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10 idées de visite à Gijón et dans les Asturies

Dans le nord de l’Espagne, les Asturies sont une région assez peu connue et qui mérite la découverte. Entre les villes de Gijón, en bord de mer, et Aller, plus au sud en pleine nature, j’y ai passé quelques journées riches en découvertes. Très différents, ces deux endroits sont reliés par la via de la Plata, l’ancienne route de l’argent des empereurs romains. Voici 10 idées de visite à Gijón et dans les Asturies.

La Laboral, impressionnante et démesurée aux portes de Gijón

Une petite ville en soi, un endroit tout à fait unique : la Laboral, aux portes de Gijón, est impressionnante, démesurée. Mais harmonieuse. Et j’ai vraiment kiffé ces bâtiments immenses, splendides, les plus grands de toute l’Espagne. C’est un ancien internat destiné à faire des enfants de paysans et de mineurs l’élite industrieuse de la région. La construction a commencé en 1948, à la grande époque du franquisme, pour durer 8 ans. Pas moins de 21 bâtiments s’articulent autour de la place centrale et de l’église sur quelque 240 hectares. Les premiers élèves -il y en aura jusqu’à plus de 1 000- font leur rentrée en 1955. Salle de spectacle à la remarquable acoustique, piscine et stade : rien ne manque dans cette espèce de cité idéale fonctionnant en autarcie. Elle est en effet flanquée d’une grande ferme s’étalant sur une centaine d’hectares. La scolarité est gratuite, même les vêtements et les chaussures sont fournis. Sous la houlette des Jésuites -la messe est obligatoire chaque jour- sont formés des générations de professionnels qualifiés jusqu’à la fin des années 1970. J’ai adoré me promener dans cet ensemble architectural hors normes, qui est aujourd’hui un centre culturel, en admirant là des fresques murales, là une buanderie ou des cuisines d’une modernité et d’une esthétique remarquables.

Les façades Art nouveau de Gijón

D’abord l’un, puis un autre encore attire l’œil : un immeuble avec une très belle façade Art nouveau. Jusqu’à ce que je me rende compte de leur nombre, car il y en a vraiment beaucoup dans le centre-ville de Gijón. C’est l’une des bonnes surprises que réserve la ville. Du coup, je flâne le nez en l’air pour en voir le plus possible. La rue Corrida, une large artère piétonne où se concentrent les boutiques de luxe, en est un véritable catalogue. Par moment, presque une immeuble sur deux, si ce n’est plus encore ! Riches demeures d’industriels, banques mais aussi des cinémas, comme le Robledo et le Tivoli parsèment ainsi de manière élégante et colorée le centre de Gijón.

Une débauche architecturale qui reflète la fabuleuse prospérité que connaît la ville au début du XXe, grâce au charbon et à la sidérurgie. En fait, elle ne se limite pas à l’Art nouveau. Il serait plus juste d’évoquer le modernisme asturien. En tout cas, un excellent moyen de découvrir ce patrimoine consiste à participer au jeu de piste gourmand mis en place par l’office de tourisme avec… le circuit des pâtisseries. Gijón en compte en effet pas moins de 16 ! Quelques unes comportent d’ailleurs des façades remarquables. Et toutes proposent de succulentes spécialités des Asturies. En en visitant une demi-douzaine, je fais d’une pierre deux coups.

Cimadevilla, le vieux quartier de pêcheurs

C’est le plus vieux quartier de la ville : Cimadevilla, le berceau historique de. Qui est, depuis ses origines et avant tout, un port. A l’extrémité de la ville actuelle, face aux eaux de la mer Cantabrique, Cimadevilla aligne les façades colorées de ses anciennes et simples maisons de pêcheurs. Ici, l’ambiance est différente. Et je dois dire que j’aime bien ce quartier en train de se bobo-ïser avec ses placettes et terrasses bien animées dès le début de l’après-midi. J’ai poussé jusqu’au sommet de la colline qui surplombe la ville, Santa Catalina. Là, bravant les embruns et les rafales de vent, trône une monumentale sculpture en béton qui m’a impressionné. Elle porte un nom éloquent : « Elogio del horizonte ».

Les thermes romains de Campo Valdés à Gijón

Très discrets de l’extérieur, les thermes romains de Campo Valdés se trouvent en plein centre de Gijón en bord de mer, devant la plage San Lorenzo. Ce sont en fait parmi les plus importants vestiges de la présence romaine dans le nord de l’Espagne. Pas très grands, leur visite est cependant très intéressante. Construits entre le 1er et le IVe s, les thermes n’ont été découverts qu’en 1903 car situés sous une place. Ils sont restés en l’état jusque dans les années 1990 pour être aménagés en musée. Tout est d’origine, aucune reconstitution, ce que je trouve remarquable.

A Veranes, la villa romaine

Autre témoin important de la présence romaine, la villa de Veranes, à une 12aine de km de Gijón à l’intérieur des terres. Construite là, sur plusieurs terrasses s’étageant au sommet d’une colline face à une belle vallée, elle devait être plutôt importante. C’était la demeure d’un riche propriétaire terrien, plutôt raffiné si l’on en juge par les installations : de grandes salles de réception, des thermes. Il n’en reste pas grand-chose, mais j’ai quand même pu deviner tout cela. Et admirer une superbe mosaïque, aujourd’hui abritée par une grande construction récente. Pour se faire une idée plus précise de l’agencement de la villa, le centre d’interprétation -moderne et bien conçu- se montre très instructif. De plus, il présente une partie des objets retrouvés sur le site.

Le cidre, un art de vivre

N’allez surtout pas croire que le cidre n’est qu’une boisson. Ici, en principauté des Asturies, c’est presque un art de vivre. Pour s’en convaincre, il faut aller le déguster dans une auberge, de préférence à la campagne. Et surtout admirer la manière dont le cidre est servi : il y a tout un cérémonial, une technique bien particulière pour le verser dans les verres. Ce n’est pas donné à tout le monde d’y parvenir : il faut tenir la bouteille bien au-dessus de la tête alors que le verre se trouve plus bas que la ceinture… En tout cas, le spectacle est garanti.

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Il y a cidre et cidre, bien entendu existent diverses déclinaisons : plus ou moins sucré, mousseux… Pour se faire une idée, rien de tel qu’une visite chez un producteur. L’occasion d’en apprendre tant et plus sur l’élaboration de cette boisson. Et d’abord sur les pommes. Elles ne sont pas cueillies, mais ramassées au sol pour être sûr qu’elles sont parfaitement mûres ! Lavées et pressées, leur jus fermente en moyenne 9 mois en tonneaux. Beaucoup de familles de la région conservent leur verger et livrent leur récolte aux grands producteurs.

Découvrir la via Carisa

La région d’Aller -prononcez ailler- est traversée par la via Carisa, la première et principale voie romaine des Asturies. Il en subsiste quelques vestiges. Notamment des restes de baraquements et de fortifications du plus haut camp de l’armée romaine, datant environ de l’an 40 av. J-C. Pour les découvrir, il faut se donner un peu de mal et grimper au sommet d’une colline en pleine nature, le pico Currierchos à quelque 1 720m d’altitude dans un fond de vallée. La région est belle et sauvage : quelques vaches paissent ici en liberté, mais on y trouve aussi ours et loups dans les parties les plus reculées. Et on découvre surtout la via Carisa, qui court sur la ligne de crête dans une nature magnifique. C’est aujourd’hui un itinéraire de randonnée, à pied et à vélo, qui donne envie de s’y élancer !

En attendant, Aller comporte un centre d’interprétation de la via Carisa expliquant le tracé de la voie, baptisée ainsi d’après Carisio, un chef militaire. Donc un tronçon de la fameuse via de la Plata, la route de l’argent, qui, elle, traverse l’Espagne de part en part pour relier Séville à Gijón. Dans ce centre, sont exposés différents trouvés dans les environs : pièces de monnaie, restes d’armes.

La belle cascade Xurbeo

Presque aux portes du village de Murias, se trouve la superbe cascade Xurbeo. Les eaux plongent d’un peu plus de 20 m de haut, dans un environnement très plaisant. Traversant une zone Natura 2000, la rivière est noire -c’est le rio Negro- ou plutôt paraît noire à cause des gros rochers qui parsèment son lit. Elle héberge truites fario et loutres, même si je ne verrai ni les unes ni les autres. Dans ce secteur se trouvent aussi des rats-trompette, un petit mammifère devenu -malheureusement- très rare et menacé. Quoi qu’il en soit, j’aime bien cette petite balade.

Les spectaculaires gorges Foces de El Pino

S’il est un endroit spectaculaire, ce sont bien les gorges Foces de El Pino : elles sont étroites, torturées. En un mot, magnifiques ! La rivière Valmartin, en fait un torrent tumultueux, en a sculpté le tracé dans la roche. La gorge est tellement encaissée que le soleil n’en touche le fond qu’à midi. Ici, sur les contreforts de la cordillère Cantabrique dans ce qui est aussi zone Natura 2000, les montagnes qui nous entourent sont parmi les plus hautes de la région. Ainsi le pena Reonda, à 1 836 m, vers lequel partent quelques itinéraires de grande randonnée depuis le fond de la gorge. Non loin, se trouvent d’ailleurs quelques petites stations de ski. On progresse, sans difficulté aucune, vers le fond des gorges sur des chemins empierrés, puis pavés. Je parcours ainsi 3 ou 4 km, avant de faire demi-tour à regret.

La jolie chapelle San Vincente

Plantée au sommet d’une colline entre deux montagnes, à Serrapio, la chapelle San Vincente domine la vallée qui s’étire de part et d’autre de la rivière Aller. Plutôt simple, basse, elle ne laisse pas deviner grand-chose des trésors qu’elle recèle. Construite sans doute à l’emplacement d’un ancien temple romain au XIIe et XIIIe s, cette église de style roman abrite en effet d’admirables fresques. Datant du XIIIe et XVIe, elles sont remarquablement conservées. Le charme de leur découverte tient autant au caractère isolé de cet ermitage qu’à la rareté des visiteurs. Très, très peu de touristes se donnent la peine de monter ici. On prend donc la clé dans un angle de l’auvent qui protège le monumental porche d’entrée pour ensuite profiter de la visite en toute quiétude.

J’espère que ces suggestions de découverte à Gijón et dans les Asturies vous ont plu. Si vous cherchez d’autres lieux à voir dans les Asturies, allez lire l’article de Chrissandvoyage.

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

Vol international jusque l’aéroport Asturies (OVD). Puis location de voiture pour vos déplacements.

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Bonnes adresses

  • A Gijón, hôtel Numa (4*), un boutique hôtel design et cosy en plein centre-ville dans le quartier Art Déco à la charnière avec la presqu’île de Cimadevilla, au calme et à deux pas du port touristique.
  • Le restaurant Zas can Dil, en plein centre, est un endroit très en vue. Non sans raison : exclusivement des produits frais, et principalement ceux de la mer. Délicieux !
  • Le restaurant Ciudadela à deux pas de la plage de San Lorenzo constitue une valeur sûre, d’ailleurs salué par le guide Michelin, qui fait honneur aux poissons et fruits de mer.
  • La cidrerie La Galana, un endroit touristique s’il en est, sert bien sûr du cidre mais aussi de très bons plats asturiens.
  • Dans la région Aller, l’hôtel de Torres (2*) à Felechosa est simple, accueillant. Sa table est très réputée, notamment pour le gibier en saison.
  • Le restaurant Ca’l Xabu à Cuerigo est étonnant. Par le cadre, puisqu’une bonne partie de l’établissement est une ancienne ferme avec une véritable cuisine dotée d’une large cheminée et de tous les ustensiles d’époque. Mais les véritables découvertes se trouvent dans l’assiette : un vibrant éloge à la gastronomie régionale, souvent un peu revisitée. L’endroit vaut le détour et les prix sont très raisonnables.

Activités

  • La villa romaine de Veranes
  • Visiter la cidrerie Lagar Trabanco, à la campagne dans les environs de Gijón, qui existe depuis 1925. Cette entreprise familiale est aujourd’hui le plus important des 75 producteurs des Asturies avec quelque 4 millions de bouteilles produites par an. Son restaurant vaut le détour : on y mange bien -des spécialités locales-et on y déguste évidemment toutes sortes de cidre. Voir le serveur le verser dans les verres est un véritable spectacle !
  • Randonner dans la région d’Aller avec des guides et accompagnateurs de Jarascada
  • Le Centre d’interprétation de la via Carisa à La Enfistiella.

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

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