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Madagascar : les trésors de l’ancien repaire de pirates à Sainte-Marie

Dire que d’inestimables trésors dorment ici, dans cette crique paisible ! Elle se trouve près de l’entrée du bourg qui tient lieu de capitale à la paradisiaque île de Sainte-Marie, une langue de terre d’une soixantaine de km de long, sur la côte nord-est de Madagascar.

La fameuse crique des Forbans, en partie fermée par une digue faisant office de route, où reposent les navires coulés par les pirates au XVII et XVIIIe siècle.

Une demi-douzaine d’épaves

Une demi-douzaine, au moins, d’épaves de galions gisent là, dans la baie des Forbans. Elles reposent par moins de 20 m de fond. Sous trois siècles de vase… Au XVIIe et XVIIIe, l’île de Sainte Marie était un fourmillant repaire de pirates. Une vingtaine de navires et un millier d’hommes –au plus fort de son activité, vers 1700– y attendaient le passage des bateaux revenant des Indes, les cales remplies d’or, d’argent, de pierres précieuses et de porcelaines.

L’explorateur américain Barry Clifford –celui-là même qui a annoncé en mai 2014 la découverte de la caravelle de Christophe Colomb près d’Haïti– a dûment répertorié les sites. L’archéologue sous-marin a notamment trouvé ici l’ « Adventure Galley », le navire du célèbre pirate William Kidd. Et ainsi mis au jour quelques pièces exceptionnelles : bijoux, monnaie, vases… Suffisamment en tout cas pour engager une coûteuse campagne de fouilles sous-marines qui va s’étaler sur plusieurs années.

Le cimetière des Pirates, sur un petit monticule dominant la crique.

Le trésor de « La Buse »

Depuis les années 2000, plusieurs magots ont déjà été découverts sur l’île aux Forbans, un petit monticule qui se dresse dans cette fameuse crique. Sans doute, Barry Clifford espère-t-il mettre la main sur les richesses amassées par « La Buse », le surnom donné à cet autre pirate légendaire qu’est Olivier Levasseur. Avant d’être pendu à La Réunion, le flibustier a séjourné quelques années à Sainte-Marie. Son colossal trésor est estimé à plus de cinq milliards d’euros ! Se trouve-t-il ici ?
Le cimetière des Pirates, en haut d’un promontoire, est propice à de telles rêveries. L’endroit est romantique. De vieilles pierres tombales, dont certaines frappées de l’emblème du crâne et des tibias croisés, souvent écroulées, mangées par l’humidité, à l’ombre de hauts arbres du voyageurs. Les sépultures les plus récentes ont déjà plus d’un siècle et demi.

En face, de l’autre côté de la crique, se dresse la toute première église construite à Madagascar. Et, sur l’îlot Madame voisin, l’ancien palais de la reine de Sainte-Marie, devenu un musée maintenant en ruine. Justement, Barry Clifford doit le reconstruire pour y exposer une partie de ce qu’il a déjà retiré des eaux.

 

« La plus grande densité de baleines dans le monde »

Des centaines de baleines à bosse se retrouvent chaque année en juillet et en août autour de l’île Sainte-Marie. C’est ici qu’ont été tournées les images consacrées à la « megaptera novaeangliae », qui atteint une quinzaine de mètres de long et un poids d’une trentaine de tonnes, dans le magnifique film documentaire « Océans » de Jacques Perrin.

Chassées par les grands froids de l’hiver austral en Antarctique, les baleines trouvent là, au terme d’une migration de 5 à 6 000 km, des eaux chaudes et sûres. Les mammifères viennent ici pour s’accoupler. Les mâles rivalisent de force et de puissance. Une fois fécondées, les femelles reprennent immédiatement le chemin du retour. Onze mois plus tard, elles reviendront pour mettre bas au même endroit, puis attendre que leur petit ait pris des forces. Les années suivantes, elles feront le même voyage avec leur baleineau.

Les eaux chaudes et peu profondes autour de Sainte-Marie, à l’abri des prédateurs, en font un rendez-vous des baleines à bosse au mois de juillet et août. Ces grands mammifères sont peu farouches. (Doc. OTSM)

« Il y a des baleines à bosse dans tous les océans, explique François-Xavier Mayer, directeur scientifique de Ceta-Mada, une association qui milite pour la protection des mammifères marins à Madagascar. Elles migrent toutes. Les conditions particulièrement favorables de Sainte-Marie font que nous avons ici la plus grande densité dans le monde ».

Les spécialistes estiment qu’il peut y en avoir jusqu’à 200 en même temps dans les eaux séparant Ste-Marie de la Grande Île et plus d’un millier durant la saison. Grâce à Ceta-Mada a été adopté un « code de bonne conduite » régissant leur observation. Pas plus de dix personnes par bateau et les sorties se font sous l’égide d’un éco-conseiller. Chaque sortie est ainsi l’occasion de relevés scientifiques.

Des plages idylliques dans toute l’ile. Celle de l’île aux Nattes sont les plus belles.

Un grand lagon aux eaux émeraude et turquoise

Depuis le temps des pirates, Sainte-Marie n’a pas tellement changé. Les autres richesses de l’île, ce sont ses paysages. De longues plages plantées de cocotiers sur chacune des côtes. Celle au vent –la plus sauvage, à l’est– est bordée par un grand lagon de quelque 50 km2 aux eaux émeraude et turquoise. Dans leurs frêles pirogues, les pêcheurs s’y laissent porter par les flots. Les rares touristes, eux, admirent poissons et coraux avec masque et tuba. Ou prennent place dans des pirogues pour aller contempler les mangroves, cet univers entre terre et mer.
Distants de seulement quatre ou cinq km, les rivages sont séparés par quelques paisibles vallons. Autant de jardins luxuriants où poussent la vanille, le clou de girofle et le café, l’arbre à cannelle, l’ylang ylang ou la noix de cajou, le fruit de la passion et la mangue.

Certes, Sainte-Marie n’est pas bien grande. Mais, avec des routes très étroites et pour la plupart en mauvais état, il faut tout de même quelques jours pour l’explorer. Surtout lorsqu’on en profite pour piquer une tête, comme dans ces magnifiques piscines naturelles que forment les barrières de rochers avec la mer dans le nord de l’île. Ou pour lézarder sur l’île aux Nattes, tout à fait au sud, dans le prolongement de Ste-Marie. Un endroit de rêve pour lune de miel. Ceinturée par des plages magnifiques, elle n’a rien à envier aux atolls polynésiens.

Chaque été à partir de fin juin jusqu’à la fin septembre, Sainte-Marie se réveille: les baleines sont de retour ! Un spectacle extraordinaire. Parfois à seulement 100 ou 200 mètres du rivage, les gigantesques mammifère sautent, virevoltent, plongent et resurgissent en lâchant un puissant souffle de vapeur. Un ballet visible depuis toutes les côtes.

 

Le clou de girofle est la principale ressource agricole. On trouve aussi le café et la vanille, toutes les variétés de fruits tropicaux.

Ressources pour voyager

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Informations pratiques

Office de tourisme de Madagascar et office de tourisme de Sainte-Marie

Y aller avec Air Madagascar qui étoffe sa desserte depuis la France. A partir de fin juin 2014, les vols directs de Paris à Antananarivo passent de trois à quatre par semaine, les vols de Marseille à Antananarivo de 1 à 2 (la nouvelle liaison fait escale à Moroni, aux Comores) par semaine. Il y a encore un vol direct Marseille-Nosy Be chaque semaine.
En partenariat avec Air France, des pré et post-acheminements sont possibles depuis les aéroports de province ainsi que de l’étranger. A noter aussi qu’Air Madagascar propose des réductions allant jusqu’à 50% sur ses vols intérieurs si le vol international a été effectués sur ses lignes.

Quand partir ?

les mois de juillet et août sont les plus agréables, et correspondent à la haute saison. D’octobre à décembre, la période des fruits et des fleurs, le climat est sec et chaud. Il faut éviter la période de fin janvier à fin mars, humide et chaude, qui est aussi celle des cyclones.

Livre

Guide Madagascar aux éditions Lonely Planet et dans la collection « Evasion » chez Hachette.

Bonnes adresses

Découvrir l’île et ses secrets avec Adventure Tours. Tel.034 310 28 70 (basé au Jardins d’Eden). Venez de notre part !

Déguster un plat exceptionnel dans un cadre qui l’est tout autant, le crabe à l’entonnoir au Boraha village

D’autres hébergements qui ont aussi une bonne table :

A Antananarivo, hôtel Palissandre (4*), au calme en plein centre-ville.

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

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