La République Dominicaine a parmi les plus belles plages au monde. A Punta Cana, bien sûr, et en maints endroits encore. Il serait dommage de ne pas en profiter. Ce n’est pas une raison pour bronzer idiot. Car la République dominicaine offre bien d’autres attraits. Voici 5 visites à faire en République Dominicaine, les unes classiques et d’autres plus originales, pour apprécier au mieux son séjour balnéaire.
La vieille ville coloniale de Saint-Domingue
Étonnant, le nombre de palais, belles demeures et églises que les Espagnols ont laissé derrière eux à Saint-Domingue ! D’ailleurs, la vieille ville coloniale de Saint-Domingue est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1990. Je n’en reviens pas devant une telle richesse. L’explication est simple. Découverte par Christophe Colomb en 1492, Saint-Domingue sera la capitale espagnole du Nouveau-Monde durant trois siècles. Le premier gouverneur en est d’ailleurs l’un des frères de Christophe Colomb, Bartolomé. Alors baptisée Hispaniola, l’île est grande, fertile. Et c’est d’ici que sera administrée, entre autres, l’île voisine de Cuba pourtant plus étendue et découverte quelques semaines avant Saint-Domingue.
Dominant la ville coloniale, voici la cathédrale Santa Barbara, du XVIe s. Pas très haute et joliment proportionnée, elle vient d’être restaurée. La basilique est superbe dans ses habits de pierre corallienne, blanche, et de briques, rouges. L’intérieur -que je découvre à la fin d’une messe autrement plus joyeuse et animée que dans nos églises- est lumineux, chaleureux.
Quelques pas plus loin, voici l’ancien quartier des esclaves. Avec la rue La Negreta et son sinistre entrepôt, connu sous le nom de maison du diable tellement les conditions y étaient inhumaines. Dans cette calle La Negreta, la plupart des maisons sont maintenant abandonnées et en ruines, dans l’attente d’une hypothétique rénovation. Mais leurs murs sont un formidable hymne au street art, avec de monumentales fresques bariolées. Et je dois dire que ça a de l’allure, j’aime bien !
La ville de Saint-Domingue est située à l’embouchure du fleuve Ozama. Depuis la superbe plaza de España, en plein cœur de la ville coloniale, j’ai ainsi une vision tout à fait insolite : des cheminées de cargo derrière une rangée des palmiers. En face, une enfilade de terrasses bien sympas. Au milieu de la place trône la statue de Nicolas de Obando, l’un des gouverneurs historiques. A deux pas de là, son ancien palais est l’un des plus beaux palais de la ville. C’est aujourd’hui un hôtel de grand luxe où, ce soir, j’irai m’offrir un verre pour profiter de son magnifique patio. Juste en face, de l’autre côté de la rue se trouve l’ambassade de France installée dans l’ancienne demeure du conquistador Hernan Cortès, au XVIe s, avant qu’il ne parte à la conquête du Mexique. Les uns à côté des autres, les bâtiments historiques s’alignent ainsi dans quelques rues qui se croisent à angle droit, autour de la très animée place Cristobal-Colon. Santo-Domingo est une ville plaisante, où il fait bon flâner.
Plongée dans une favela de Saint-Domingue
Pas très loin du centre historique, mais comme dans un autre monde, le quartier Gualey, en périphérie de Santo-Domingo. C’est l’une des plus importantes, sinon la plus importante favela de toute la Caraïbe. Dans cet ancien bidonville, pour des raisons de sécurité, il est déconseillé de se rendre seul. Et encore moins la nuit ! Cependant, l’office de tourisme y propose des visites accompagnées.
La plongée dans la favela commence à la station de métro Edouardo-Brito au bout de la ligne rouge, l’une des deux lignes de métro de la capitale. Les couloirs mènent aux télécabines qui passent par-dessus toute la favela Gualey et cet autre quartier populaire qu’est le barrio La Isla. Depuis la cabine suspendue, j’aperçois au loin le nouveau quartier middle class au milieu de la forêt, Boquilia Nueva. Le téléphérique longe un grand viaduc routier au trafic surchargé. L’un et l’autre enjambent le fleuve Ozama.
Arrivé dans les ruelles de Gualey, parfois très en pente, on marche tranquille. On trouve des voitures réduites à l’état d’épaves… mais qui roulent encore. Je croise beaucoup de deux-roues pétaradants, souvent chevauchés par trois personnes. Musique, rire d’enfants, moteurs de scooter sont les bruits de fond ici.
En pleine rue, un type entraîne ses coqs à de prochains combats. Ici, ces combats sont une véritable économie ! Plus loin, voici l’échoppe d’un coiffeur. En ce dimanche matin, nombre de jeunes s’y font faire les coupes à la mode. Ma visite de la favela est guidée par une association de jeunes (Fondation Desarrollo de Gualey Fadeco). Ils sont street dancers et ils assurent, comme me le prouve une démonstration spectaculaire ! Le sport, la musique et la danse sont leur planche de salut.
Dans ce quartier immense, règne une belle ambiance de convivialité.
Les dunes et marais salants de Las Calderas
A deux heures de route de Saint-Domingue, non loin de la frontière avec Haïti, se trouve un étonnant parc naturel, les dunes de Las Calderas. Près de la ville de Bani, aussi surnommée la capitale de la mangue, ces dunes s’étendent sur une quinzaine de km le long de la mer et de plages de sable gris. Une maigre végétation, des cactus et quelques arbustes, ourle les ondulations désertiques. De temps en temps se laisse observer un iguane -ils sont nombreux par ici, et de belle taille encore- qui se sauve dès que je bouge. C’est un paysage, un écosystème tout à fait unique dans les Caraïbes. Et qui ne laisse pas d’ébahir les Dominicains !
Tout à côté, un autre endroit dépaysant : les marais salants, près du village de Barahona. Ici, tout est beau : le ciel, les larges étendues rectangulaires d’eau salée qui attendent que le soleil fasse son œuvre, les vieilles cabanes faites de planches, rejetées par les vagues, aux couleurs dépareillées. Depuis l’extrémité des marais, loin là-bas dans le soleil éblouissant, l’or blanc est rapporté dans d’antiques wagonnets métalliques tout rouillés. Ils sont tractés par une non-moins antique machine au moteur poussif qui démarre sans doute par l’effet d’un miracle quotidien. La scène a un charme fou. Il ne se passe pas grand-chose, mais j’ai du mal à m’y arracher.
Ocoawines, le seul domaine viticole de l’île
Plus à l’est, toujours sur la côte, je fais escale à Ocoa Bay : un autre endroit sublime où je me verrais bien attendre la fin du monde. Quelques maisons, pas très récentes, le long d’une route sinueuse en bord de mer, pas grand monde. Juste un cargo qui a jeté l’ancre à quelques km du rivage, au beau milieu de la baie. C’est là que se trouve Ocoawines, le seul domaine viticole de la République dominicaine.
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Neuf hectares de vignes très soignées -les chemins sont plantés de bougainvilliers exubérants- dans un vaste domaine de plus de 150 hectares adossé à une montagne qui ressemble beaucoup au maquis corse. Femme énergique, Maria Claudia Mallarino s’est lancée dans l’aventure en 2012. Les choses semblent bien se passer, puisqu’il y a maintenant aussi un beau restaurant, flanqué d’une somptueuse piscine à débordement où je peux croire nager à la fois dans le ciel et dans la baie. Maria produit quelque 10 000 bouteilles deux fois par an : eh oui, sous ces latitudes il n’y a pas d’hiver et on vendange deux fois par an !
Le vin ? Du blanc -élaboré avec du colombard français- ainsi que du rouge et du rosé. Le palais français, si j’en crois les connaisseurs, trouve le blanc un tantinet trop sucré mais le rouge passe bien. En tout cas, le vin se déguste sur la terrasse ombragée d’une élégante et discrète construction avec une vue magnifique sur la baie. Rien que ça devrait valoir le déplacement.
Une plantation de cacao bio et son chocolat
Le cacao est la seconde ressource agricole de la République dominicaine. La famille Rizek en plante depuis plus d’un siècle. Elle est aujourd’hui parmi les plus importants exportateurs de cette fève et possède quelque 35 plantations, principalement dans le nord de l’île.
Dans l’une d’elles, près de la petite ville de San Francisco de Macoris, elle a créé un « sentier du cacao » où l’on apprend absolument tout de cette plante indispensable à la confection du chocolat.
A la finca La Esmeralda, sur une quarantaine d’hectares, n’est produit que du cacao bio, comme dans toutes les plantations de la famille Rizek. Du reste, si la République dominicaine n’est que le dixième producteur mondial, elle est le premier en certifié bio. J’apprends cela et surtout les différentes étapes de la croissance du cacaotier tout en cheminant autour des installations, sous les arbres. Ils sont si serrés que c’est à peine si l’averse qui s’abat réussit à me mouiller.
A l’attention de l’amateur sont ainsi détaillées les différentes étapes du cacao, du greffage à la torréfaction. Puis, dans les ateliers pédagogiques, jusqu’au produit fini, en l’occurrence le chocolat bien entendu. Voilà qui est assez rare, suffisamment en tout cas pour me tenir en haleine jusqu’au bout de la visite. Et ça en vaut la peine, car le chocolat produit ici -avec 70 ou 55 % de cacao- est franchement délicieux. J’ai goûté et goûté encore : ma première impression n’a pas varié, je préfère le plus corsé ! Ici, on est très fier de ce cacao que des grands noms du chocolat, que ce soit la manufacture de luxe normande Michel Cluizel ou Valrhona, s’arrachent. A juste titre.
Informations pratiques – 5 visites à faire en République Dominicaine
Renseignements auprès de l’Office du tourisme.
Formalités : pour les ressortissants français, rendez-vous sur le site du Quai d’Orsay.
Le décalage horaire est de 5 heures en moins l’hiver, 6 heures l’été.
La langue officielle est l’espagnol. La monnaie est le peso dominicain (DOP) : 1 euro vaut environ 70 pesos (2021).
Electricité : les prises sont en 110v à fiches plates, comme aux USA. Il faut donc se munir d’un adaptateur.
Y aller
La compagnie Air Caraïbes dessert la République dominicaine jusqu’à cinq fois par semaine au départ de Paris-Orly. Première compagnie française à faire voler des Airbus A 350, où les passagers sont moins sujets aux turbulences, elle les utilise notamment sur cette ligne. Le pré-acheminement est possible depuis la plupart des grandes villes françaises ainsi que de Bruxelles.
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Où dormir ?
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- Appartements Sublime Samana pour 5 personnes : le luxe à prix très abordable.
- Bavaretto Ocean Club pour 4 personnes : un bon rapport qualité/prix.
- Beach Garden B2 Luxury Condo : Appartements 2 chambres pour 4 personnes. Haut de gamme et abordable.
- Hyatt Ziva Cap Cana : un gros complexe luxueux à prix intéressant si on le compare à d’autres hôtels de la même gamme.
- Deluxe Condo Beach front Ocean View : un appartement pour 100 m² directement sur une plage de sable blanc
Guide de voyage
- Guide du Routard sur la République Dominicaine et Saint-Domingue