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Pourquoi voyager aux Comores ?

Pourquoi voyager aux Comores ? Cet archipel entre les côtes d’Afrique et Madagascar dans l’océan Indien ? Parce que c’est le dernier paradis dans l’océan Indien ! Le tourisme ignore encore leurs plages paradisiaques, leurs beaux endroits. Les îles qui composent l’Union des Comores ne connaissent aucune insécurité, leurs habitants sont amicaux et parlent français. J’ai passé une semaine aux Comores et j’en suis revenu enchanté. Voici ma sélection de ce qu’il faut y faire et voir.

Je suis heureux d’avoir fait l’acquisition d’une valise solide et résistante à coque rigide. Je récupère mon bagage en excellent état à l’aéroport international Prince Saïd Ibrahim puis je me dirige vers Moroni.

La vieille ville de Moroni et ses marchés

Moroni, la capitale des Comores, est une ville plutôt agréable à arpenter. Les vieux quartiers ont bien du charme. A commencer par le plus important, celui de Badjanani. Son repère est une splendide mosquée toute blanche, surmontée d’un haut minaret, qui se mire dans les eaux du port. Celui-ci s’appelle toujours le port aux boutres bien qu’il n’y ait plus une seule de ces embarcations traditionnelles et c’est bien dommage. La mosquée, que l’on voit de loin, est récente mais elle a beaucoup d’allure. Construite sur un édifice beaucoup plus ancien, elle date de la fin du XIXe s. A l’arrière, presque sur le front de mer, se devinent plus que ne se laissent admirer, d’anciens palais. Certains sont toujours habités par les descendants des familles royales. Et, un peu partout, d’anciennes portes en pierre sculptée que je découvre peu à peu témoignent de la splendeur passée de la capitale.

J’aime beaucoup les marchés de Moroni, il y en a deux. Celui des Ajouanais se trouve quasiment en plein centre, l’autre, baptisé Volo Volo, sur un boulevard extérieur. Et je passerais volontiers des heures dans l’un comme dans l’autre. A découvrir des légumes inconnus qu’achètent des femmes au visage recouvert d’une poudre à base de plante, censée être rafraîchissante, des hommes portant fièrement la kofia, le calot coutumier. Un tourbillon de couleurs et d’odeurs.

Marché de Moroni
© Christian Laemmel

Le Trou du prophète et le mercenaire Bob Denard

Ce n’est sans doute pas le paradis, mais ça y ressemble bougrement ! Une eau d’un vert émeraude, une anse magnifique bordée de cocotiers : c’est le « Trou du prophète » près de Mitsamiouli dans le nord de la Grande Comore. Elle est plantée de quelques belles villas. L’une d’elles, tout au bout face à la mer, est l’ancienne résidence du célèbre mercenaire français Bob Denard, artisan d’une série de coups d’état aux Comores dans les années 70 et 80. Il avait bon goût, l’animal ! Le « chien de guerre » s’y était aménagé un grand domaine. Aujourd’hui, il est propriété de la commune qui y a aménagé une dizaine de bungalows. L’endroit parfait pour admirer le Trou du prophète. Et de méditer sur les légendes, il y en a quelques unes, qui courent sur ce bel endroit.

« Tourisme sans frontières » et le virage de l’écotourisme

Au hit parade touristique, l’Union des Comores, dans l’océan Indien, a déjà figuré tout en haut. C’était même une destination élitiste très prisée. Mais ça, c’était avant les putschs et coups d’État qui ont secoué l’archipel dans les années 1980 et 90. Maintenant que la situation est apaisée durablement, comment faire revenir les touristes ? Et quels touristes ?

En choisissant d’accueillir les 8emes assises du Tourisme responsable et durable sous l’égide de l’association Tourisme sans Frontières (TSF) en mai 2022, les Comores ont donné leur réponse. Cette ONG française, constituée par des bénévoles issus de l’industrie touristique, s’est en effet fixée pour mission de « combattre la pauvreté en associant tourisme approprié et développement solidaire ». Ce sera donc un tourisme raisonné, misant plus particulièrement sur l’écotourisme. Car les Comores sont riches d’une nature luxuriante aux multiples atouts, et pas seulement balnéaires.

Tout est à faire -aujourd’hui il n’y a même pas de guide touristique présentant les atouts du pays- mais c’est faisable. Dans une intervention percutante, le président de TSF, l’Alsacien Marc Dumoulin a souligné, en ouvrant les débats, le parallèle entre l’archipel des Comores et celui du Cap-Vert avant son essor touristique. Les mêmes problèmes d’accessibilité, de liaisons inter-îles, d’infrastructures… Or le Cap-Vert connaît une explosion de sa fréquentation touristique : plus 20 % chaque année entre 1990 et 2019 !

Le « Dos du Dragon »

Oui, un dragon, pourquoi pas ? Vues de face, les roches érodées de cet ancien cratère volcanique effondré dans la mer font penser au squelette d’un animal allongé. D’abord la tête, plus haute, puis la colonne vertébrale. Mais un dragon énorme, alors, parce que les blocs rocheux s’étalent sur quelques centaines de mètres. En tout cas, l’endroit est sublime, ici dans la pointe nord de la Grande Comore. Du volcan, ne subsiste que la moitié du cratère, en arc de cercle évidemment. De l’autre côté, le décor est à l’avenant, sauvage au possible : d’autres dômes volcaniques, une végétation luxuriante, des baobabs et des cocotiers… Un peu plus loin, une succession de plages de sable blanc, attirante. Quelle beauté ! L’archipel des Comores, c’est vraiment le dernier paradis.

Au bas de cet ancien volcan, dont les pentes sont très faciles d’accès, je croise en fin de journée des nuées de femmes. Maintenant que la nuit tombe, elles vont pêcher. En plusieurs groupes, dans l’eau jusqu’à la taille, elles déploient de grands filets vers lesquels elles rabattent le poisson, effrayé par leurs coups de bâtons. Venues du village voisin, ces femmes font cela chaque soir.

Une rando sur le volcan Karthala

C’est l’une de mes belles expériences aux Comores, une rando sur le volcan Karthala. Situé quasiment au centre de l’île de Grande Comore, ce volcan est d’ailleurs son plus haut sommet, à 2 361 M. L’ascension n’a rien d’une expédition, bien au contraire. C’est une longue balade dans une nature agréable, loin de tout. Peu de végétation, pas très haute non plus. Les sentiers s’esquissent à peine, car il y a peu de passage, seulement les paysans. Ça ne grimpe pas vraiment sec, et c’est tant mieux car il fait chaud. Petit à petit, je découvre les étendues vallonnées qui ondulent jusqu’à la mer. En partant du flanc ouest, le plus facilement accessible par la route, j’arrive au sommet peu avant midi. Surprise : l’immensité du cratère sous mes yeux!C’est l’une des plus grandes caldeiras au monde avec plus de 4 km de long sur 3 de large. La descente est raide, mais elle vaut le coup. Un étonnant océan de lave figée, avec ça et là quelques fumerolles.

Le charme des ruines d’Iconi

Iconi est aujourd’hui une grosse bourgade endormie à moins d’une 10 aine de km de Moroni. Mais elle fut durant plusieurs siècles la capitale de l’île, le siège des sultans du royaume jusqu’à la colonisation française. Au bord de la mer, se dressent les ruines de leur ancien palais, érigé au XVIe s. Ce n’est pas vraiment spectaculaire : de hauts murs en pierre volcanique, quelques volées d’escaliers et anciennes arches. Et, sur un côté, la tombe du dernier sultan. Mais il émane de ces lieux un indéniable charme romantique.

Ressources pour voyager

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Un peu plus loin, la grande mosquée -une construction ancienne maintes fois rénovée- au bord d’un bassin, frappe par ses dimensions et son allure aristocratique. La ville commence juste derrière. Là aussi, des encadrements de portes témoignent du prestigieux passé d’Iconi. Puis, je m’écarte des maisons pour pousser jusqu’à la mangrove, franchement belle. Je ne suis pas seul à l’apprécier : hérons et autres marabouts colonisent les arbres.

Voir pondre les tortues sur l’île de Mohéli

De l’archipel des Comores, l’île de Mohéli est à la fois la plus petite et, sans conteste, la plus sauvage. Elle abrite notamment un très beau parc national, essentiellement marin, reconnu en 2021 comme réserve mondiale de biosphère par l’Unesco. C’est là que j’ai assisté à l’un des spectacles les plus émouvants que j’ai jamais vus, voir pondre les tortues de mer. Chaque nuit, autour du village Itsamia, sur la côte est de l’île, des dizaines de tortues, des vertes ou des tortues imbriquées, viennent nidifier sur la plage où elles-mêmes sont nées voici quelques décennies. Elles sortent des eaux, se hissent sur le sable, traversent péniblement la plage. Dès qu’elles ont le sentiment d’être à l’abri, elles creusent un trou et pondent.

Tiré de mon premier sommeil par un bénévole d’Itsamia, car beaucoup de villageois se mobilisent en faveur des tortues, éviter qu’elles ne soient victimes des braconniers, j’ai couru avec lui à la plage la plus proche. La scène est poignante. Je l’ai vue une première fois, puis une deuxième, et encore et encore. Sans me lasser. De grands moments. Puis, au matin, après avoir quand même dormi un peu, je suis retourné sur cette même plage. Là, j’ai eu la chance de voir quelques bébés tortues éclore, sortir du nid. Et, de toute la force de leurs petites pattes, se ruer vers la mer. J’ai croisé les doigts très fort : sur 100 bébés, un seul parviendra à l’âge adulte.

A Anjouan, la médina de Mutsamudu

Anjouan est une île plutôt montagneuse, la plus escarpée de l’archipel. Située en bord de mer, sa petite capitale, Mutsamudu -un gros bourg d’environ 30 000 ha- offre une vieille ville intéressante. J’ai eu plaisir à parcourir les ruelles étroites de cette médina, les passages couverts, découvrant là de belles portes sculptées quand ce ne sont pas de belles bâtisses historiques. Ainsi le palais Ujumbé, la résidence des sultans dont le dernier a résidé ici jusqu’au début du XXe s. Ou le minaret de la grande mosquée du vendredi, construit au XVIIIe, qui dresse son altière silhouette. Pour finir par l’ancienne citadelle, encore hérissée de quelques canons, dominant la ville.

Médina de Mutsamudu, Comores
© Christian Laemmel

Une distillerie d’ylang ylang

L’ylang-ylang, vous connaissez ? La plante sans doute pas, mais son parfum certainement. Distillée en huile essentiellement, elle est beaucoup utilisée en cosmétique. Or l’Union des Comores en est le premier producteur au monde. L’ylang-ylang, on en voit partout. Principalement sur l’île d’Anjouan, d’ailleurs surnommée l’île aux parfums. Il suffit de s’arrêter au bord d’une route, s’enfoncer un peu dans les sous-bois pour découvrir les plantations, voir l’arbre en fleur puisque l’ylang-ylang peut se récolter toute l’année. Ce qui est sympa est de visiter une distillerie, au hasard de ses pérégrinations. Les lieux sont la plupart du temps des hangars quelconques, mais les machines et ustensiles utilisés sont d’un autre temps. Et il flotte dans ces endroits le subtil parfum de l’ylang-ylang qui, entre autres, aurait des vertus aphrodisiaques…

Ylang ylang, Comores
© Christian Laemmel

Les belles plages des trois îles

Les Comores, ce sont aussi et surtout de très belles plages. Il y en a jusque dans les faubourgs des différentes villes, et même à Moroni. Il est donc assez facile de trouver des hébergements qui donnent directement sur la mer. Les plus connues de ces plages se trouvent sur l’île de Grande Comore, notamment à Ngazidja et Mitsamiouli. En ce qui me concerne, je préfère l’île de Mohéli : on peut piquer une tête à peu près partout dans des décors de carte postale ! Et, comme partout, quasiment pas de touristes et un climat on ne peut plus agréable quasiment tout au long de l’année.

Informations pratiques

Se renseigner à l’office national du tourisme des Comores , boulevard de Strasbourg à Moroni, Grande Comore. Tel. +269 773 78 76.

Comment s’y rendre ?

Vol jusque l’Aéroport international Prince Saïd Ibrahim.

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Bonnes adresses

  • A Grande Comore, hôtel Golden Tulip à Moroni (3 et 4*). Des chambres confortables ainsi que des bungalows en bordure de mer, dans un très beau site.
  • A Moheli, hébergement dans la chambre d’hôtes de la commune d’Itsamia. Très simple, bonne nourriture et surtout parfait pour aller observer la ponte des tortues sur les plages voisines.
  • Restaurant Vanilla Lodge près de Nioumachoua : une savoureuse cuisine maison. Quelques chambres aussi. Tel. +2693563488.
  • A Anjouan, hôtel Le Bleché (3*), dans le quartier de Barakani, sur les hauteurs de Mutsamudu. Calme, avec des chambres spacieuses et confortables. Une bonne table. Tel. +269 771 66 07.

Journaliste venant de la presse régionale, maintenant je ne fais plus que ce que j'aime. C'est simple, non ?

2 commentaires au sujet de “Pourquoi voyager aux Comores ?”

  1. Bonjour,
    Je suis profesionnelle du tourisme en France depuis une vingtaine d’années, triste de constater que les Comores soient méconnus ou connus par les histoires de coup d ‘Etats ou par son instabilité politique. Enfin vous donnez ou donnerez envie aux curieux de découvrir cet archipel si authentique, magnifique, sauvage. Des îles accueillantes, je dirais même on a rien à envier aux autres îles et sans prétention ! Merci de parler de ces îles d Afrique si attachantes.

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