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Brésil : J’ai traqué le caïman au Pantanal

Dans l’ouest du Brésil, j’ai découvert le Pantanal. Plus encore que l’Amazonie, cette étonnante région a la particularité d’abriter une faune et une flore exceptionnelles, les plus riches de la planète. Un paradis pour l’observation des animaux ! J’ai traqué le caïman au Pantanal, oh de manière bien pacifique. Et si je n’ai pas pu voir le jaguar, pourtant bien présent, j’ai admiré toutes sortes d’oiseaux, du rapace au perroquet géant en passant par le toucan. Loin des lieux prisés par les touristes, le Pantanal est la plus grande zone humide du monde.

J'ai traqué le caïman au Pantanal

« Là ! ». L’excitation perce dans ma voix. Des billes d’un jaune-orange fluo brillent dans la nuit noire, à une trentaine de mètres. Comme les trois autres passagers de notre petite embarcation à moteur, voilà un bon moment que je scrute les herbes en bordure de ce bras de rivière avec ma lampe-torche. Pris dans le faisceau de lumière, ce sont les yeux d’un caïman qui se réverbèrent ainsi. Le pilote rapproche le bateau, doucement.

Et je le vois de près, très près. Presque à le toucher. Long d’un bon mètre et demi, l’alligator ne s’effarouche aucunement, ne bouge pas. Au bout de quelques minutes seulement, lassé par ce petit jeu, il disparaît d’un coup de queue lent et désinvolte. Dans la soirée, j’en vois ainsi une bonne dizaine. De toutes les tailles, jusqu’à deux ou trois mètres. Mais plus ils sont gros, moins ils se laissent observer de près. Sans doute ceux-là ont-ils mieux à faire.

Bateau mark crawford ATTA

Voir 150 espèces d’oiseaux en une seule journée

Ce soir-là, l’heure est venue de regagner le Kayama, un navire de croisière. C’est une petite unité, avec une quinzaine de cabines, affrétée par notre groupe pour descendre la rivière Paraguay. Ce long cours d’eau –plus de 2 600 km– fait ici la frontière avec la Bolivie avant de se diriger vers le Paraguay et l’Argentine, au sud. Nous avons appareillé de Corumba, une grosse bourgade tranquille. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, son port est l’un des plus importants d’Amérique du Sud. Pas moins de 26 banques y ont alors un comptoir, c’est dire. Aujourd’hui, Corumba n’a plus le lustre d’antan, que rappellent les belles façades de vieux immeubles coloniaux, mais l’ambiance y est bon enfant.

Habituellement, le bateau est rempli de pêcheurs dits sportifs. Ils ont amplement de quoi s’occuper. Les eaux du rio Paraguay et de ses affluents sont en effet très généreuses. Une variété de poisson-chat est particulièrement appréciée. J’ai eu l’occasion d’en goûter et j’ai vite compris pourquoi : sa chair n’est pas sans rappeler celle du homard. De notre côté, si nous ne déployons ni cannes ni lignes, nous ne perdons pas une miette du spectacle. Surtout lorsque le Kayama s’engage dans une rivière moins large, le rio Negrinho. C’est une leçon de choses grandeur nature que je prends ici.

Ara bleu - bruno grenouiller

Malheureusement, je ne verrai pas de jaguar : la saison ne s’y prête pas. Ce magnifique félin ne se laisse apercevoir qu’en période de basses eaux, lorsqu’il vient boire à la rivière. En ce moment, il trouve partout de quoi étancher sa soif. « Le jaguar n’est pas du tout rare par ici, explique Gilberto, un guide. Le bateau est idéal pour l’approcher : c’est discret et… vous ne risquez rien. »

Le temps d’une journée à terre, le safari se prolonge à vélo. Je pédale ainsi sur une piste surélevée qui domine les terres immergées. L’avantage est de pouvoir s’arrêter à sa guise et les occasions ne manquent pas. « En quelques heures ici, affirme Joseph, l’ornithologiste qui nous accompagne, on peut sans problème voir 150 des 500 espèces d’oiseaux présentes dans ce secteur. C’est extraordinaire ! ».

Certains sont très répandus, comme le caracara huppé, un faucon de grande taille, ou le milan des marais, qui se nourrit de serpents. Sans parler des innombrables perroquets et autres grandes perruches moines. D’autres sont plus rares, à l’image du grand martin-pêcheur. Allez savoir pourquoi, j’aime bien les aras hyacinthes. Peut-être parce que ces perroquets sont imposants : ils atteignent un mètre de haut. Ou leurs cris espiègles ? En tout cas, ce bel oiseau de couleur indigo a la particularité de ne nicher que dans une seule variété d’arbre où se retrouve alors une petite colonie.

cigogne jaribu bruno grenouiller

Pantanal, la plus grande zone humide du monde

La région du Pantanal est située dans l’ouest du Brésil. Longue de 785 km et large de 340, elle est cinq fois plus grande que la Suisse. La majeure partie de cette vaste plaine –où habituellement paissent de grands troupeaux de vaches– est inondée durant plusieurs mois de l’année.

La montée des eaux ne touche pas toute la région en même temps. Elle commence au nord pour se propager petit à petit vers le sud. La hauteur peut atteindre jusqu’à trois mètres. Alors n’émergent plus que certaines zones, là où ont été construites les grandes fermes qui parsèment la région, ainsi que les routes et les pistes surélevées.

Pantanal

Plus importante zone humide du monde, le Pantanal est un écosystème tout à fait remarquable C’est le plus riche de la planète tant au point de vue végétal qu’animal. On y trouve ainsi 80 espèces de mammifères, 650 d’oiseaux, 50 de reptiles et 300 de poissons.

Une aire de 187,81 km2 a été inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, en 2000. Elle englobe notamment le parc national du Pantanal.

Sacrifier une vache aux piranhas

Parfois surgit d’un Buisson, là un daim, là un capybara, un gros rongeur de la taille d’un sanglier. Et il y a les caïmans, bien sûr. En fait, ils pullulent dans cette partie du Pantanal que l’on dirait créée pour eux. J’ai l’occasion d’en voir souvent. Ainsi, le lendemain, lors d’une séance de baignade improvisée dans un bras de rivière, j’entends le pilote du canot à moteur, resté à bord, indiquer sur un ton tranquille la présence d’un saurien à quelques mètres ! Gloups… Pourtant, je ne suis pas inquiet puisque le pilote ne l’est pas. Tout juste s’il saisit une rame, au cas où. Ici, tout le monde sait cela : un caïman ne s’en prend pas à l’homme. Je grimpe néanmoins dans la barque, autant par précaution que pour apercevoir l’animal. Mais il a disparu, probablement fatigué par notre raffut.

Pantanal

Une escale dans l’une des rares estancias –une grande ferme– est pour moi l’occasion de rencontrer un peõe pantaneiro, l’un de ces cows boys du Pantanal. La région est une terre d’élevage, et il faut faire migrer les troupeaux au rythme des inondations. Un sacré boulot que je découvre en écoutant cet homme au visage buriné. Par groupes de six ou sept, les peões font en effet voyager jusqu’à 1 500 têtes de bétail pendant plusieurs semaines.

Ressources pour voyager

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Loin de chez eux, dormant le plus souvent sous tente, ils connaissent une vie particulièrement rude. Les peões passent leurs journées à cheval, communiquent entre eux en soufflant dans des cornes. Un travail exigeant, qui demande aussi une excellente connaissance des endroits traversés. Comme par exemple savoir dans quelle rivière, et à quel endroit, il faut sacrifier une vache aux piranhas pour faire passer le reste du troupeau à gué ! Ici, ce n’est pas du cinéma.

Pantanal Pantaneiro1 - bruno grenouiller
Informations pratiques

Bonnes adresses

Hôtel Nacional (3*) à Corumba 

Tourisme rural près de Corumba, en pleine campagne pour manger des spécialités locales (possibilité de se loger)

Pousada São João, une sympathique adresse dans l’enceinte du parc national pour se restaurer, camper ou louer des chambres dans un grand domaine rural (promenades à dos de cheval)

A Corumba, il ne faut pas manquer la Maison de l’Artisanat. Elle abrite entre autres l’association Amor Peixe où des femmes, à l’origine épouses de pêcheurs, fabriquent toutes sortes d’objets en peaux de poisson. Plus résistantes que le cuir de vache, tannées et teintées, celles-ci deviennent sacs à main ou boucles d’oreilles du meilleur effet. Non loin de là, une autre association, la Casa de Masabouro emploie de jeunes hommes qui produisent à la main des statuettes peintes à partir de briques d’argile.

Activités

Une croisière sur le rio Paraguay et ses affluents avec Joice Tur

Sorties ornithologiques (à pied ou à vélo) et observation de la vie sauvage : Instituto Mamede

Sorties écotouristiques à la demande dans le Pantanal du sud

Photo de présentation : © ATTA-Hassen-Salum

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

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