L’Amazonie colombienne représente plus de 25% du territoire du pays. Leticia en est sa porte d’entrée. Aucune route n’y conduit. On y arrive par bateau ou par avion. Cette enclave humaine d’environ 35 000 habitants au milieu de l’Amazonie aux confins des frontières brésiliennes et péruviennes a abandonné ses trafics en tout genre pour s’ouvrir au tourisme.
Il pleut des cordes dès que l’avion atterrit. « L’Amazonie sans pluie ni moustique n’est pas l’Amazonie » nous annonce d’entrée David Londoño Mejia de l’agence Awake Adventures. L’Amazonie vaut bien qu’on troque bikini et crème solaire pour un spray anti-moustiques et un peu de moiteur. Car oui, le taux d’humidité est de 90%. Même sans rien faire, je transpire. Mais voilà , l’Amazonie est unique. Je le sais bien pour l’avoir découverte déjà au Pérou et en Equateur.
En lancha jusqu’à Puerto Nariňo
On ne s’attarde pas à Leticia. On y mange un morceau puis on loue une lancha, une petite embarcation locale, pour rejoindre Puerto Nariňo, l’autre ville colombienne de l’Amazonie.
La pluie a cessé. Le bateau remonte le fleuve Amazone à vive allure. Sur notre droite la Colombie, derrière nous le Brésil et sur notre gauche le Pérou. C’est le fleuve qui sert de frontière. Nous croisons quelques villages côtiers, quelques pirogues de pêcheurs ou à moteur. Sur la lancha, le climat est tout à fait agréable. La navigation est reposante.
Moins de deux heures plus tard, nous avons réalisé les quelques 100 km qui séparent Leticia de Puerto Nariňo. Autre ville, autre ambiance. Puerto Nariňo ne compte que 4500 âmes, ni voiture, ni moto, ni même vélo. La ville est le royaume du pédestre et du bateau. La ville est joliment agencée et ses habitants tiennent à ce qu’elle reste propre. Il y règne un atmosphère très « friendly ». La ville est agréable pour une première approche de l’Amazonie.
A Puerto Narino, la vie s’active le matin lorsque pêcheurs locaux et agriculteurs viennent vendre leurs produits face au ponton. On y trouve le fameux piranhas et ses dents tranchantes mais aussi le pirarucu, le plus gros poisson d’eau douce d’Amazonie ou encore le « cucha », un poisson noir affreux aux vertus aphrodisiaques. Le reste de la journée, le temps s’écoule au rythme du balancement d’un hamac.
Pour le coucher du soleil, nous montons à la tour qui offre une belle vue sur la petite ville, le fleuve Amazone et son confluent le rio Loretoyacu.
Nous finissons la journée devant un match de foot local (un vrai pas à la TV) tout en sirotant une Aguila, l’une des bières colombiennes les plus appréciées du pays.
J’ai vu les dauphins roses et gris
Pour notre second jour en Amazonie, le réveil est matinal. Dès 5h00, à l’heure où le jour n’est pas encore levé, nous filons en lancha vers le lago Tarapoto réputé pour l’observation des dauphins roses. Tout n’est que calme et volupté. Au crépuscule, les chants des oiseaux déchirent ce silence si envoutant. Des cormorans font des va-et-vient devant la lancha, des perruches volent assez haut dans le ciel mais point de dauphins roses à l’horizon.
De retour à Puerto Narino pour le petit-déjeuner et prendre nos sacs, nous filons, toujours en lancha, vers San Martin de Amacayacu. A la confluence des rios Loretoyacu et Amazone, le pilote s’arrête. « delfÃn » crie t-il en nous montrant un point devant nous. Nous ne voyons rien. Il stoppe le moteur. Puis soudain, un petit aileron rose fait surface, puis un autre, et encore un autre. Nous ne verrons pas de tête mais le dauphin rose nous a salué.
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Toujours sur le chemin pour San Martin, juste avant de pénétrer sur le rio de Amacayacu, d’autres dauphins se laisseront observer : des dauphins gris cette fois, un peu plus grand mais tout aussi discrets.
L’équipement indispensable pour découvrir l’Amazonie
On ne s’aventure pas en Amazonie en tongue et en short. Le milieu est hostile et nécessite un équipement adéquat. Les bottes sont ce que sont les appâts à un pêcheur. Sans botte, difficile de se déplacer sur les chemins boueux. Puisqu’on est dans les vêtements, le pantalon est préférable au short et la chemise longue au t-shirt pour se protéger du soleil mais surtout des moustiques. Un spray anti-moustique de type Tropical est indispensable ainsi qu’une crème solaire. La casquette est aussi à mettre dans le sac de voyage. Elle protège du soleil mais aussi des pluies tropicales. Et puisqu’on parle de pluie, le poncho (que je déteste pour la randonnée) est plus efficace que la veste en Gore-tex car il couvre aussi les jambes. Prévoir aussi des sacs étanches pour y glisser les vêtements, le passeport mais aussi le matériel photo et vidéo. Pour respecter la nature, un savon biodégradable vaut mieux qu’un gel douche lambda. Une frontale servira la nuit pour les randonnées nocturnes. Dernière chose, une trousse de premiers soins et être à jour de ses vaccins.
Chez les indiens Ticuna de San Martin
Le village de San Martin est un village Ticuna situé au cœur du parc national d’Amacayacu d’une superficie de 293.500 hectares. Là , Heike Van Gils et José Gregorio Vásquez, un ticuna du village ont monté la Casa Gregorio, un petit hôtel typique Ticuna implanté au centre du village. Ils ont à disposition toute une série d’activités pour partir dans la forêt amazonienne qui entoure le village mais proposent aussi de découvrir celui-ci à travers le récit d’un habitant.
A 15h00, nous quittons le village en pirogue à moteur et remontons le rio Amacayacu pendant 1h30. L’embarcation s’arrête sur la rive. Là commence la marche au cœur de la jungle. Il fait sombre. La forêt est envahie par le chant des oiseaux. L’atmosphère est oppressante. Il se met à pleuvoir. Nous mettons nos ponchos et décidons de stopper la marche. Nous n’irons pas jusqu’à la tour d’observation de la canopée. De toute façon, il n’y a pas de coucher de soleil. La nuit tombe, nous allumons nos lampes. Les oiseaux se sont tus, remplacés par le chant des insectes et des grenouilles. Nous retrouvons la pirogue et rentrons au village lorsqu’au bout de quelques minutes, le moteur se tait. Panne d’essence. Il n’y a qu’une pagaie. Nous avançons doucement. Pas de réseau téléphonique. Personne sur le rio. Deux heures s’écoulent. Le réseau revient. Une autre pirogue vient à notre rencontre avec du kérosène. Nous retournons à la Casa Gregorio où un plat typique de poisson nous attend. A 22h00, l’électricité est coupée. Il en est ainsi tous les soirs. A la lumière des bougies, José Gregorio me raconte ses rencontres avec le jaguar, l’anaconda et les poissons d’Amazonie. S’il s’est retrouvé nez à nez avec un jaguar qu’il a blessé, c’est bien une cicatrice d’un Piaractus brachypomus qu’il a à l’aine.
Caïmans et autres bébêtes de la réserve naturelle de Marasha
Pour mes derniers jours en Amazonie, je traverse le fleuve et me rend au Pérou dans la réserve de Marasha. Un lieu géré par la communauté de Puerto Alegria, un lieu dédié à l’observation de la nature et de la riche faune qui entoure le lago de Marasha. Une belle aventure qui fera l’objet d’un autre article…
Informations pratiques
Comment y aller ?
2 heures de vol depuis Bogotá avec Avianca ou Lan. Réservez votre vol en comparant les prix avec notre moteur de recherche.
Avec qui partir ?
Ce trip en Amazonie a été organisé avec Awake Adventures basée à Bogotá.
Santé
Il est plus que conseillé de se faire vacciner contre la fièvre jaune et le tétanos.
Crème anti-moustiques contre les insectes tropicaux obligatoires. Le paludisme en Amazonie est de groupe 3. Certains préconisent un traitement, d’autre de bien se protéger en associant anti-moustiques efficaces et des vêtements longs protecteurs. A chacun de faire son propre choix en ayant préalablement consulté un médecin.
Où dormir ?
- Puerto Nariňo : Hôtel Selva
- San Martin d’Amacayacu : Casa Gregorio est le seul hébergement au sein de la communauté Ticuna
- Marasha : il n’y a qu’un hébergement dans la réserve naturelle gérée par la communauté de Puerto Alegria.
Livres
- Petit Futé Colombie
- National Geographic Colombie
- Colombia Facil : guide de voyage en anglais et en espagnol qu’on retrouve en Colombie, notamment dans la communauté Ticuna
- Amazonie : un album pour petits et grands pour découvrir la faune de la forêt amazonienne
Plus d’informations : www.colombia.travel/fr/