", on ne s’est pas bien couché au fond du raft mais on est resté assez haut pour voir ce q’il se passait (pour les rapides suivants, plus une tête ne dépassait !)
Mais que d’appréhension pour tout le groupe lors des rapides suivants : surtout quand le raft master annoncé un rapide de 200 m de long avec des "whirpools" capables d’aspirer quelqu’un vers le fond pendant quelques secondes ! Enfin, nous ne nous sommes plus retournés (sinon, on aurait stoppé après le n° 10, le seul endroit où il avait la possibilité de remonter les falaises qui nous entouraient). On a même passé sans problème le rapide n° 9, le classe 6 du parcours, nommé "commercial suicide" parce que les compagnies de raft qui le passent, sont assurés de devoir fermer leurs portes par manque de clients vivants à l’arrivée ! Ah oui ! On a passé sans problème ce rapide parce que l’on a passé à pied en portant le raft sur les rochers bordant ce goulet d’étranglement ou toute la puissance du fleuve se trouve concentré dans cinq mètres de large (avant les chutes Victoria le Zambèze a une largeur d’un 1km700 !) tout en sautant une marche de 2 m de haut !
Pour le passage des "Three Ugly Sisters" (n° 12), on avait le droit de choisir où passer : à droite, 99 % de chance de se retourner, au milieu, 90 % et à gauche 50 % ! On a finalement passé au milieu et dans les 10 % de chance ! Lors du passage du rapide n° 15 "Whashing machine", on s’est retrouvé en difficulté coincé par les tourbillons mais on s’en est finalement bien sorti ! Au rapide n° 16, trois rafts qui nous précédaient, se sont retournés devant nous ! Pour le passer sans problème, il fallait bien rester au milieu du courant, mais la peur au ventre, nous n’avons pas bien réalisé les ordres du raft master et on a failli se prendre le rocher sur la droite. Mais on s’est tous mis du côté gauche du raft et s’est passé les doigts dans le nez !
Pour le rapide n° 18 "Oblivion", dernier classe 5 de la journée, on était sensé ne pas le passer sur le raft : ce rapide commence par une marche, et à la sortie de cette marche, un rocher fait remonter l’eau, créant ainsi une grande vague. On prend le courant, on descend la marche, on commence à remonter la vague, et là, ça n’avance plus, on est resté coincé quelques secondes au sommet de la vague : on avait l’impression que l’on donnait des coups de marteau-piqueur sous le raft ! Finalement, on est redescendu du bon côté de la vague, sans se faire coincer entre la marche et la vague ! Ouf !
On arrive enfin sur la plage de sable où les rafts sont démontés, et remontés à dos d’hommes sur 200 m de dénivelé à flanc de falaise sur tantôt un sentier, tantôt des escaliers rudimentaires fait de troncs de bois ! Le temps d’arriver au sommet de la falaise, Anne-Marie s’est fait doubler par tous les raft mens et les rafts… Notre raft man est resté avec Anne-Marie et à cinquante marche du sommet, il est allé lui chercher un coca bien frais ! Un grand pique-nique nous attendait au sommet !
Quand on arrive aux chutes victoria, on voit un grand palmier au loin, en Zambie : en revenant du raft, on est passé au pied de ce "palmier" de 100 m de haut, c’est une antenne ! Quand on repasse la frontière avec le Zimbabwe, il se met à pleuvoir (dix minutes) : les seules gouttes d’eau de tout le séjour ! Heureusement qu’il avait fait gris toute la journée, cela nous a permis de ne pas prendre de coup de soleil sur le raft et il n’a pas fait trop chaud pour remonter la falaise.
C’est notre dernier soirée ensemble ! On remplit le questionnaire de satisfaction de Kiboko (très bien sauf que l’on n’a plus de "ass" à cause des sièges du camion un peu durs, mais "super bien" pour la prestation de Duane et Frank, leur bonne humeur, leur cuisine de bush, les matelas…) On va manger et boire un dernier coup ensemble au casino de Vic Falls ! Christophe a même gagné 60 dollars Zimbabwéens ! Soit 10 centimes d’euros ou certainement bien plus que le prix en lui-même, du bon en papier qu’on lui a remis pour aller chercher son argent ! En fait, les machines à sous du casino ne rendent pas d’argent car il n’y a pas de pièces en dollar Zimbabwéen : avec la répression, une pièce de monnaie vaudrait cher à fabriquer que sa valeur faciale. Et ces 60 dollars ? Christophe n’ira pas les chercher car ce bon pour 60 dollars Zimbabwéens , représente aux yeux de Christophe un plus beau souvenir !