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La diagonale du vide, le voyage exotique en France de Mathieu Mouillet

Les voyages au long cours se réalisent souvent à l’étranger, plus exotiques dans la tête de nombreux voyageurs. Mathieu Mouillet, consultant en projet web et blogueur voyageur, rompt avec cette idée des voyages standardisés. Avec son projet « la diagonale du vide » dont nous avions déjà parlé, il espère bien retrouver un peu, voire même beaucoup d’exotisme dans la France des campagnes. Au coeur de son voyage, la rencontre et le partage de portraits d’inconnus pour montrer « la diversité de ceux qui vivent et animent la diagonale du vide : artistes, hackers, entrepreneurs, agriculteurs, politiques, gardes forestiers ». Mathieu répond à nos questions.

Un projet de crowfunding est en cours sur KissKissBankBank et se termine le 10 mai, n’hésitez pas à y participer. Ce genre de projet, en dehors des sentiers battus, se doit d’exister.

Quelle est la genèse de la diagonale du vide ? L’ouvrage éponyme de Pierre Préju ? Les récits d’Olivier Lemire ? Rien de tout ça ?

L’idée remonte à 2001. Cette année là, je pars à vélo faire un tour du monde sur le thème de la musique. 18 mois de liberté totale, pas de guide, juste une carte et le bonheur de suivre la route et de me laisser happer par les rencontres. Le mot d’ordre : quand on ne connaît rien, tout est à voir.

Le voyage m’ouvre les yeux. Je me découvre une curiosité sans fin et j’ai envie de redécouvrir la France avec ce regard nouveau. Voyager dans mon pays comme le ferait un étranger, avec un avantage stratégique : pas de barrière de la langue.

Et puis le retour est un peu moins romanesque : la pluie, le froid, mon banquier qui me fait les gros yeux… Je mets de côté mon projet de voyage en France.

Je reviens un peu plus tard dans l’univers du voyage comme rédacteur de guide de voyages. J’écume les pays, j’avale les kilomètres, je m’en mets plein les yeux à un rythme productiviste tel que je n’ai pas trop le temps de faire ami-ami avec la population locale. Je me rends compte à quel point voyager coupé des gens, c’est comme boire un bon vin en se bouchant le nez. C’est moins bon !

Et puis il y a ma fibre écolo qui se met à vibrer au contact de toutes les merveilles naturelles que j’ai l’occasion de découvrir en voyage. L’impact du tourisme sur l’environnement et sur les populations me fait réfléchir. Et puis aussi une question qui revient régulièrement « pourquoi vous venez chez nous alors que vous habitez le plus beau pays du monde ? ».

Est-ce qu’on peut voyager autrement, sans devoir sacrifier ses envies d’exotisme, de rencontres, de paysages fabuleux ? J’avais envie de relever le défi. Tout le monde dit que voyager, c’est un état d’esprit, et puis tout le monde se barre à l’autre bout de la planète…

Pour moi, après 10 ans à Paris, la campagne française c’est déjà l’exotisme !

Quelle est l’idée du voyage ?

L’idée du voyage découle de tout ça : faire un voyage exotique en France, à la rencontre de ses habitants et hors des sentiers battus.

Lorsque j’ai commencé à essayer de structurer le projet, il y a eu deux idées qui se sont imposées. La première, c’était de relever le défi de faire un voyage exotique dans mon propre pays. Il me fallait trouver un terrain de jeu en marge du tourisme de masse. C’est comme ça que la diagonale du vide est apparue.

Cette diagonale, on nous la présente toujours sous le même angle : des paysans dépressifs, des retraités qui votent FN, des ouvriers foutus à la porte. J’avais envie de voir et de montrer autre chose, de rencontrer ceux qui cherchent des solutions pour ne pas partir. Ces gens qui veulent rester, c’est parce qu’ils aiment l’endroit où ils vivent. Pour parler d’un territoire de manière positive, avec le cœur, c’est vers eux que je devais me tourner.

D’où la deuxième idée : faire leur portrait. En les écoutant raconter leur histoire, parler des territoires traversés. Je veux un voyage qui soit incarné. Un caléidoscope de portraits à l’image de la diversité de ceux qui vivent dans la diagonale du vide.

J’ai fait des recherches. J’ai déjà repéré quelques super personnages que j’ai vraiment hâte de rencontrer. Et puis il y aura les surprises du voyage. Ça va être passionnant.

Quel mode de déplacement vas-tu utiliser ?

Principalement, la marche à pied. J’ai envie de prendre vraiment mon temps, d’emprunter les petits chemins qui me feront « psssst ! Par ici ! », de planter la tente là où je veux… Et aussi, de me frotter au terrain au rythme naturel de la marche.

Ressources pour voyager

Voici quelques ressources pour organiser votre voyage :

  • Trouvez vos guides de voyage sur Amazon, à la Fnac ou sur Cultura.
  • Pour réservez vos hôtels, locations de vacances et gîtes, il y bien entendu  Booking mais je vous invite aussi à découvrir GreenGo (hébergement responsable en France), Feelingo (hébergements durables en France, Espagne, Portugal, Italie et Grèce) et Abracadaroom (hébergement insolite en France)
  • Comparez le prix des locations de voiture sur Rentalcars ou Autoeurope. Louez votre van/fourgon camping-car sur Yescapa (30 € de réduction avec le code FALLFORFUN22 si vous réservez en octobre).
  • Comparez les vols avec Skyscanner ou Kayak
  • Comparez le prix de vos déplacements en bus, train, ferry et avion avec omio
  • Louez votre matériel photo chez Pixloc plutôt que de l’acheter
  • Réservez une activité, une visite ou un billet coupe-file avec Civitatis ou Get Your Guide et votre activité d’aventure ou sportive avec Manawa.
  • Vous recherchez une assurance et/ou une assistance ? J’utilise personnellement celle de Chapka Assurance.
  • Envoyez une demande de devis à une agence de voyage locale francophone

Mais il y aura aussi des décrochages. Certains endroits plats se prêtent bien au vélo. Je connais les joies et les avantages du vélo : on est plus mobile, et puis c’est lui qui porte le sac ! Là où il y a des cours d’eau, un peu de canoë-kayak permettra d’aborder le paysage d’une autre manière, de vivre le voyage différemment, de rencontrer des gens différents.

En hiver, j’espère avoir l’occasion de faire des raquettes et du ski de rando. En fait, j’aimerais bien expérimenter un peu tous les modes de transport sans moteur. Même s’il faut faire un peu de stop de temps en temps.

As-tu déjà un itinéraire préétabli ? Avec des étapes déjà définis ? Quelle part à l’improvisation ?

L’itinéraire et le timing sont établis à la louche. Je sais quels départements je vais traverser, et à quelles dates je devrais être – théoriquement. Je me donne environ trois semaines par département. Ça pose un cadre.

Au départ, je voulais proposer mon voyage à un annonceur et j’avais besoin de présenter quelque chose de bien ficelé. J’ai rencontré les comités du tourisme de presque tous les départements pour identifier les acteurs qui correspondent à ma démarche.

Et puis au fur et à mesure, je me suis dit que j’avais d’abord envie de faire un voyage, pas une opération marketing. Du coup, je sais où aller, quoi faire, qui contacter. Et puis on verra sur place suivant les rencontres, les coups de cÅ“urs, les galères… J’espère un maximum de surprises. Pour certains départements, je n’ai rien prévu du tout. On verra sur place.

Les seuls étapes vraiment calées sont celles où je serai pour réaliser les portraits. C’est ça, le cœur du projet. Pour le reste, je laisse le hasard me guider.

Au départ, je pensais que c’était un projet solo et puis finalement tu seras rejoint par d’autres blogueurs. Dis-nous en plus…

Oui, c’était un projet solo… au début. Et puis, en travaillant au contact de blogueurs voyage, j’ai lié des amitiés avec des gens qui ont du talent, de l’énergie, l’esprit ouvert…

Il y a les photographes : Julien et ses instantané vintages, Philippe et ses ambiances poétiques. Aline et Aurélie ont des plumes aiguisées et une curiosité insatiable. Avec Étienne, l’écrivain, je partage le goût du vélo. Anne et Anne ont un gros penchant pour l’aventure et un don certain pour le contact humain. Laurent et Florian à la caméra débordent d’énergie.

Tous poseront sur le voyage un regard différent du mien, raconteront autre chose, d’une autre manière. Ils vont aussi permettre de diffuser le projet auprès d’un public plus large.

Ils font vraiment parti de la richesse du projet. La campagne de crowdfunding sera déterminante pour savoir comment je peux les prendre en charge.

On pourra suivre ton aventure en live ?

Dans la mesure du possible, oui. Sur le blog, je me fixe l’objectif d’un article par semaine. Ça me semble tenable. Je verrai ce que je peux faire sur facebook, twitter et Instagram.

Je ne sais pas trop ce qui m’attend sur la route. J’habite en ce moment dans un petit village de Haute-Marne, en pleine diagonale du vide et mon mobile ne capte pas un poil de réseau ! Alors au bivouac, au fin fond du Larzac…

Ce sont les portraits que j’aimerais partager au fur et à mesure du voyage. Le vrai rendez-vous, c’est eux. À raison d’un portrait tous les 10 jours. Ça, ça dépendra du succès de la campagne de financement participatif.

Je crois que le projet est beau. Verdict le 10 mai pour savoir si le public nous suit dans l’aventure.

Pour aider Mathieu à démarrer sa diagonale du vide, un petit don sur la plateforme de crowfunding KisskissBankBank est le bienvenu. Un projet soutenu par I-Voyages. Pourquoi pas vous ?

 

Fondateur des blogs I-Voyages.net, www.i-trekkings.net et www.my-wildlife.com, je blogue Voyage, Roadtrip, Outdoor et Safari. J'encadre aussi des voyages photo animaliers en Europe, Asie et Afrique.

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