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Brésil : J’ai nagé dans les rivières aux anacondas de Bonito

Dans l’ouest du Brésil, en bordure du Pantanal au Mato Grosso du sud, j’ai été émerveillé par les multiples cascades et rivières aux eaux cristallines près de Bonito, une superbe destination écotouristique. Pour un peu, j’ai failli me retrouver face à un anaconda : il y en a tant et plus dans ce secteur. J’ai aussi effectué une descente en rappel dans une immense grotte aux étonnantes stalagmites immergées.

J’ai nagé dans les rivières aux anacondas de Bonito
© Daniel De Granville

Les rivières aux anacondas de Bonito

« Alors, vous l’avez vu ? Non, dommage ! Le groupe juste avant vous –c’était le premier de la journée– a eu cette chance ! » Un anaconda de quatre ou cinq mètres de long, que le nageur de tête a aperçu à quelques brasses seulement. En entendant cela, je me dis que ça doit quand même faire une drôle d’impression de se retrouver dans l’eau face à ce gigantesque serpent…

A vingt ou trente minutes près, c’aurait pu être moi peut-être. Pour ne pas troubler les eaux cristallines, et ne rien perdre de la sérénité des lieux, les nageurs descendent ces portions de rivière par petits groupes, en nombre limité. Et moi, je faisais partie du deuxième groupe à m’élancer dans le rio Sucuri.

J’ai nagé dans les rivières aux anacondas de Bonito
© Daniel De Granville

L’anaconda, quand et comment le voir

Presque chaque jour, les guides et employés travaillant sur les rivières de la région de Bonito ont l’occasion de voir des anacondas. Ici, cela n’a absolument rien d’exceptionnel. D’ailleurs, la rivière Sucuri s’appelle ainsi parce que c’est le nom que les indigènes donnent à ce « serpent qui attaque vite ».

«Dans cette région, explique Daniel de Granville, un naturaliste renommé, « il y en a vraiment beaucoup.  « La meilleure période de l’année pour observer l’anaconda est l’hiver austral, de juin à août.  Il faut aller dans l’une des rivières, car c’est un serpent essentiellement aquatique,  et de préférence tôt le matin. Il n’y a aucune raison de le craindre. En fait, l’anaconda fuit l’homme. Je n’ai pas entendu parler de cas avéré d’attaque ».

Lointain descendant d’émigrés français, le jeune homme est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence consacrés à la faune et à la flore. Il a guidé le réalisateur américain d’un documentaire à sensation intitulé « Swimming monsters ». Le volet consacré à l’anaconda a été filmé ici près de Bonito, dans le rio Formoso. Passionné de photo, Daniel a lui-même une belle collection de clichés et de vidéos consacrés à l’anaconda.

L’anaconda n’est donc pas ce monstre friand de chair humaine tel qu’il est trop souvent dépeint. De la même famille que le boa, il est cependant l’un des plus grands et plus puissants serpents. La femelle, plus imposante que le mâle, peut atteindre six ou sept mètres de long. Il se nourrit de poissons, de petits caïmans ou de pécaris. Et il est lui-même une proie pour les gros caïmans.

Bien que ce ne soit pas dangereux –paraît-il–, la rencontre avec un tel serpent, surtout dans l’eau, est impressionnante.

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© Bruno Grenouiller

Rio Sucuri : un aquarium géant

C est l’une de ces rivières phréatiques qui surgissent de nulle part. Quasiment dès la source, elles deviennent vite larges d’une bonne dizaine de mètres. En restant peu profondes, puisque j’y ai pied presque tout le temps. Justement, il faut éviter d’y marcher, pour qu’elles restent limpides. En fait, je ne nage pas vraiment. Sanglé dans mon gilet de sauvetage et habillé d’une combinaison de néoprène –l’eau est chaude mais quand même–,  je me laisse porter par le courant. Avec masque et tuba, j’ai ainsi tout le loisir d’admirer le spectacle.

Sur un lit de sable blanc, ces rivières prennent des couleurs vert ou turquoise dignes d’atolls polynésiens ! Et elles sont peuplées d’une multitude de poissons, tous de belle taille. Un aquarium géant, où j’observe une bonne douzaine de variétés différentes. Les plus gros mesurent facilement 60 ou 70 cm. J’ai même vu quelques piranhas, assez gros d’ailleurs. Et un « dourado » d’un bon mètre. Avec son air méchant, c’est un autre redoutable carnivore.

En plusieurs endroits autour de la ville de Bonito, d’autres tronçons de rivière se découvrent de cette manière. Et je ne m’en lasse pas. L’un offre une plus grande diversité de poissons, l’autre des fonds sous-marins plus spectaculaires : chacun a sa particularité, tous méritent la visite. Pas seulement de manière contemplative. Sur le Formoso, encore, je me suis ainsi bien amusé en descendant quelques rapides et petites chutes agrippé à une grosse bouée.

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Un décor de publicité pour gel douche

L’une des plus belles descentes est celle de l’Olho d’Agua jusqu’à sa confluence avec le rio Prata. « Cette rivière passe dans la ferme familiale et mes parents aimaient la découvrir ainsi, pour leur plaisir », raconte Luiza Coelho, ingénieur environnementale et directrice de ce qui est maintenant un groupe écotouristique bien structuré. « C’est ainsi qu’est née l’idée. Mais ils ne se sont pas contentés d’en faire une simple attraction, en 1995. Ils l’ont fait dans le cadre d’une réserve naturelle privée qui englobe plus de 300 hectares des 1 430 que totalise la ferme ».

Un autre parcours que j’ai beaucoup aimé est celui sur le rio Mimoso, en allant d’une cascade à l’autre, en pleine jungle. Au total, il y en a près d’une dizaine sur un parcours que je fais d’abord en barque, puis à pied, le long de la rivière. Elles se déversent sur des amas de rochers, pas forcément très hauts, mais larges. Le décor ressemble à celui d’une publicité pour gel douche. D’ailleurs, personne ne résiste à l’envie d’aller pique une tête à chaque étape. Dans l’une des chutes, je peux passer derrière le mur d’eau pour découvrir une grotte. Comme dans les films. Aussi plaisant que photogénique, je trouve.

© Daniel De Granville
© Daniel De Granville

Une descente en rappel au-dessus d’un lac souterrain

« Que c’est beau, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi beau ! » lance Bruno, mon co-équipier. Jusqu’à présent, je m’évertuais à ne pas trop regarder autour de moi. Je n’ai encore jamais fait une descente en rappel, et surtout pas d’une telle hauteur : près de 80 m. L’endroit, l’Abismo Anhumas, toujours dans les environs de Bonito, est très spécial aussi. Une grotte, sans doute l’une des plus grandes du pays, où je pénètre par une ouverture pratiquée dans le plafond. Du coup, j’oublie ma couardise. De fait, c’est sublime. Quelques rais de lumière caressent les parois, rendent ces instants inoubliables.

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Ce n’est que le début de mes aventures. La réception se fait sur une passerelle… flottant au-dessus d’un lac souterrain. Là, comme les autres membres de notre petit groupe, j’enfile –à nouveau– une combinaison de néoprène. Une fois à l’eau, je découvre dans le faisceau de ma lampe torche de gigantesques stalagmites immergées. Ce sont des cônes de près de 20 m. Un spectacle impressionnant. Encore plus lorsque l’on éteint sa lampe, dans une clarté quasi-spectrale. Je fais ainsi lentement le tour du lac, large d’environ 120 m.

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Vient enfin l’heure du retour là-haut. Pas une mince affaire puisqu’il faut remonter à la force des mollets, sur la corde de rappel. On utilise des autobloquants, une technique bien connue des alpinistes. Après trois quarts d’heure d’efforts, en binôme à nouveau, me voilà sorti de l’abismo. Yes, je l’ai fait ! Sacrée aventure, sans aucun doute l’une de mes plus mémorables.

La région est connue pour l’observation de la faune, depuis le singe capucin jusqu’au daim, et en particulier des oiseaux. En allant d’un site à l’autre, je vois de temps à autre dans les bosquets une tache orange : le bec d’un toucan. Et les perroquets sont légion. Pour être sûr d’en admirer, rien de tel qu’une visite au Buraco des Araras, littéralement « le trou des aras ». Les photographes s’en donnent à cœur joie dans cette réserve naturelle.

De retour en ville, je flâne dans les rues de Bonito. Il y règne une agréable douceur de vivre. C’est l’occasion de faire l’une ou l’autre visite intéressante : un atelier de récup art de verre ou un autre qui revisite les objets traditionnels. Aussi de manger la production de l’un des glaciers : la carte des parfums est longue comme un jour sans pain ! Je choisis celle à l’açaï. Vais-je bénéficier des vertus que l’on prête à ce fruit miracle ? En tout cas, c’est rudement bon.

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Informations pratiques

Office de tourisme de Bonito (en portugais)

Bonnes adresses

  • Eco resort Zagaia (4*), un luxueux et agréable complexe à l’écart de Bonito. Navettes gratuites.
  • Restaurant de la pousada Olho d’Agua,  près de Bonito, tout à côté du Zagaia.
  • Restaurant Casa do João, rua Nelson Felicio dos Santos, dans le centre-ville de Bonito. Plats traditionnels et bonne musique.
  • Casa do Vidro, rua Afonsa Pena, pour rapporter des objets en verre récupéré et retravaillé.
  • Taboa, Rua Senador Filinto Müller, 935 à Bonito, revisite les objets traditionnels pour en faire d’agréables souvenirs et produit de nombreuses et excellentes liqueurs que l’on déguste d’ailleurs sur place.

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Activités

  • Abismo Anhumas : prévoir une grande demi-journée pour cette aventure ainsi qu’une séance en salle la veille pour apprendre les rudiments de la descente et remontée en rappel.
  • Rio Sicuri
  • Rio Mimoso, rio Da Prata
  • Cascades de l’estancia Mimosa

Un guide pour vous accompagner dans vos activités et faire découvir la région : Rogério Alves, rogerioalves75@yahoo.com.br

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

3 commentaires au sujet de “Brésil : J’ai nagé dans les rivières aux anacondas de Bonito”

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