Jeudi 09/03/2006. En route vers Bago.
Nous prenons un taxi vers 11 heures 30 pour nous rendre donc au point de jonction avec la ligne de bus. En cours de route, monte avec nous un jeune, copain de notre chauffeur. Il a une clef USB autour du cou.
Quelques Occidentaux sont aussi là en attente du bus. A 12 heures 30, passe et s’arrête le bus. Nous arriverons à destination le lendemain matin à 5 heures ¼, en pleine nuit !
Le bus n’est pas tout neuf : certains sièges ont des tablettes, mais les nôtres les ont perdues, la vitre s’ouvre toute seule mais ne se referme pas. La route est mauvaise : étroite avec beaucoup de trous, de la poussière, énormément de poussière au point que les bananiers qui bordent la route ont les feuilles ocrées !
Dans le bus, séance de cinéma : d’abord des clips de chanteurs locaux, puis un film probablement birman car sous titré chinois et, pour terminer, un récital de comiques. Heureusement, tout s’arrête à 21 heures 30.
Nous nous arrêterons trois fois pendant le trajet : à 13 heures 30 pour déjeuner, à 17 heures 30 pour dîner (eh, oui !) et vers minuit, histoire de détendre les jambes. Le dernier arrêt se fait au milieu d’une faune assez étonnante que nous n’avions pas vue depuis notre arrivée en Birmanie : beaucoup de mendiants, de culs de jatte…
A notre arrivée, et bien qu’il fasse nuit noire, nous trouvons facilement deux rickshaws qui vont nous emmener à notre hôtel.
Vendredi 10/03/2006. Bago.
Nous nous couchons donc sur le coup de 6 heures du matin, pour nous réveiller à 9 heures 30. Petit tour en ville, déjeuner et retour à l’hôtel. Une touriste, probablement germanique et qui vient aux renseignements, me demande si l’hôtel est bien : je lui réponds que pour nous il est bien…Réponse diplomatique me dit elle !
Pas d’électricité, donc pas d’eau chaude et pas de clim et la chaleur est horrible, certainement dans les 26 – 38°. Bon, mais c’est 8 dollars la nuit… Nous allons attendre 17 heures 30 avant de faire une seconde sortie en ville. Nous passons à la gare, histoire de voir à quoi elle ressemble, d’autant que nous avons l’intention de prendre le train pour notre étape suivante.
Nous remarquons que les locomotives poussent devant elles des wagons remplis de pierres. Crainte de mines sur les voies ou plus vraisemblablement, dispositif pour tester la solidité des ponts ?
Nous dînons chez "Panda" où nous trouvons de l’air climatisé ! C’est un restaurant chinois : le patron veille sur tous les plats, la patronne (la mère) tient la caisse, les serveurs et peut être les cuisiniers sont birmans.
Nous rentrons dormir à l’hôtel, et là, toute la nuit et toutes les nuits qui suivront, nous serons bercés (!) par la voix surgie d’un haut parleur. Cette voix, nous l’apprendrons le lendemain, diffuse des prières et des recommandations du style "dormez bien, on veille sur vous" !
Samedi 11/03/2006. Visite de Bago en moto.
Nous concluons un marché avec deux motos bike : 7.000 kyats pour nous deux pour la visite de la ville et de ses principaux monuments : la moto, c’est bien car ça fait de l’air !
Nous allons donc visiter le monastère principal : c’est l’un des plus grands du pays (plus de 500 moines !) et les différentes pagodes qui font l’intérêt de cette ville. Normalement, nous devons payer un droit d’entrée de 10 dollars par personne pour l’ensemble des sites à visiter, mais l’un de nos deux pilotes, qui nous servira de guide, nous explique que cela ne sert à rien de donner de l’argent au gouvernement qui ne fait rien pour eux.
Alors, il nous dit comment faire pour ne pas payer ! C’est simple : il faut éviter d’entrer dans la pagode de départ (celle où normalement nous devons nous procurer les pass) par l’entrée des touristes et passer par celle du peuple : c’est ce que nous faisons. Et, effectivement, ça marche ! Personne ne va rien nous demander…Pagode.
En fin de parcours, notre guide nous demande à être payé discrètement (c’est-à-dire hors de la présence de son compagnon)…Nous décidons de partager l’économie d’impôt et nous lui donnons en sus du prix convenu 10 dollars et 5.000 kyats. Il est fou de joie et nous pensons que c’est probablement la première fois qu’il voit un billet de dix dollars…Il nous tape sur le ventre, saute sur place, c’est tout juste s’il ne nous embrasse pas les mains…Il nous raconte qu’il va pouvoir s’acheter une chemise neuve et emmener ce soir toute sa petite famille (il a trois enfants) au cinéma !
Mais, problème pour lui ! En effet, il porte un longyi et il n’y a pas de poche dans ce type de vêtement ! Comment faire pour transporter un pareil trésor ?
Il va cacher ce billet dans le nœud d’attache de sa jupe et s’arrêter de temps en temps pour vérifier s’il ne l’a pas perdu (c’est Régine qui me racontera tout ça, car c’est son chauffeur !).
Nous déjeunons en début d’après midi dans un restaurant dont la spécialité est le testicule de bouc (pas goûté !).
Nous rentrons à l’hôtel et, surprise, l’air conditionné fonctionne ! La sieste va être réparatrice.Bago, moyen de transport. Nous ressortons en fin de journée quand la chaleur est un peu tombée pour prendre quelques photos et dîner au bord de la rivière : dans ce restaurant, rien que des hommes.
Dimanche 12/03/2006. Le rocher d’Or (Kyaiktiyo) et retour à Bago.
Le rocher d’or : un gros rocher de 7 mètres de hauteur, qui se maintient en équilibre au bord d’un précipice à plus de 1.000 mètres d’altitude, couvert de feuilles d’or déposées par les fidèles et coiffé d’une flèche. C’est l’un lieu de pèlerinage pour les Birmans, comme le sont le Mont Popa ou la pagode Shwedagon.
Nous partons assez tôt le matin de notre hôtel par taxi. Le trajet aller se fait sans problème : le taxi va nous laisser à une première plate-forme d’où nous devons prendre un camion qui doit nous monter à une deuxième plate-forme ! Les difficultés commencent là ! Ce sont des camions 4×4 débâchés, équipés (!) de bancs de bois sur lesquels il va falloir s’asseoir, entassés comme nous ne l’avons jamais été, à plus de 35. Les gens sont joyeux mais certains vont vomir dans des sacs plastiques pendant le trajet : la route est bonne, cimentée, mais très abrupte et toute en virages et nous en avons pour plus d’une demie-heure de trajet !
Nous démarrons après un quart d’heure d’attente sous un soleil ardent pour arriver à la deuxième plate-forme. Là, marche à pied : ¾ d’heure une heure, toujours en côte.
Il est possible de faire cette partie de parcours en palanquin (il s’agit en fait d’un fauteuil de toile dont les bras sont deux grosses tiges de bambou, le tout étant porté par quatre gaillards).
Les porteurs agissent comme des vautours : ils vont nous suivre un bon bout de temps en nous faisant remarquer que la route est longue, qu’il fait chaud, que j’ai l’air fatigué, que ça coûte 10 dollars (somme qui va aller en diminuant au fur et à mesure de la montée, of course !). Mais je ne cède pas et je vais monter, comme Régine, à pied…avec un bâton de pèlerin comme seule aide.
A dire franc, je vais arriver très fatigué au point haut, c’est-à-dire sur l’esplanade du Rocher d’Or : oratoires, boutiques en tout genre ! Le sol est brûlant (les pieds sont nus), mais heureusement, il y a un morceau de moquette style tapis d’escalier qui permet de franchir l’essentiel de la distance. Pour le reste, le mieux est de courir…
Le Rocher lui-même n’est pas accessible aux femmes, jugées impures !
Retour par le même chemin, mais à la descente cette fois. Nous allons retrouver notre taxi qui nous attendait au niveau de la première plate-forme.
De retour vers Bago, incident de parcours ! En doublant un camion, notre taxi roule dans un nid de poule (ou mieux, de dinde !), éclate un pneu et casse sa roue ! La réparation va être rapide… Arrivés à l’hôtel, pas d’électricité par le circuit "normal", c’est le générateur de l’hôtel qui fournit le courant. Il est mis en route vers 18 heures 30 (la nuit est tombée), il donne assez d’électricité pour l’éclairage de la chambre et le ventilateur mais pas pour l’eau chaude ni pour la clim.
A 23 heures 30, le générateur s’arrête : donc plus d’éclairage ni de ventilateur et il fait vite une chaleur éprouvante !