A peine débarqués nous partons nous attabler dans un restaurant en bord de mer pour déguster le très populaire Pad Thaï. Ce plat est préparé à base de nouilles sautées au wok avec du tofu, des crevettes séchées, de la ciboule, des germes de soja, du basilic thaï, du tamarin et de la sauce aux huîtres. Le tout peut être légèrement relevé avec du piment.
Il reste encore à Ao Pranong un petit bout de plage où hôtels et restaurants n’empiètent pas totalement sur le sable. Nous sommes subjugués par la beauté de ce lieu et surtout la pureté de ses eaux. A même la plage est construite une petite école et son terrain de sport. Non loin, quelques pêcheurs réparent leur bateau longue queue. Ces bateaux sont partout et servent autant pour le transport des visiteurs et des marchandises que pour la pêche. Véritable moyen de transport partout en Thaïlande, du moins dans le sud, cette embarcation traditionnelle longue de trois ou quatre mètres permet notamment la navigation dans les eaux peu profondes.
Le tourisme bat son plein sur l’île et cela se comprend vu la beauté du site. Nous n’avons jamais autant entendu parler français depuis le début de notre voyage.
Première baignade dans les eaux de Ko Lipe, nos masques sur la tête, un tuba dans la bouche, nous plongeons à la rencontre des poissons tropicaux. Nous ne sommes pas déçus, à quelques mètres du bord, on peut facilement observer une multitude d’espèces différentes : poissons clowns, poissons chirurgiens, poissons porte-enseigne, une murène tachetée daigne même sortir le bout de son nez d’un rocher. Nous tombons même sur une grande étoile de mer bleutée. Seule déception, les coraux sont trop peu nombreux et malheureusement en mauvais état, souvent abîmés par les passages incessants des bateaux.
Le lendemain nous tentons de rejoindre les commerces du village touristique pour faire le plein de gâteaux, shampoings et crème solaire. Derrière l’école, nous traversons le petit village local. Certaines maisons ne sont que des amas de taules ondulées. Notre venue ne passe pas inaperçue, nous sommes salués chaleureusement par des habitants réunis à l’entrée d’une maison. Malgré l’essor du tourisme, la pauvreté semble encore grande dans cette île. Tomber au hasard sur ce petit village caché derrière des complexes hôteliers parfois luxueux donne à réfléchir. A qui le développement touristique profite il vraiment ? Certainement pas aux habitants de ce village ni même aux pêcheurs qui dorment souvent à même la plage… Comme d’autres nous sommes spectateurs de cette situation mais certains ont décidé d’agir comme un jeune occidental croisé dans l’école du village. Encore paisible comparée à ses célèbres voisines que sont Phi Phi, Phan Gan ou Tao, Ko Lipe semble malheureusement promise au même destin. Nous avons bien croisés quelques locaux arborant des tee-shirt « Save Lipe », mais cette initiative suffira-t-elle à freiner l’appétit grandissant des visiteurs comme des promoteurs pour cet endroit ?